19ème station 【fraternité】

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Cela faisait bien trop longtemps que Taehyung attendait dans ce cabinet vide.

Il aurait tout donné pour voir Jungkook et vérifier qu'il allait réellement mieux, qu'il respirait toujours, qu'il vivait encore.

Depuis ce moment où il avait sauté dans le premier bus, la pression n'était pas redescendue et elle lui bouchait presque les oreilles, le rendant sourd de toute activité extérieure.

Comme lorsqu'on nage trop profondément sous l'eau, accompagné du même silence que lorsqu'on est seul en apnée.

Cette solitude qui avait eu l'habitude de le calmer.

Elle lui permettait de se remettre en question et de se demander si, au final, ce n'était pas lui le problème. 

Les autres devaient bien le rejeter pour une raison.

Alors il y pensait souvent ; au fait de changer.

Cette idée n'avait finalement plus la moindre importance à cet instant précis, puisque Taehyung retrouverait bientôt son petit-ami qui l'aimait pour ce qu'il était.

Enfin, il avait compris pourquoi Jungkook ne lui avait pas répondu depuis ces deux longs mois. 

Pourquoi il avait été ignoré.

Mais il y avait une chose qu'il ne comprenait pas ; pourquoi ne lui avait-il rien dit avant que cette tragédie ne se produise ? 

Les deux jeunes garçons étaient devenus si proches. Le brun pensait qu'ils auraient tout partagé, étant donné que lui n'avait aucun secret pour Jungkook.

Il fallait bien croire qu'il s'était trompé. 

Comme toujours, on le laissait un pas à l'arrière alors qu'il tentait tant bien que mal de s'accrocher.

Le grincement de la porte le sortit de sa torpeur, et ses yeux trouvèrent naturellement le chemin vers ceux du docteur de quelques minutes plus tôt.

Un sourire se glissa tristement sur le visage du grand brun, qui tenait dans sa main un calepin. 

« Monsieur Kim Taehyung, vous pouvez me suivre. »

Le froncement des sourcils du garçon provoqua de nouveau un étirement du sourire du docteur.

« - Où ça..? 

- Et bien, jusqu'à la chambre de Jeon Jungkook. Votre petit-ami. »

Ni une, ni deux, le brun bondit du matelas où il était resté assis sagement pour rejoindre l'encadrement de la porte.

Son coeur s'était remit à battre la chamade alors que ses pas se firent plus rapides.

Il se rapprochait de son but, et il le sentait.

Sa poitrine se réchauffait, son bas du ventre se nouait et les sanglots se formaient au niveau de sa gorge. C'était un trop-plein d'émotions qui lui empêchait presque de respirer.

Cette sensation, il la reconnaissait ; c'était quand il se rapprochait de son amant.

Exactement, c'était quand les deux âmes soeurs se réunissaient.

WAGONWhere stories live. Discover now