Toute la vérité, rien que la vérité

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Cela fait plus de trois heures que Dean est enfermé dans cette cellule.Comme la loi l'y autorise, il a pu passer son coup de fil. Il a contacté Bobby qui lui a assuré mettre tout en œuvre pour les faire libérer au plus vite. Entre temps, sur les indications de Sam,la police avait retrouvé Walker enragé, menotté au pare-choc sarrière de sa voiture. Son fusil ainsi que son M9 posés sur le capot.

Dean devait prendre son mal en patience. Bobby l'ayant sommé de garder profil bas et de profiter de ces quatre murs " pour remettre de l'ordre dans ce bordel qui lui servait de cervelle ", en raccrochant sèchement.

Dès l'arrivée de la police chez Roché, c'est-à-dire moins d'un quart d'heure après le coup de fil de Sam aux autorités locales,tous trois avaient été dispatchés dans des pièces séparées,interrogés puis embarqués jusqu'au poste où Novak s'était vu dans l'obligation de suivre un jeune sergent jusqu'à l'étage.Dean et Sam avaient relu et signé leur déposition avant d'être emmenés vers les cellules du rez-de-chaussée et enfermés dans deux cachots différents avec interdiction formelle de communiquer entre eux. Un garde à la mine peu avenante y veillant depuis son bureau.

***

Dean fixe le plafond, jambes croisées et tendues devant lui, mains derrière la nuque. Il revoit le sourire un peu contrit que lui avait adressé Novak juste avant de suivre l'homme qui s'était présenté à eux comme étant l'inspecteur Sullivan. Inspecteur qui avait guidé le soldat jusqu'au bureau de Roché où les attendait le médecin légiste. Novak en était ressorti quelques minutes plus tard, silencieux et menottes aux poignets. Sam et lui avaient suivi le même chemin.

Depuis Dean cogite. Il n'a rien d'autre à faire, coincé qu'il est entre un alcoolo qui cuve son vin et un gamin qui se bouffe les doigts en tapotant du pied sur le sol.

La porte s'ouvre sur un officier de police en uniforme qui se dirige droit vers le gardien. Ils se parlent en chuchotant avant que le garde ne grogne et se lève.

"Debout... Vous êtes libres " marmonne-t-il en ouvrant leurs cellules depuis un tableau électronique au mur.

L'officier leur indique la sortie d'un mouvement de la tête.

"Cachez votre joie surtout », ne peut s'empêcher de lâcher Dean, sourire en coin en arrivant à sa hauteur.

"Dean » tonne la voix de Sam juste derrière lui en le poussant vivement dans le dos.

Une fois arrivés dans la salle commune, ils aperçoivent Novak qui semasse les poignets en faisant face à Sullivan.

"Messieurs " les salue l'inspecteur en les voyant s'approcher.

Dean jette un regard vers Novak qui le rassure d'un bref sourire.

"On est libres ? " demande Sam.

"L'agence qui vous emploie s'est portée garante et vos papiers sont en règle, vous êtes donc libres, oui » répond l'inspecteur avec un certain dédain. " Les premiers éléments de l'enquête semblent confirmer vos dépositions... Un hélicoptère a survolé la zone et repéré un corps sans vie sur une collinesituée à moins de 500 mètres de la propriété de Roché. L'homme n'avait pas de papiers sur lui, mais il portait une plaque d'identité militaire qui nous a permis de l'identifier... Ils'agirait d'un dénommé Kubrick... Probablement le tireur embusqué, on attend encore les résultats de la balistique pour le confirmer "

"Mort ? " fait Sam, surpris, tandis que Dean et Novak ne se quittent pas des yeux évitant soigneusement cependant de les croiser.

"Une balle en pleine tête " note Sullivan, glacial. "Notre expert semble penser que Walker, l'homme sur lequel vous avez tiré " précise-t-il, avec un sourire pincé adressé à Sam, "pourrait en être l'auteur. Là aussi nous attendons les résultats de la balistique "

Le chasseur et le soldatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant