Tout tourne au cauchemar

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Diane était allongée dans un lit aussi moelleux que du coton. Elle se sentait bien. Une odeur de fleurs régnait dans sa vaste chambre. La jeune fille venait de passer la plus belle journée de sa vie ! Son père lui avait assuré qu'il mettrait sa mère au courant de son installation au Palais et lui dirait de ne pas s'inquiéter. Mais Diane savait bien que sa mère ne se rendrait même pas compte de son absence. Elle ferma les yeux, se laissant emporter par le flot de ses rêves. Le matin, ce fut une femme d'une vingtaine d'années au regard violet qui vint la réveiller en lui secouant lui tapotant doucement le bras. "Ce doit être Améthyste" se dit Diane, encore endormie.

-Debout, Princesse. Vos prétendants Vous attendent dans la salle de réception.

La jeune fille se leva péniblement et faillit se prendre les pieds dans sa couette qui jonchait sur le sol étrangement tiède.

-Mes quoi  ? demanda-t-elle en étant sûre d'avoir mal comprit.

-Vos prétendants, voyons, répondit Améthyste en refaisant son lit avec des gestes frénétiques.

-Quels prétendants ? De quoi parlez-vous ?

-Princesse, il est grand temps de Vous marier ! dit la gouvernant sur le ton de l'évidence.

-Me marier ? s'affola la jeune fille. Mais je n'ai que quatorze ans !

-Justement. A seize ans Vous monterez sur le trône et il faut trouver quelqu'un qui soit disposé à Vous aider à gouverner ! Même si - bien sûr - Vous garderez le pouvoir entre Vos mains.

-Mais je ne veux pas ! hurla-t-elle.

Améthyste haussa les épaules.

-Vous y êtes contrainte, Princesse.

-Non. Je refuse. Je veux parler à mon père immédiatement !

Diane se rua sur la poignée de la porte mais sa gouvernante fut plus rapide qu'elle.

-Ne dérangez pas Votre Père qui est dans la salle des audience et qui accueille les prétendants.

-Non mais je rêve ! Il est aussi dans le coup ?

-Cessez de bouger que je puisse Vous enfiler cette robe.

Diane lui arracha la tenue des main et la lança au travers de la pièce, rageusement. Elle sentait les larmes lui monter aux yeux.

-Je veux rentrer chez moi, vous entendez ! Ramenez-moi chez ma mère, à Paris ! Tout de suite.

-Princesse, calmez-Vous.

-Je n'ai pas d'ordres à recevoir de vous ! s'emporta Diane, gesticulant de plus belle.

Améthyste leva les yeux au ciel et pensa qu'il était grand temps de passer au choses sérieuses.

-Si Vous ne Vous tenez pas tranquille, Princesse, Vous ne rentrerez jamais plus chez Vous !

La jeune fille arrêta aussitôt sa crise.

-Si je reste bien sage je pourrais retourner chez moi ?

-Non, bien entendu. Vous habitez ici, désormais. Mais Votre charabia n'arrangera rien, Princesse.

La jeune fille tomba à genoux sur le sol. Plus rien ne lui paraissait beau. Elle était condamnée à vivre dans cet endroit inconnu avec des gens inconnus et avec... un mari inconnu. La gouvernante s'accroupit devant Diane.

-Ecoutez-moi, Princesse. Tout se passera bien.

Elle posa une main sur l'épaule de l'adolescente qui se blottit contre elle comme une enfant.

-Je ne suis pas prête...murmura-t-elle.

Améthyste lui caressa les cheveux.

-Si, Princesse, si... Vous verrez, tout ira bien.

Diane aurait voulu la croire. Mais elle était certaine que toute sa vie, à laquelle elle avait crut enfin trouver un sens, allait se passer au cœur d'une prison. La gouvernante récupéra la robe et la mit à la jeune fille qui se laissa faire. Elle n'avait jamais mit de robe.

-Vous êtes ravissante, Princesse, dit Améthyste en lissant les dernier plis de la somptueuse tenue.

La gouvernante releva les cheveux de Diane en un merveilleux chignon orné de minuscules fleurs bleus, assorties à sa longue robe scintillante. Quand elle se regarda dans le miroir que lui offrait Améthyste, elle ne se reconnut pas. Elle était belle, vraiment belle.

-Vous avez fait des miracles, Améthyste.

La femme sourit et l'attrapa par la main.

-Il est temps d'y aller, Princesse.

-S'il-vous-plait, appelez-moi Diane.

-Bien, comme vous voudrez. Suivez-moi, Diane.

La jeune fille avait l'impression de n'être plus qu'une jolie poupée à laquelle on pouvait faire ce qu'on voudrait. Car une poupée n'a ni âme ni cœur pour ressentir. Mais Diane en avait, elle en saignait intérieurement. Elle avait mal, mais elle s'efforça de cacher sa tristesse derrière un immense sourire. Mais ce n'était qu'un masque. Son vrai visage était inondé de larmes mais la jeune fille se promit de ne plus jamais le montrer à quiconque.

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⏰ Last updated: Mar 01, 2018 ⏰

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