Chapitre 13

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En moins de deux minutes, je m'endormis dans les coussins moelleux du canapé. Un gros chien, blotti contre moi, me réconfortait. Je rêvai que j'épousais Tom et que nous étions heureux ensemble. Il me traitait en princesse et était fier d'être avec moi... Le réveil et le retour à la réalité furent difficiles !

Pourquoi avais-je dit non, déjà ?

Au petit matin, l'odeur de café me réveilla et je découvris Tom dans la cuisine. Cette proximité était... bizarre. À la fois naturelle et irréelle. On aurait dit un joli petit couple sauf que c'était plus que jamais un inconnu. Il y a quelques jours, j'avais l'impression de le connaître. En tout cas, de savoir qui il était, c'est-à-dire quelqu'un d'intègre, plein de principes, d'idéaux, fort, fiable, mais aussi doux et à l'écoute des autres. Maintenant, je ne savais qu'une chose, c'est que j'avais encore beaucoup de choses à apprendre sur Tom.

— Bien dormi ?

— Mmmmhhh, oui, trop bien, le canapé est super confortable. Merci.

— Je suis incroyablement jaloux. Top dort toujours avec moi, d'habitude.

— Oui, on s'entend bien, dis-je ravie d'apprendre que ce superbe loup me faisait des faveurs.

— Le petit déjeuner est servi. Tout est « fait maison », me dit-il en m'apportant un plateau, lui aussi « fait maison ».

— Merci ! J'ai faim...

Ses cheveux bruns étaient en bataille et encadraient son beau visage bronzé. Il avait passé un T-shirt qui laissait entrevoir son torse musclé et ses bras puissants. Il posa ses yeux clairs sur moi, faisant battre mon cœur plus vite que la normale.

— Que veux-tu faire aujourd'hui ?

— J'aimerais bien que tu me fasses visiter le village, que tu m'en dises un peu plus sur la tribu. Je n'ai vu aucune maison, hier.

Il rigola.

— Pourtant tu es passée devant la moitié du village, hier... Je vais te montrer ! Mais avant, je dois aller aider Anoki à couper un peu de bois. Je viens te chercher dans une heure. C'est bon pour toi ?

— C'est parfait ! Dis, j'ai essayé de téléphoner à mes parents pour leur dire que j'allais bien, mais pas moyen de trouver du réseau.

Il eut l'air contrarié.

— Il n'y a qu'un endroit dans toute la réserve où on capte du réseau. Tu... Amylianne, il faut que tu fasses attention à ce que tu diras. Tu es surveillée... Pas par moi, s'écria-t-il. Mais au moindre faux pas, ils t'attendent au tournant...

— Tu veux dire que je ne peux pas appeler mes parents ?

— Je t'emmènerai tout à l'heure. C'est chez papa. Mais, je ne suis pas sûr qu'il sera d'accord.

— C'est que, j'aurais voulu leur parler une dernière fois, avant de ne plus me souvenir d'eux. Même si je ne dois rien leur dire, je veux qu'ils sachent que je les aime. Tu comprends ?

— Je m'occupe de ça ! me promit-il.

Quand il vint me chercher une heure plus tard, j'étais prête, j'avais enfilé un jeans, des converses et un pull noir col roulé. Le temps commençait à se rafraichir. Nous descendîmes l'escalier de sa maison et arrivée en bas, je me retournai pour la contempler... Si je ne venais pas d'en descendre, je ne l'aurais jamais vue tant elle était bien camouflée. Une vraie maison caméléon. J'étais sans doute passée devant, la veille, sans la voir. Il devait donc y en avoir d'autres que j'avais loupées. Je me concentrai pour les trouver. Je me servis des sentiers (à peine visibles eux aussi). À chaque fin de sentier, si on regardait bien, il y avait une maison. Elles étaient toutes invisibles si on n'y prêtait pas attention. Et chaque camouflage était différent. La plupart étaient dans la forêt, mais il y en avait également dans la plaine, qui, profitant de collines, étaient enterrées.

Un oiseau en cageDonde viven las historias. Descúbrelo ahora