Chapitre 4 : Dumbledore me tuerait pour ça.

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Les cours de Potion de Severus se passaient toujours dans un silence religieux, seulement percés par les remous des préparations ou encore des explosions de chaudrons, alors toujours suivies de remarques acerbes venant de l'homme froid. 

Seulement à présent, cette vérité générale n'était plus tout à faite... exacte. Par un quelconque miracle que les élèves n'avaient toujours pas réussi à cerner, leur professeur était devenu moins intransigeant et même un peu plus concilient avec ses classes... -Il ne fallait tout de même pas croire que Severus était un enfant de chœur.- Vous pouvez imaginer la joie de certains devant cette nouvelle attitude.

Harry, lui, riait bien sous cape, devant les efforts plus qu'évidents de l'homme pour ne pas enlever une cinquantaine de points à Gryffondor quand l'un de ces derniers loupait complètement sa potion -ce qui arrivait assez fréquemment, ne nous mentons pas-. Il le voyait parfois les lèvres pincées et le regard meurtrier, retourner à son bureau, plus que frustré de n'avoir pas collé le garnement qui avait osé profaner un tel art. 

Harry comprenait très bien le message subtilement caché du plus vieux; vous avez fait des efforts en venant me parler, j'en ferai en retour. Tout ça était drôle à regarder, et Harry savourait la rage intérieure que Severus essayait de contrôler. Cela faisait presque 3 semaines depuis la dernière fois qu'il était allé le voir, et maintenant les vacances de Noël approchaient, 2 semaines coincé dans son enfer personnel. Pendant presque 4 mois chaque année, il subissait les sévices de sa dite "famille", et rien que d'y penser, cela lui donnait des frissons.

Perdu dans ses pensées, Harry versa de la poudre de scarabée dans sa mixture à la place de la bave de limace écrite sur son bouquin. Le contenu du son chaudron, jusqu'alors jaune ocre devint rose pâle, ce qui était très clairement mauvais signe. Hermione, sa voisine de table, lui donna un coup de coude pour lui faire remarquer son erreur puis rattrapa le tout en rajoutant deux ingrédients de plus. Elle lui fit un regard noir et se replongea dans son travail. Severus qui avait vu la scène ne fit rien et se penchait déjà dans ses copies à corriger.

--

— Potter...

Le jeune homme se retourna, cette fois-ci, à peine étonné de l'altercation. Harry ne s'avança pourtant pas vers son professeur.

— Professeur ?

Celui-ci avait un regard réprobateur, voyant bien l'insolence à peine feinte du plus jeune.

— Venez.

Harry se retourna, faisant face à ses amis, leur fit un signe de tête et partit en direction de Severus. Ils attendirent que tous les élèves soient sortis puis Severus prit la parole. D'une façon assez prudente, trop pour un homme qui aimait ne pas faire preuve de tact.

— Vous me semblez... fatigué, Mr Potter.

Harry le jugea quelques instants, l'air impassible qu'arborait son professeur ne laissait rien paraître des sentiments ou pensées de l'homme. Aucun pétillement atroce des yeux ou même sourire niais ne présageait des intentions de Severus, et il savait très bien manipuler les paroles, cela n'était plus à prouver. Il répondit prudemment:

— Vraiment ? J'ai dû me coucher trop tard.

Severus enchaîna.

— Et je ne pense pas que ce soit la première fois. Je dirais que cela est régulier, n'est-ce pas, Potter ?

Harry répondit, acerbe.

— Je ferai attention à ne pas m'endormir pendant votre cours alors.

L'homme fit fi de la provocation du Gryffondor, bien qu'il grinça intérieurement des dents.

— Vous faites des cauchemars, bien trop souvent pour votre propre bien.

Âmes noirciesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant