Chapitre 16

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Hope

Il n'a pas pu dire ça !

Cette phrase passe en boucle dans mon cerveau. Se répercute sur les parois de ma boite crânienne. Je reste bêtement immobile , mes fringues entre les bras . Je le regarde se lever , faire un clin d'oeil à Cash et retourner se servir un verre . J'enfile mon bustier maladroitement. Mes doigts froids ratent les attaches , mes nerfs à vifs inondent mes mains de tremblements. Je me glisse dans mon short en jean et une fois vêtue je ne sais plus où me mettre. Je me sens salie par le rejet d'Aaron. Je me sens humiliée par sa réponse. Je me sens misérable, dénuée d'intérêt, inexistante. Là debout devant Cash qui pelotte Bizie. Là , non loin du trio qui se fait du bien dans la piscine . Cette maison et ses habitants me rendent  folle. Cash s'est tellement servi de moi que je suis déçue que son frère ne fasse pas de même !

Hope tu craques ma petite ! Tu devrais être soulagée qu'on te foute la paix ce soir! Mais oh ! Réveille toi ! Ou alors..non ce n'est possible ..Tu es attirée par Aaron !

Je m'écroulerais de rire si je ne me trouvais pas aussi pathétique. Je suis vexée de ne pas lui plaire ? Son connard de frère me maltraite , me violente et moi je perds les pédales parce qu'il ne veut pas de moi ce soir ? Mais putain , que se passe t'il dans ma pauvre tête ? Les giffles à répétition ont dû endommager mes neurones. Je ne vois que ça. Cash me sort de ma léthargie et me demandant d'aller allumer le barbecue. Je pars telle un automate exécuter sa demande. J'accomplie ma tâche dans un état second , entassant les brindilles de bois et les feuilles de journaux. Je gratte une allumette et regarde les flammes s'aventurer sur le combustible . Je croise les bras sur ma poitrine et reste à contempler les flammes . Mon coeur est en charpie. Mon cerveau est déconnecté. Ma tête me lance .Je ne maîtrise ni l'un ni l'autre. Mon corps abîmé est anesthésié . Le paradoxe de la situation m'arrache des larmes . Je vis un enfer depuis dix longs mois . Aaron se pointe. Me donne un peu d'attention et moi telle une éponge j'absorbe le plus petit contact et me gorge du plus petit mot sympathique. Telle une fleur presque  fânee je bois ses paroles . Mais il m'ignore lorsque son frère me frappe devant lui et là , offerte par ce même frère il me rejete . Rien n'est cohérent. Rien n'est logique. Et moi je deviens folle . Je m'arrache de ma contemplation et rentre dans la maison pour aller chercher la nourriture. Je suis en train de chercher un plat dans le placard du haut quand soudain je suis prise d'un vertige. Tout tourne autour de moi . Les extrémités de mes doigts sont parcourus de fourmis .Mon champs de vision rétrécit.  Mon rythme cardiaque s'accélère. De grandes sueurs froides prennent le contrôle de mon corps. Je perds l'équilibre et m'écroule en essayant de me retenir au tabouret du bar. Mon corps cogne contre ce dernier et je l'entrainant dans ma chute . Je tombe sur le carrelage telle une poupée désarticulée . La dernière image que j'apercois est une silouhette en chemise blanche et pantalon gris qui fonce dans ma direction .
                             ○●○●○

J 'ouvre les yeux mais la lumière me grille les pupilles .Je referme précipitamment mes paupières . Ma tête ma lance horriblement . Je passe ma main sur mon frond et sens la présence cotonneuse d'un pansement.  J'ouvre à nouveau lentement les yeux et découvre un mur blanc garni d'un écran de télévision. Mes yeux font le tour de la pièce et mon cerveau enregistre enfin que je me trouve dans une chambre d'hôpital. J'essaie de me redresser mais mon corps est crispé comme jamais. Je suis percluse de courbatures. Mon entraînement de ce matin , les coups répétés que Cash m'a asséné et ma chute dans la cuisine , ont sacrément malmené mon squelette et chaques mouvements m'arrachent une grimace de douleur .
Je suis seule dans la chambre . En même temps , qui serait suffisamment intéressé par ma petite personne pour rester à mon chevet ? Cash et Elias ? Sûrement pas . Aaron non plus . Pourtant il me semble que c'est lui qui se précipitait vers moi avant que je ne perde connaissance. Mais à priori il se fout de ce qui m'arrive ... Je suis tirée de mes pensées par le bruit de la porte qui s'ouvre . Un médecin rentre dans la chambre et se plante devant mon lit , une tablette tactile en main . Il me sourit et se présente :

CORPS & ARMES Tome 1Donde viven las historias. Descúbrelo ahora