Chapitre 21 : Ces quelques mots pour toi ...

225 16 6
                                    


♪Wherever you will go – The Calling

                                                Ashton

Eté 2005

Je crois que le pire pour une adolescente est de passer tout un samedi en retenu. Enfin c'est ce que je croyais. Le pire maintenant c'est d'être en colle avec pour seule compagnie hormis le prof de sport, Logan Wood. Beau gosse et il le sait, charmant et il s'en vante. Non mais franchement il fallait que je tombe sur lui en arrivant il y a quelques minutes dans cette salle étouffante. Attention je ne dis pas qu'il ne me fait pas ressentir quelque chose mais il est tellement imbu de sa personne que ça m'en donne la gerbe. Alors que la salle de cours est vide, monsieur s'est placé juste derrière moi. Je souffle bruyamment pour montrer mon mécontentement et jette un coup d'œil à la pendule au-dessus du tableau. 10h58, plus que 1h02 et je serai libérée de cet enfer. Je me concentre sur ma feuille d'exercices lorsque je sens un coup sur un des pieds de ma chaise. Je fais comme si de rien n'était pour ne pas lui donner satisfaction. J'ai beau me concentrer de toutes mes forces, je constate que ça fait trois fois que je relis la même phrase. Comme si j'avais pas encore compris le principe du théorème de Thalès. On apprend ça quand on est au collège et juste par ce que l'on doit passer un putain d'examen on nous rabâche encore ce genre de connerie qui ne nous mènera nulle part dans notre avenir professionnel. Non mais franchement vous avez déjà entendu une vendeuse en prêt-à-porter nous parler des principes de telle et telle formule mathématique lors d'une vente ?

— Pssstt, Hé Ash !

Je prends sur moi, je ne me retourne pas. S'il croit que je vais lui obéir comme n'importe laquelle de ses groupies, il peut se mettre le doigt dans l'œil. Je m'arme de mon crayon puis note sur une feuille blanche mes calculs.

— Oh Ashton je te parle !

— Pas moi connard, je marmonne.

Une chaise se met à crisser sur le sol. Je relève la tête puis vois le prof de sport debout les mains dans les poches. Je fronce les sourcils me demandant ce qu'il fout. Il consulte l'heure sur sa montre, baille puis nous annonce qu'il va faire un tour. Sympa l'équipe enseignante. On peut venir faire un tour nous aussi ou on continue de crever dans cette salle ? Dès l'instant où Mr. Hoover passe la porte d'entrée, une main se pose sur mon épaule.

— Touche-moi encore une fois et je te crève les yeux Wood.

Et ça le fait rire ce con. Non mais j'en reviens pas il se fout littéralement de moi. Je me retourne pour lui en foutre une mais lorsque je suis face à lui, je le vois lui et son sourire éclatant, je me mets à rire avec lui. La seconde d'après je me reprends. Hors de question que je capitule. Il ne m'aura pas point finale.

— Oh allez qu'est-ce que je t'ai fait pour que tu agisses comme ça avec moi. On a la même meilleure amie, tu pourrais faire un effort quand même. En plus on va à la même soirée ce soir. Ne gâche pas tout, Dylan compte sur nous.

Ok sur ce coup-là, il marque un point. Dylan est amoureuse de Wade depuis qu'elle a posé les yeux sur lui. Je me retourne une nouvelle fois et lui offre mon plus beau sourire hypocrite.

— Je serai gentille avec toi mais uniquement dans l'intérêt de Dy. Ne pense pas que je te porte dans mon cœur, Wood.

Le soir même...

Comme prévu je me montre tout à fait charmante, un peu trop même avec Logan. Il était déjà chez Dylan quand je suis arrivée chez elle. Dans sa voiture je n'ai pas prononcé un mot, juste un sourire figé sur mes lèvres. Crispé mais un sourire quand même. Il ne faut pas m'en demander trop non plus. Durant le trajet qui nous amenaient chez Wade, Logan s'est montré extrêmement gentil avec elle comme toujours. Je ne comprendrais jamais pourquoi il ne se comporte pas avec les autres filles comme il est avec elle. Quand on le voit avec Dylan, on ne se doute pas que c'est un séducteur qui après avoir réussi à avoir une proie dans ses filets, se débarrasse d'elle comme d'une vieille chaussette. A croire qu'avoir un beau physique peut tout permettre.

Présumé coupable [ terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant