Chapitre I

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Laya.

Elle était là, au sommet de la montagne, fixant l'horizon avec insistance, comme si ce dernier allait lui fournir la réponse qu'elle attendait tant. Le monde est si vaste qu'il lui paraît infini. Une infinité qui lui fait peur tant elle l'émerveille. Elle aimerait sauter de ce rocher sur lequel elle est assise, s'envoler au loin, par dessus la terre, l'océan et trouver celui qui lui manque. Mais pourtant elle est encore assise là, au sommet de la montagne, à observé l'horizon. Les jambes se balançant dans le vide.


Des bruits lui parvinrent, et elle jeta un regard un peu plus bas, et vit des lumières et des gens faisant la fête. Elle entendit la musique et les paysans rirent. Elle crachait devant leur bonheur. Les haïssaient pour ça. En même temps, elle se sentit stupide. Car elle les détestait par le simple fait qu'elle-même soit malheureuse, tout ça, car elle n'était pas capable de se montrer heureuse elle-même. Elle ne pouvait pas passer par-dessus ses malheurs pour jouir de la vie comme ils le faisaient. Tout ce qu'elle savait faire, c'était les haïr. Comme si les rendent plus malheureux la rendrait elle, plus heureuse. Comme si c'était si simple.


Dans un long soupir, elle sauta de son perchoir pour atterrir quelques mètres plus bas, elle descendit encore un peu de la montage pour atterrir dans le village si festif. C'était son village, en plein milieu des montagnes, à moitié grotte. Elle entra dans la première taverne qu'elle vit. L'alcool puait jusque dehors. Elle aimait ça. Alors la jeune femme s'installa au bar, comme à son habitude. Le serveur lui sourit. 




-Bah alors Laya, encore en train de ruminer ? Sourit-il. Je te sers quoi ?
-Comme d'habitude. Répondit-elle sèchement. 




Elle observa la taverne le temps qu'on lui serve sa commande. C'était plein de gros lourds, autant au premier qu'au second degré, ils buvaient comme des trolls et mangeaient comme des nains. Pour continuer dans les comparaisons, Laya pensa qu'ils puaient comme des satyres, cela la fit sourire. Un sourire que ne rata pas le serveur. Elle prit sa boisson et quand elle allait s'installer à une table, le vieux serveur la rappela. 




-Laya ! T'as pas oubliée un truc par hasard ? 




Elle souffla bruyamment. Bien sûre qu'elle n'avait pas oubliée, elle espérait juste que ce vieux croûton oublie, lui. Elle retourna vers lui en lui lançant un regard mauvais et sortit les deux dagues quelle cachait sur elle. Il lui fit son plus beau sourire et elle pu enfin s'installer entre deux hommes jouant au carte. 




-Te revoilà toi. Dit-l'un. Tu joues ?
-Je suis pas ici pour faire la causette, bien sûre que je joues. 




Il rit et distribua les cartes, ils fixèrent leur mise à 20 pièces d'ors, une somme moyenne pour le début de la soirée. Laya joua une bonne partie de la nuit, elle gagna plusieurs parties qui lui permirent d'avoir gagné plus que dépensé. Quand la taverne ferma, la lune était haute dans le ciel. Elle aurait voulu retourner contempler l'horizon, mais sa mère l'attendait. Alors elle rentra chez elle, un peu dans la périphérie du village.

La jeune femme poussa la porte de sa maison. Elle ne dit rien lorsqu'elle vit sa mère, à genoux, nettoyée le sol de la maison qui n'était plus une immense flaque. Sa mère releva la tête, les rides et la fatigue lui barrait le visage, cela serra le cœur de Laya. 

Pierres de PuissanceWhere stories live. Discover now