Chapitre 17

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Le bruit de la porte me réveilla. On devait encore être au milieu de la nuit. J'avais l'impression d'avoir à peine fermé les yeux. Je sentis qu'on entrait dans ma chambre plus que je ne le vis. Je me recroquevillai, sur le qui-vive, attendant la suite. Je tentai de percer l'obscurité, mais peine perdue, aucune lumière ne filtrait jusqu'à cette pièce. Un souffle d'air entra dans la pièce et je voulus remonter la couverture sur moi, quand je me rendis compte que je ne pouvais plus bouger. Mes doigts, mes pieds ne répondaient plus, même ma bouche, que je tentai alors d'ouvrir pour hurler, refusa de m'obéir. Une lumière m'éblouit soudain le visage. La panique s'empara de moi, mais je n'avais aucune possibilité de l'exprimer. Mon cœur battait la chamade, seul signe distinct de ma terreur. J'avais la tête tournée vers le bas et je ne distinguais rien d'autre que des pieds. Deux paires de pieds.

— Est-elle neutralisée ? demanda une voix que je reconnus pour l'avoir déjà entendue hier soir. Jafar, plus communément appelé Niitsivisu !

— Elle ne peut plus faire un geste ! répondit un autre homme.

Jafar me déplaça légèrement pour m'examiner, telle une poupée et je pus enfin distinguer mes deux visiteurs. Le deuxième était couvert de tatouages. Je l'avais déjà vu lors du conseil. L'homme que Tom appelait Aaletaqa, le gardien.

Ils semblaient satisfaits !

Ils soulevèrent la couverture et me portèrent sur une chaise. Le gardien maintenait son emprise mentale sur moi, m'empêchant de faire le moindre mouvement. Une intense panique me submergeait et je crus un instant que je ne pouvais plus respirer. Je suffoquais de terreur et n'arrivais plus à penser correctement tant ne plus maitriser mon corps et être à la merci de ces deux hommes me terrifiait.

— Respire petite, fit l'homme tatoué. Ce serait vraiment dommage que tu nous lâches dès le premier jour !

J'étais prisonnière de mon propre corps et je ne pouvais que hurler intérieurement. Je transpirais de peur, ne sachant ce qu'ils allaient me faire. J'étais totalement sans défense. Je me demandai encore une fois dans quel endroit sordide j'étais tombée. Comment m'étais-je retrouvée dans ce sombre endroit ? Tom ! C'était lui, la cause de tout ceci... Il avait promis de m'aider. Savait-il ce qu'on allait me faire ? Était-ce pour cela qu'il ne cessait de s'excuser de m'avoir amenée ici ? Je tentai de l'appeler par la pensée. Les deux hommes ricanèrent méchamment.

— Pourquoi crois-tu que nous venons te voir au milieu de la nuit, ma chère Meiki ? cracha Jafar. Tout le monde dort, même ceux qui veillent sur toi doivent se reposer la nuit. Il nous suffit donc d'attendre chaque nuit pour être tranquilles.

Chaque nuit ???

Je hurlai le prénom de Thomas, deux fois plus fort dans mon esprit, espérant le réveiller par la pensée, si c'était possible.

Le Niitsivisu me regarda, amusé, puis s'assit en face de moi.

— Alors, voyons voir ce que nous avons là !

Il pénétra mon cerveau, farfouillant dans ma mémoire, me forçant à revivre dans les moindres détails les souvenirs qui l'intéressaient. C'était comme d'être violé de l'intérieur. Je restai face à lui, ne pouvant ni bouger, ni crier, ni l'empêcher de fouiller dans ma tête. Il se concentra longtemps sur mes souvenirs de Tom, nos conversations, nos échanges. Je me demandais ce qu'il cherchait.

— C'est qu'elle est curieuse, la Kachana.

Il analysait chaque souvenir où il y avait Tom, les décryptant pendant de longues minutes. Souvent, il avait l'air mécontent de ce qu'il vît, grognant et pestant, maudissant je ne sais qui. Cela prit des heures. J'étais éreintée, un mal de tête me vrillait les tympans, mais il m'était impossible de m'endormir. La seule chose qui me soulagea un peu, c'est que mes tortionnaires avaient l'air aussi fatigués que moi. Cela devait leur demander de gros efforts.

Un oiseau en cageحيث تعيش القصص. اكتشف الآن