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C'était délicieux.

J'imaginai une morsure violente et douloureuse, mais sensuelle. Là, l'imaginer maintenant, c'était délicieux : rêver d'un baiser mortel m'excitait au plus haut point-là. Les lèvres de Spike contre mon cou, son souffle frais, son corps dur et froid pressé contre le mien, son odeur. Dans les bras de mon agresseur, je l'imaginai ondulant son bassin contre le mien.

Il mord. Fort.

Mon imagination s'emballa et j'eus l'impression qu'il avait voulu m'arracher une partie de mon âme en une morsure.

Sans crier gare, l'extase me saisit sans que j'y sois préparée. Je m'entendis gémir – que dis-je ? Hurler ! – dans mon sommeil. Ce qui me réveilla subitement. J'étais en sueur, sentant encore la douleur de la morsure dans l'intégralité de ma nuque. Dans la panique, ma main se porta immédiatement à mon cou afin de le palper : c'était humide. La sueur, probablement. Mais la douleur était toujours présente. J'étais totalement anémiée et ma tête tournait.

Je me redressai dans mon lit avant de frotter mes yeux. En les ouvrant enfin, je constatai qu'ils prenaient du temps avant de s'accoutumer à l'obscurité. Et alors que je commençais à pouvoir distinguer la forme des mobiliers, je vis quelque chose bouger, accompagné d'un bruit. Un grincement. Mon cœur s'arrêta. Quelqu'un était assis dans le rocking-chair qui était normalement posé au fond de la chambre. Désormais, il faisait face au lit.

C'est Spike. C'est certain.

— De quoi rêvais-tu, amour ?

Aussitôt, je me débarrassai de ma couette et tentai de sortir du lit. Mais quelque chose me retint. Oh putain. Angoissée, je réalisai que mes pieds étaient attachés. À la sensation et à la texture, je devinai qu'il s'agissait de corde.

— Penses-tu vraiment que je n'avais pas prévu le coup ? rigola Spike. Je ne suis pas si stupide. Et puis... ce serait mentir de dire que ça ne m'amuse pas de te voir comme ça.

— Sors d'ici immédiatement ! ordonnais-je en essayant d'être un minimum crédible.

J'entendis Spike grogner depuis mon lit, mais il sembla rester calme. Pour l'instant.

Alors que mes yeux s'étaient habitués à la noirceur de la chambre, je fus en mesure de voir son visage. Heureusement, il avait toujours une apparence humaine.

Il se leva. Les yeux baissés, la mâchoire crispée, il retira son manteau de cuir avant de le poser sur le rocking-chair. Il prit alors appui sur le lit, rampant lentement jusqu'à moi, et je me maudis de ne pas être assez forte tant physiquement que mentalement pour le repousser. Il caressa mon cou à l'aide de ses lèvres, et je tremblai en songeant avec effroi que j'allais probablement me faire tuer. Pourtant, Spike s'arrêta, armé de sa maîtrise légendaire, et implanta son regard dans le mien en demandant :

— Sinon quoi ?

Je ne répondis pas, trop vulnérable pour dire quoi que ce soit de provoquant dans cette situation.

Les yeux de Spike se rivèrent vers mes lèvres, comme s'il avait l'intention de m'embrasser. J'eus si espoir qu'il le fasse que je m'exécutai avant lui. Je me jetai sur ses lèvres afin de l'embrasser passionnément. J'avais l'impression de valser avec la mort et cette sensation m'envierait. Comme si un éclair me frappait sans cesse, en plein dans l'estomac.

— Je te fais toujours autant d'effet, la Tueuse ? chuchota-t-il contre mon cou. Je dois t'avouer que toi aussi, tu me fais de l'effet...

Sa main froide commença à caresser ma cuisse droite, remontant doucement. Sa langue vint lécher mon lobe d'oreille avant que ses dents ne le mordillent fermement. Ses mains s'attardaient et s'attardaient encore, me faisant peu à peu perdre ma vigilance. Soudain, ses dents s'implantèrent dans ma jugulaire, mais à ma surprise, ce fut moins douloureux qu'à l'habitude. Comme si la plaie avait déjà été faite. Et tout d'un coup, mon cœur manqua un battement et un frisson de terreur parcourra mon épine dorsale : il m'avait réellement mordu au moment où je dormais. Désormais, j'en étais convaincue.

L'intensité de Spike me ramena dans le moment présent, principalement lorsqu'il vint s'attarder à mes lèvres en tirant dessus avec ses dents. Je me mis alors à gémir plus fort que je ne l'aurais voulu.

— Tut, tut, tut. Silence.

Sa main se glissa dans mon short gris qui me servait de pyjama avant de caresser mon intimité à travers mon sous-vêtement. Spike ne semblait plus attentif aux gémissements que je poussais. Sans doute était-ce à cause du désir que je sentais monter en flèche de son côté. Il poussa son exploration au-delà de la barrière de tissu qui séparait ses doigts de mon intimité. Il dut le remarquer, j'étais trempée pour lui. Il s'obligea à respirer et à serrer la couverture avec son autre main pour se calmer et me pénétra lentement avec ses deux doigts. Aussitôt, mes mains se glissèrent sous son t-shirt et mes ongles s'implantèrent dans la peau de son dos. Je voulais le punir de me faire ça, de nous faire ça. De rendre tout ça encore plus malsain que ce ne l'était déjà.

Sans plus attendre, il détacha son jean et me retira mon short. Il me déshabilla entièrement avant violence, déchirant mes vêtements sans efforts.

Il était sur le point d'entrer en moi que je sentis un objet froid frôler mes mains : des menottes. Les mêmes menottes que je lui avais offertes durant notre lune de miel. Spike n'eut pas à dire quoi que ce soit pour augmenter mon état d'excitation et de panique, ne m'adressant qu'un sourire malicieux. En moins de deux, je me retrouvai menottée aux barreaux du lit, les bras au-dessus de la tête.

Après des heures de débauche, je m'étais finalement laissé aller dans la fatigue. Spike ne m'avait pas blessée autrement que de manière sexuelle, ce qui m'avait rassurée d'une certaine manière.

Les yeux fermés, sur le point de m'endormir, je sentis la bouche de Spike se coller à mon oreille :

— Bientôt, amour. On va se revoir...

Il posa un baiser sur mes lèvres auquel je ne fus pas en mesure de réagir, et un courant d'air fort et bref me fit signe qu'il s'était enfui.

Conséquences - Partie 2Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang