1 - PATRICIA / LA RENCONTRE

5.2K 367 46
                                    


Histoire que je suis en train d'écrire sur Fyctia pour le concours Opposée. Je la mets ici pour vous la faire partager.

J'espère qu'elle vous fera rire et passer un bon moment.

(coup de pouce Fyctia) croisons les doigts.

____________________________________________

Je suis, en principe, une fille plutôt gentille et patiente. Avec cinq enfants à charge, il en faut de la patience. Mais là, ce type est allé trop loin, il a fait une chose que je ne supporte pas, il a fait pleurer Marie, ma douce et tendre Marie, l'aînée de la fratrie. Elle est rentrée à la maison dans un état lamentable la goutte au nez, les yeux rouges et le cœur en mille morceaux. Je vais l'écarteler, le faire rôtir, lui imposer mille maux.

Pour qui se prend-il ? Ce n'est pas parce qu'il est blindé de fric qu'il a le droit de régenter tout et tout le monde. Je vais aller lui parler du pays, moi. Je suis dans une rage proche de l'hystérie. Comment vais-je parvenir à gérer cinq petits bouts de choux, plus, la grossesse accidentelle de Marie, mon adolescente de 17 ans, et son compagnon, qui, d'ailleurs vient d'aménager chez moi pour s'éloigner de son père très en colère. Vraiment, la coupe est pleine.

Devant le bâtiment entièrement en verre, ma rage redouble. Qu'est-ce que cela peut bien lui faire si Marie et Elliot veulent garder le bébé ? Un bébé, ce n'est pas une maladie, mais un petit bonheur. Alors, lui dire qu'elle est une coureuse de dot, une fille sans morale et je passe sous silence d'autres qualificatifs plus méprisants : ce type est vraiment irresponsable. Et il se prétend, avocat, mon œil, oui ! C'est un dictateur qui veut vraiment tout diriger et faire de son fils ce qu'il veut. Hors de question qu'il vienne imposer sa loi chez moi, je suis libre et le resterai et Marie et Elliot décideront eux-mêmes.

Dans le hall de l'immeuble, je me dirige d'un pas décidé vers la réception.

- Bonjour, je voudrais voir M. Algero Alexandre, s'il vous plaît.

Une fille brune tirée à quatre épingles me regarde de haut en bas, d'un air dédaigneux.

- Vous avez rendez-vous ?

Sourire hypocrite et forcé.

- Non, mais c'est d'ordre personnel, je suis Patricia, la tante de Marie Millot.

Je la vois secouer la tête de gauche à droite le regard impersonnel. On entendrait presque des grelots dans sa tête.

- Si vous n'avez pas de rendez-vous, je ne peux rien pour vous.

Elle n'a pas compris, la greluche, qu'il ne faut pas m'énerver aujourd'hui ? Elle n'a pas remarqué mes cheveux en bataille, mon regard qui tue ni mon immense détermination.

Je me penche sur le bureau pour la fixer les yeux dans les yeux, mode western spaghetti.

- Je répète. Vous décrochez ce téléphone et vous dites « Tante de Marie Millot ». Je ne vous demande pas de réfléchir, mais de faire votre travail.

Elle me fixe, la bouche ouverte, et son expression vient de changer d'un seul coup.

- Je ne peux pas, je suis désolée.

Je pince mes lèvres, et toujours en la fixant.

- Très bien, puisque c'est comme cela, je vous préviens, si dans cinq minutes ce con d'Algero n'est pas descendu, je fais le scandale du siècle ici-même devant tous les clients et autres lèche-bottes de ce cabinet.

Elle ouvre ses jolis yeux bleus tout ronds.

- Je vais appeler la sécurité, Madame.

Un sourire pervers étire mes lèvres.

- Faites donc, je suis sûre que tout le monde aimera savoir que le fils de votre patron a mis enceinte ma nièce de 17 ans et que son con de père veut la faire avorter de force. Alors si j'étais vous, pour éviter un esclandre, je décrocherais ce téléphone et ferais part de ma demande au principal intéressé. Le scandale du siècle ou bien un rendez-vous avec moi, voilà le seul choix possible.

Je continue avec mon plus joli sourire hypocrite, sans la quitter des yeux en espérant que cette bécasse comprenne ce que je lui demande. Elle m'énerve de plus en plus.

Je soutiens son regard sans ciller. Puis, je sens son cerveau se mettre en branle. Elle jette un regard autour d'elle : Il y a beaucoup de monde et moi, je reste toujours droite, le regard déterminé, prête à passer à l'action.

Elle soupire un bon coup puis décroche le téléphone. Je la vois lever les yeux au ciel, j'attends.

- Sarah, il y a une folle à l'accueil qui veut un rendez-vous avec M. Algero.

- ........

- Oui, je sais, mais elle prétend être la tante de la fille enceinte de son fils. Je fais quoi ? Tu es au courant de l'affaire ?

- .......

- Elle veut faire un scandale ici, devant tout le monde.

- ........

Je la vois secouer la tête, toujours très concentrée sur sa conversation.

- D'accord, je la fais monter.

Elle raccroche, et moi j'affiche un sourire de triomphal.

- Vous pouvez monter, cinquième étage, Sara vous attendra là-bas.

Je lui adresse mon plus joli sourire une dernière fois

- Vous voyez quand vous voulez, vous êtes efficace.

Son demi-sourire tombe d'un coup et ses yeux me lancent des éclairs.

Je me dirige d'un pas décidé vers l'ascenseur, j'appuie d'un geste décidé sur le numéro cinq et patiente. Je me détends la nuque, fais craquer mes phalanges et me prépare mentalement à un âpre combat. D'après ce que Marie et Elliot m'ont dit, ce monsieur est un vrai connard, imbu de lui-même, ne souffrant aucune contradiction. Eh bien, il va être servi, il ne faut pas toucher à mes amours, sinon je mords.

J'AIME PAS LES AVOCATSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant