Chapitre 2-Elisa

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Je ne respire plus vraiment. Est-ce dû au stress qui me tord le ventre, ou à cause du bustier que je porte qui me comprime les côtes ? Je ne sais pas vraiment en fait. Peut-être est-ce un mélange des deux.

J'observe mon reflet dans le miroir, ne me reconnais pas vraiment. Mes cheveux d'habitude lisses, sont réunis dans un chignon bouclé, qui dégage ma nuque et souligne mes épaules assez fines.

Inspire. Expire. Inspire. Expire.
Respire Elisa.

Je me laisse tomber sur le lit derrière moi et ferme les yeux, m'en fichant de froisser ma robe ou d'abimer ma coiffure. Je n'ai jamais ressenti autant de stress qu'en cet instant.

Je n'aime pas être le centre des attentions, mais là, je sais que je vais être celle que chaque invité va observer, juger, jauger surtout.

Depuis huit années qu'Alex et moi sommes ensemble, rares sont les personnes qui ont approuvé notre relation. Evidemment, qui peut croire qu'une femme comme moi, de classe moyenne, puisse réellement avoir des sentiments pour le riche entrepreneur qu'est mon fiancé ? Peu de personnes. Lorsque Alexandro m'a demandé en mariage, j'ai eu peur. Pas de mes sentiments, non, mais bien de ce qu'allaient encore raconter tous ces magazines people. Puis, je me suis dit, que je l'aimais sincèrement, qu'aucun autre homme ne pourrait avoir sa place dans mon cœur. Alors j'ai dit oui.

Cela fait un an maintenant, que nous organisons cette union. Six cents personnes sont conviées, dont nos amis proches, nos familles, mais aussi un tas de gens que je ne connais pas. Je pense qu'il s'agit d'entrepreneurs, du gratin de people qu'Alexandro connait.

—Elisa ?

La voix de Mélanie, ma meilleure amie –et patronne- retentit derrière la porte, coupant court à mes pensées.

—J'arrive !

Je me redresse en prenant soin de ne pas marcher sur les tulles qui trainent sur le parquet et lisse ma robe. Une dernière goulée d'air avant de me montrer, et j'y vais.

*******

Mon cœur palpite dans sa cage quand je me retrouve dans la limousine. A son bord, Mélanie qui essaye de me détendre en racontant des blagues pourries, ma mère qui pleure à chaque fois que nos regards se croisent, et Logan, le fils de Mélanie. A cinq ans, il est ravissant dans son petit costume et n'arrête pas de bouder en tirant son nœud papillon. Je resserre les doigts autour de la poignée tant je suis nerveuse. Pourquoi Alex ne pouvait-il pas un être un homme lambda ? On se serait alors mariés dans l'intimité, avec pour seuls invités nos proches.

—Tu es nerveuse ?

Je regarde Mélanie, lui tire la langue.

—Bien sûr que oui, soupiré-je.

Je ne sais même pas pourquoi j'ai envie de pleurer.

—T'es censée être souriante, heureuse, rayonnante, dit-elle en mimant de grands gestes. A moins que je n'aie raison depuis le début sur cette union ?

Je grimace, même si une part de moi est d'accord avec elle, mais elle ne sait pas vraiment tout le stress que j'ai eu lors des préparatifs, ni à quoi je suis ordonnée. En effet, mon beau-père, Paul Burn, tient à ce que ce mariage soit irréprochable. Il m'a bien fait comprendre qu'un seul faux pas ne serait pas toléré puisque des dizaines de photographes seront présents. Honnêtement, je n'ai jamais pu encadrer cet homme. Il n'a rien à voir avec son fils, qui lui, est plus aimable, beau, gentil et attentionné. Je me demande même ce que Danielle, la mère d'Alex, lui a trouvé à l'époque. Certes, ces temps-ci sont assez rudes avec Alexandro mais je mets cela sur le compte du mariage, de son boulot, de mon emménagement chez lui.

Un jour trop tardWhere stories live. Discover now