[réécrit]
- Viens ! Suis-moi !
La petite fille courait dans le jardin du manoir accompagnée de son frère. Ils jouaient, ne se souciait guère de ce que le monde penserait d'eux. Dans sa petite robe lavande, elle entraîna son frère vers l'écurie où un petit poulain gris venait de naître, fils de la plus belle jument du domaine appartenant autrefois à la dame des lieux. Le petit garçon suivait sa jumelle jusqu'au grand bâtiment qui trônait fièrement à l'arrière du domaine. A l'entrée des écuries, ils furent rapidement rappeler à l'ordre par le palefrenier, leur priant de ne pas courir dans autour des chevaux avant de leur demander de s'approcher du grand box en silence. Les enfants âgés de seulement huit ans furent émerveillés de découvrir la petite chose toute frêle, se tenant fièrement contre le flanc de sa mère. La jument hennît à la vision des jumeaux, probablement heureuse de partager ce petit bout d'elle avec eux. Elle qui avait connu leur mère, elle qui l'avait soutenue durant les neuf longs mos de sa grossesse et avait vu ces petits êtres grandir dans le ventre de sa maîtresse, c'était son tour de donner la vie.
- Oh, Marguerite regarde comme il est beau !
-C'est une petite fille mon grand, c'est une petite pouliche que nous avons là.
Déçu, le garçon se tourna vers sa sœur et lui lança un petit sourire.
-C'est une fille, elle est pour toi alors.
Marguerite regarda son frère avant de le prendre dans ses bras, lui assurant qu'ils pourraient tous deux profiter de ce petit bout de bonheur avant d'entrer dans le box, ses pieds s'enfonçaient dans le paille avant d'arriver en face de l'animal. Elle approche sa petite main de la tête du bébé avant de dévier vers son encolure et de passer sa main contre ses poils gris.
-Alexandre, viens voir, elle est toute douce !
Son frère laissa échapper une grimace avant d'approcher de la pouliche, craintif. Il n'a jamais eu autant de fougue que sa sœur mais ne lui enviait pas pour autant, ils aimaient se dire qu'ils se complétaient, qu'ensemble ils formaient un parfait duo, invincible et surpuissant. Marguerite prit la main de son frère et l'amena d'elle-même contre l'animal. Il hésita un instant mais fut subjugué par la douceur de la petite et ils se mirent à rire ensemble. Le palefrenier approcha des enfants, si insouciant et leur demanda de s'éloigner un peu et de laisser la petite famille se reposer. Triste de quitter si rapidement la nouvelle arrivée, ils demandèrent quelques minutes supplémentaires avant leur cours de bienséances mais l'homme leur refusa, il était temps pour la pouliche de se nourrir mais il leurs promis de venir les chercher pour la première mise au pré.
La fillette avait enfin son propre cheval et elle en était heureuse, elle se voyait déjà, grande, galopant dans les allées du manoir avec son jumeau, partageant ensemble ce sentiment de liberté absolu sur le dos de leur monture.
Mais comment cette petite enfant aurait pu s'imaginer que plus tard, la vie qu'elle aimait tant lui jouerait autant de tour...
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Mlle. De Lacour
RomanceElle possédait l'intelligence, la grâce et la bonté d'une femme de son rang, à vingt et un ans, elle était munie d'un fort caractère et savait se défendre, ses paroles était parfois démesurées mais tout ses choix étaient accompagnés d'une mure réfle...