Faux numéro.

Les prostituées.

Aurélien entendit la porte d'entrée claquer et sursauta sur son lit. Guillaume était sortit et à cette heure-là il n'y avait que deux endroits où il pouvait aller. Se bourrer la gueule à l'Embuscade, ou aux putes. Et le plus souvent c'était la deuxième réponse la bonne. Aurélien ferma les yeux et son esprit commença à lui montrer un Guillaume essoufflé au lit avec une femme sans forme. Il ouvrit les yeux brusquement pour chasser cette image de son esprit et s'empara de son téléphone. Avec des doigts tremblants, il composa un numéro :

Claude... ? J'ai fait de la merde, tu peux venir s'il-te-plaît ?

Normalement, Claude l'aurait envoyé paître mais son ami dut sentir à sa voix que ça n'allait pas car il lui répondit qu'il arrivait tout de suite, sans même tenter de faire une blague.

***

Guillaume regarda la fille à ses côtés qui fumait, allongée sur le dos. Elle n'avait pas l'air en colère. Pourtant il y aurait de quoi. Il s'était arrêté à mi-action, incapable de continuer. Il s'était retiré d'elle aussi vite qu'il y était entré et avait fixé le plafond sans dire un mot jusqu'à ce moment. Il n'avait fermé les yeux que quelques secondes. Et pourtant ça avait suffit. Il avait vu son visage. C'était son visage qui lui souriait qu'il avait aperçu dans son esprit. Et à partir de ce moment-là, il avait tellement paniqué que c'était devenu impossible de continuer à baiser cette fille. Il se redressa sur le lit, marmonna un désolé rapide, glissa un billet sur sa table de nuit et commença à s'habiller. La fille se retourna vers lui et eut un petit rictus ironique.