- 7.1 -

1.9K 159 13
                                    

Royaume de Bavery

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.







Royaume de Bavery

Bureau de Son Altesse Royale

Prince James


J'ai bien peur d'être passé pour le parfait crétin avec la nouvelle gouvernante. Si seulement, j'avais su que c'était elle. Mais non, il a fallu encore une fois que je me conduise comme le dernier des abrutis. Je ne suis décidément pas doué avec les femmes. J'ignore pourquoi j'ai ressenti un picotement au creux de mon ventre lorsque mes yeux se sont posés sur elle. J'avais la douloureuse sensation que l'on me tordait l'estomac en tous sens. Je dois dire que sa maladresse et son franc parlé ont apporté un vent de fraîcheur à ma journée. Jamais je n'avais rencontré une femme avec autant de repartie et, soit dit en passant, aussi mauvais caractère. Mon petit doigt me dit qu'elle va me donner du fil à retordre.

Je n'arrive pas à m'ôter de la tête ses magnifiques yeux marron, combinaison de la nature automnale et de la chaleur d'un bon feu de bois. Ils me font penser à la douceur des flammes et à la force avec laquelle elles embrasent tout ce qu'elles touchent. Je dois me tenir à distance. Cette femme éveille en moi des émotions inattendues que je ne saurais expliquer.

Incapable de mettre des mots sur ces sentiments qui me sont totalement étrangers, je m'installe sur mon fauteuil, épié par grand-mère et Grizel.

— Pourquoi me regardez-vous de la sorte ? N'ai-je plus le nez au milieu de la figure ?

— Voilà qu'il fait de l'humour à présent.

— Votre Grandeur me sort les mots de la bouche, ajoute ma conseillère. Vous m'avez l'air ailleurs depuis votre balade à cheval, Votre Altesse.

Je fais mine d'aller bien et attrape mon agenda. Bon sang, la réunion au sujet du couronnement est prévue déjà pour demain après-midi. Je ne me sens pas prêt...

— Que se passe-t-il, James ? demande grand-mère. Tu me sembles porter tout le fardeau du monde sur tes épaules, ce soir.

C'est peu dire !

— Je me sens quelque peu... anxieux, voilà tout. Dans quelques semaines, je monterai sur le trône pour succéder à mon défunt père et...

— Cesse de te tourmenter avec cela, mon grand.

Tout à coup, le téléphone portable de ma conseillère se met à sonner, interrompant cette conversation qui ne mènera à rien. Grand-mère a beau me dire que je serai un bon roi, rien n'y fait. Je me sens oppressé et prisonnier de mon destin.

— Votre Altesse, la nouvelle gouvernante vient d'arriver, m'annonce Grizel. Je vais descendre la chercher.

Je vérifie l'heure à ma montre.

Eh bien, elle en aura mis du temps...

— Parfait. Je compte sur votre discrétion. Je veux être le premier à lui annoncer qu'elle va travailler pour la famille royale.

À JAMAISOù les histoires vivent. Découvrez maintenant