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Je..Ça ne me dérange pas de me confier à vous sur mon passé.

En réalité, si. Je ne supportais pas de parler de moi. Mais je n'avais rien trouvé de mieux pour baisser la tension. Cela fonctionna puisque Masky et Clocky se lachèrent pour se concentrer uniquement sur mes paroles.

-Ça nous évite une boucherie supplémentaire. Avec Jane et ses pulsions meurtrières sur Jeff et maintenant Clocky et Masky, ça devient difficile à gérer.

Le clown avait adressait ses paroles à Jane, qui le regardait férocement. Je sentais dans sa voix une pointe d'ironie, comme si il se moquait ouvertement des autres. Jane pinça ses lèvres, mécontente.

-Je t'emmerde Jack.

-C'est sûr que toi tu es irréprochable, Jack!

-Calmez-vous, les enfants.

Je me tournais en sursaut vers l'homme aux tentacules. Il venait de parler d'une voix calme et posée. Il n'avait pas de visage, pas d'yeux ou de bouche mais semblait pouvoir voir et parler. Comment était ce possible? Plus je restais ici, plus j'avais l'impression d'être à ma place. Ces gens pourraient me comprendre, j'en étais sûre.

-Je n'ai jamais connu mes parents, on m'a dit qu'ils étaient morts quand j'étais encore enfant. J'ai donc vécu de foyer en foyer sans bénéficier d'un amour parental. Jusqu'au jour où un homme a déclaré être mon oncle. C'était il y a seulement 15 mois.

Plus aucun bruit n'était audible dans la pièce devenue sombre. Seule ma voix et les respirations de chacun s'entendaient. Tous paraissaient suspendus à mes lèvres, voulant connaître mon horrible histoire qui avait fait de moi ce que j'étais.

-Je suis allée vivre chez cette personne qui s'avérait être le frère de ma mère. C'était un grossier personnage qui m'avait pris sous son aile. En réalité, à la mort de mes parents, j'avais hérité d'une coquette somme d'argent qui m'était réservée pour ma majorité. En devenant mon tuteur, mon oncle avait tous les droits sur mes comptes bancaires, donc sur mon argent. Il m'a tout volé, s'achetant de belles voitures, de grands terrains et de belles femmes. De celles qui ne se respectent pas.

Plus j'avançais dans mon récit, plus l'idée de le racontait me semblait absurde. Plus rapidement que prévu, j'arrivais à la partie que j'aurais préféré oublier. Celle qui avait été un tournant décisif dans ma vie. Personne ne brisait le silence, attendant la suite. Alors que racontais.

-Je n'avais pas le droit de le déranger. Je vivais presque dans la misère, moins bien traité que ses maitresses. Pour ne pas manquer d'argent, il m'a forcé à travailler dans un petit magasin de pâtisseries. Pendant 15 mois, j'ai bossais comme une folle pour avoir le droit de rentrer chez moi. Ma paie allait directement sur mon compte. Compte qui était dirigé par mon oncle. Et puis un jour, voyant que mon poste ne m'apportait pas assez d'argent, il a décidé de vendre mon corps. J'ai bien sûr, refusé. Jamais, ô grand jamais je ne me prostiturais. On s'est disputé, il m'a frappé, me rabaissant au statut d'un chien. Il m'a enfermé, sans me nourrir, me privant de liberté. Il m'a dit que quand je serais d'accord avec lui, je pourrais sortir.

Ma gorge se nouait à chaque nouvelle phrase prononcée. Les mauvais souvenirs refaisaient surface de manière angoissante. Je regrettais d'avoir commencé à raconter cette histoire à des étrangers. Pourtant, j'avais l'impression qu'ils pourraient me comprendre sans me juger.

-J'ai décidé de lui mentir. De le fuir. Ce n'était pas une vie que j'avais. J'ai donc dit à mon oncle que j'étais prête à lui obéir. Il m'a libéré et j'ai tenté de m'échapper. Il m'a poursuivi jusqu'à la forêt. Mes souvenirs sont flous à partir de là.

