Chapitre 16

10K 794 6
                                    

-As-tu aimé?

Je me tourne vers lui en souriant, pour toute réponse, je l'embrasse, il prolonge notre baiser pour m'annoncer un second round. Entourant son corps de mes jambes, je le bascule sur moi, il éclate de rire et me murmure à l'oreille:
"Ca a été la plus belle nuit de ma vie, merci Nina!"

Il reprend possession de mes lèvres et je me laisse complètement aller dans ses bras mais il interrompt son baiser pour m'appeler.

-Nina! Nina!

Je suis dans ses bras, pourquoi crie-t-il?

-Nina, il faut qu'on parle.

Je me lève en sursaut. Il se tient près de mon lit et pose ses mains sur ses hanches.

-Vous avez le sommeil lourd, levez-vous! On doit parler.

Ce n'était qu'un rêve! Je deviens folle au point de le rêver en train de me faire l'amour.

-Pourquoi me regardez-vous ainsi? Dépêchez-vous de prendre votre douche, je vous attends au restaurant en bas.

Je le vois discuter avec un homme qui se tenait de dos. Il rencontre finalement mon regard et le soutient. Je me retiens de ne pas courir vers lui, je supplie à mes jambes de ralentir pour ne pas tomber. Dès qu'il pose ses yeux sur moi, je commence à perdre pied, pourquoi? Pourquoi?

J'arrive pourtant près de lui sans que la réponse ne me vient et je me rends compte que l'autre homme était M. Delacroix. Il s'avance et me fait la bise sur la joue tandis que Roland posait délicatement sa main sur ma taille, ce qui me fait légèrement sursauter.

-Mademoiselle Jackson et moi avions eu une nuit très agitée. Nous serions très heureux si vous pouviez faire vite, la fatigue nous tue, déclare sèchement Roland.

Sa main posée sur moi n'échappe pas à M. Delacroix qui réplique de but en blanc:

-Je suis venu m'entretenir avec Miss Jackson en privé parce qu'elle demandait pour ma petite personne.

Roland me jette un regard interrogatif, notre partenaire quant à lui sourit de toutes ses dents. Pourquoi faut-il que je perçois de la tension entre eux quand je suis là?

-Oui, en effet mais votre assistante m'avait conseillé de vous rappeler bien plus tard. J'ignorais que vous étiez de retour.

-Quand j'ai su pour votre appel, je n'ai pas pu m'empêcher de sauter dans le premier avion. Une dame ne peut pas attendre indéfiniment...

-Laissez tomber vos galanteries et discutons de ce budget, voulez-vous? L'interrompt Roland.

-Ce serait judicieux en effet, d'ailleurs, c'était l'objectif de mon appel, essayai-je de détendre l'atmosphère.

Le visage de Delacroix se referme et Roland, ne voulant pas améliorer la situation, me tenait toujours par la taille, il me conduit vers une table précédant ainsi notre partenaire. La réunion se passe bien même ils ont pu mettre leurs différends sur pause en vue d'apporter leur aide au projet. Je n'en ressors que bien trop satisfaite, c'est d'autant plus M. Dupervil qui sera content avec les bénéfices qu'il aura.

Le reste de la journée se déroule bien, après un appel de James qui avait duré près de deux heures, je me suis décidée à me mettre au lit, avec la hâte d'être à demain.

Je me réveille en souriant. Après une agréable douche, je m'apprête à sortir. Prenant mon téléphone, j'aperçois des messages de quelques connaissances de l'université, de Fred, de Lucy, de Julia, de Sasha et même de Monica. Ma mère, n'étant pas sur la liste, je mets mon téléphone dans la poche de ma robe quand une odeur particulière envahit mes narines: des chocolats et des roses m'attendaient sur le lit.

Une carte de souhaits accompagnait le bouquet que je porte à mon nez. Hésitante, je la prends pour y lire:

"Des roses et du chocolat et... Pour une fille qui ne veut point d'aventure d'une nuit avec moi, j'avais essayé de trouver des lys malheureusement, il n'y en avait plus. Puisse cette carte remplacer votre "et". Agréable journée mademoiselle Jackson!  -Roland Laventure!"

Je souris parce qu'il s'en est souvenu, il s'est rappelé de mes mots et a tenu à me faire plaisir à sa façon. Ne pouvant effacer ce sourire débile sur mon visage, j'ai eu du mal à feindre l'indifférence quand il pénètre dans la chambre.

-Vous sortez?

-Je sortais me promener et merci pour les fleurs et les chocolats.

Il me scrute un moment et affiche une mine décontractée:
-Attendez-moi, je vous accompagne.

Sur ce, il se dirige avec une chemise vers la salle de bain. La minute d'après, il sort en lâchant:

-Dois-je venir vous porter?

Encore son ton sarcastique! Je le suis en souriant malgré moi. Il m'emmène visiter des musées tels le Louvre, l'Orsay et le Grand Palais alors qu'on se rendait au Jardin des Tuileries pour l'Orangerie, mon téléphone s'est mis à sonner, mon visage s'éclaire en voyant le nom de James afficher.

-Mon petit chéri en sucre!

Il rit au surnom et prend de mes nouvelles. Regardant le paysage, je remarque Roland rebrousser chemin, appuyant la main sur le micro du portable, je lui demande:

-Pourquoi faites-vous demi-tour?

-On retourne à l'hotel, Valsaint n'apprécierait pas qu'on sorte ensemble aujourd'hui.

Je siffle et reviens à ma conversation avec James. Il est toujours aussi charmant avec moi qu'il m'arrive de me culpabiliser de ne ressentir que de la tendresse envers lui. Je me laisse aller contre le siège après avoir raccroché et je m'assoupis.

Je ne pense pas qu'il soit en train de me kidnapper car le trajet devient trop long, je me réveille pour me retrouver dans une zone ne ressemblant pas à la rue de l'hotel. Comprenant ma réaction, il me rassure:

-Ne vous inquiétez pas, on est à l'Avenue George V, vous allez aimer Le Cinq.

Il avait raison, le restaurant laisse apprécier une harmonie de tons ivoire, dorés et gris: de colonnes altières, de moulures et tableaux faisaient son charme, de hautes gerbes de fleurs viennent combler le décor, une douce lumière provenant du jardin intérieur nous invite à avancer.

Le serveur nous accueille en souriant. Roland me fait prendre place avant de s'asseoir à son tour.

-Ils servent de bon caviar, du caramel salé et croustillant cacao ici, vous allez apprécier, ne parlons même pas de la carte des vins.

Sur ce, il demande du Pétrus 1959 et commande pour nous. Etonnée de son assurance, je le laisse faire.

-J'ignorais que vous aviez de si bon goût.

-L'avantage de grandir dans une famille aisée et de travailler dans le milieu, répond-il en souriant.

Où est passé Roland, l'arrogant? Après notre repas, il paie l'addition pendant que je louais les merveilles des plats, il m'a même appris qu'il prenait plaisir à venir ici quand il passait par Paris soit pour travailler ou pour les vacances.

Me raccompagnant à la chambre, il court prendre une douche pour aller je ne sais où, toutefois avant de partir, il vient me trouver sur mon lit et caresse mes joues, au contact de ses doigts sur ma peau, je ferme les yeux. Ma surprise grandit quand il pose ses lèvres sur les miennes en un chaste baiser. Il s'écarte et se dirige vers la porte cependant, il s'arrête pour me parler avant de s'en aller.

-Joyeux anniversaire Nina Jackson!

Tu M'appartiens!Where stories live. Discover now