Je pinçais mes lèvres, sentant mes larmes bordaient mes yeux.

-Aux médias, ils ont dit avoir retrouvé son corps transperçait par une branche qui le maintenait à quelques centimètres du sol. Sans trop entrer dans les détailles, ils ont ajouté que le trou dans son ventre avait été causé après sa mort. En réalité, le coup fatale lui avait été donné à la gorge. Il avait été décapité et quasiment démembrer par «une bête sauvage» comme disaient les scientifiques. Je n'ai aucun souvenir de cette nuit là. Mais je suppose que c'est moi que la police recherche depuis deux semaines.

-Deux semaines? Ils perdent pas espoirs ceux-là.

-C'est clair. Ils savent pourtant qu'ils ne font pas le poids face aux choses qui les dépassent.

L'atmosphère était totalement détendue. Personne ne se souciait d'être dans la même pièce qu'un clown monochrome, un gigantesque homme dépourvu de visage ou même une criminelles ayant la capacité de se changer en loup. Sally, toujours dans les pattes de Jack, courut pour me prendre la main. Elle me tira dans la salle, me mettant au centre de celle-ci, devant Slender.

Ce dernier me dévisagea pour finalement me tendre sa main. Je la regardais comme un enfant regarde un jouet trop cher pour lui. Cette poignée signifirait-elle quelque chose de concret? J'attrapais sa main et la serra doucement.

Un grésillement dans mon esprit me fis comprendre que l'homme avait la capacité de communiquer par la pensée. Enfin, une simple théorie.

-Bienvenu parmi les creepypastas, Katherin.

Je sentais les larmes me monter aux yeux mais me retins. J'avais suffisamment pleuré aujourd'hui. Je me contentais de sourire à pleine dents, serrant Sally dans mes bras.

Jeff fût le premier à quitter la pièce disant qu'il y avait trop de bonheur confiné au même endroit. Il était suivie de Jane qui prétextait avoir un travail à finir. Le clown et Slender nous laissèrent également. Il ne restait plus que Hoodie, Masky, Clocky, Toby et Sally. Les quatres assis sur le canapé se levèrent à l'unisson et se présentèrent à moi.

-Bienvenu dans cette famille de fous. Moi c'est Masky et lui, c'est Hoodie.

Son ami derrière me fit un petit signe de la main sans lâcher un mot. Il fut rapidement remplacé par Clocky dont les lèvres s'étirait toujours plus en me voyant. 

-Clockwork mais appelle moi Clocky. Je suis super contente de t'accueillir parmi nous. Ça fait longtemps qu'on avait pas eu de nouveau. Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas. Je suis sûre qu'on sera tous ravis de pouvoir t'aider. Sauf Jeff.

-Moi c'est Ticci Toby. C'est cool que tu sois là. Surtout que t'as bossé dans une entreprise de pâtisseries. Tu sais faire quoi à part les gaufres?

Sans que j'ai le temps de répondre, Toby fût tiré par sa capuche par Masky et hoodie. Ils semblaient exaspérés par le comportement de leur ami. Clocky me fit un mouvement de la main, me faisant comprendre qu'elle me laissait avec la petite.

-Je vais te faire une super visite du manoir. En plus il reste plein de chambres, tu peux avoir celle que tu veux.

-Super Sally, merci.

-J'peux t'appeler Katty?

J'hochais simplement la tête, trop heureuse pour répondre à Sally. 

J'avais une famille. Pour le meilleur et pour le pire. Pour la vie et pour la mort. J'avais une famille.

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Je ne suis pas fan de ce chapitre et plusieurs points restent encore à éclaircir. Je vais donc écrire une séquence (qui ne fera pas réellement partie des chapitres) pour vous aider à comprendre d'où vient Kate.

Merci de suivre son aventure, on se retrouve au prochain chapitre :)

Le loup du manoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant