Chapitre 19

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Il se penche légèrement pour ramasser la serviette au sol et vient se mettre sur moi pour essuyer mon visage. Il est d'une telle douceur que j'ai du mal à croire qu'il s'agit du même Roland. Il la lance encore au sol et se remet à m'embrasser alors que ses mains se joignaient à la danse pour me caresser.

Il interrompt notre baiser pour me mordiller le lobe de l'oreille me laissant échapper une petite plainte, il continue sa torture en rejoignant le creux de mon cou pour le mordiller, encore une seconde plainte de ma part. Il se redresse et me fixe dans les yeux avant de sourire. Reprenant possession de mes lèvres, je le sens défaire à présent la serviette nouée autour de mon corps.

-Il faut toujours que tu sois en serviette quand se présentent ces moments. Tu adores faire fantasmer la gente masculine, me dit-il d'une voix pleine de désir.

Ne sachant pas trop de quoi il parle, je préfère ne pas porter attention à ses propos et commence à me préparer mentalement à ce qui allait suivre. Sa main gauche, à présent sur mon ventre, décrit de petits cercles autour de mon nombril alors que sa droite me caressait le visage. Il me regarde différemment. Il me fait encore ce sourire avant de poser ses lèvres sur mon cou et je le sens descendre jusqu'à ma poitrine. Il me laisse carrément en alerte et me surprend par ses interminables manières. Mes seins ont eu droit à des séances de massage, de caresse, de suçon; mes mamelons se durcissent sous le poids du plaisir.

Sa langue qui descendait le long de mon corps me fait arquer le dos, il se lève brusquement pour enlever son maillot. Connaissant mes mains curieuses, elles n'ont pas pu s'empêcher de le caresser. Sa peau, d'abord totalement douce, commence à laisser apparaitre des chairs de poule. Ce qui me fait sourire, il n'est pas indifférent à mon toucher.

Je le noue à la taille par mes pieds, il éclate de rire à mon geste et dépose sa main sur mon pubis alors qu'il s'apprêtait à faire "je ne sais quoi" que son téléphone se met à sonner. Il grogne et fait pression sur moi pour que je le lâche mais avant de se relever, il me fait une bise sur les lèvres.

"Qui est le con qui répond à un appel dans ce genre de moment?"

Je le vois serrer la mâchoire et décroche d'un ton sec:

-Bonsoir M. Dupervil, que désirez-vous?

"Ben, le con qui doit répondre à son patron."

Il vient s'asseoir sur le lit et dépose son téléphone en activant le haut-parleur. Il s'avance vers moi et continue de me faire de petites caresses pour mon plus grand bonheur. Il écrase ses lèvres sur les miennes pour m'empêcher d'émettre un son qui pourrait nous trahir aux oreilles du grand patron.

La voix de M. Dupervil résonnait toujours dans la pièce, alors que Roland se saisissait de mon sein gauche mais ce que lui lance notre patron le fait arrêter tout mouvement:

-...et j'exige que mademoiselle Jackson soit présente cette fois. M. Delacroix n'a pas du tout apprécié votre insolence.

Il me délaisse et prend son téléphone d'un air furieux:
-Pourquoi doit-il imposer sa volonté? Mademoiselle Jackson doit avoir son mot à dire d'autant plus que ce vieux ne souhaite que la mettre dans son lit.

-Auriez-vous préféré qu'elle soit dans le vôtre?

-Je ne me suis jamais exprimé en ces termes, René.

J'entends M. Dupervil lâcher un soupir.

-Ecoute Roland. Je t'aime bien, tu es mon meilleur élément actuellement, ne fais pas tout chavirer à cause de la nouvelle.

Il se tourne vers moi et me fait signe de me déplacer. Comme mon moment de folie n'est toujours pas terminé, je laisse la serviette et me lève nue pour me diriger vers la salle de bain sous son regard. Il me fallait encore une douche, bien froide cette fois-ci.

[***]

Je me rappelle avoir apporté une robe purple mais j'ai comme la vague impression qu'elle ne collerait pas au bal. Lorsque j'avais demandé à Roland son avis, il s'était contenté de hausser les épaules avant de me signaler qu'il n'était pas expert en matière de vêtements féminins, ce qui m'avait surpris compte tenu le nombre de vêtements qu'il a dû enlever à ses multiples conquêtes.

Nos relations avaient un peu évolué depuis ce fameux jour, il nous est même arrivé de plaisanter et de sortir nous promener les après-midis. Plus aucun baiser ni de scènes intenses, je m'esquivais toujours quand ce genre de moments venait à se présenter.

J'entre finalement dans une grande boutique et cherche une petite merveille, en fait, deux: une pour Julia et l'autre, pour moi. Une fille, surement employée à ces finalités, vient vite me conseiller sur les modèles. Je lui explique ce dont j'ai besoin et elle m'entraine vers le fond où régnaient de jolies robes. Je souris en les voyant, prenant mon téléphone, je lui montre la photo de Julia vu que je n'ai jamais su ses mensurations.

-Le grand boulevard contient de magnifiques pièces pour vos tenues.

Je ris à sa remarque. Elle me montre alors une robe rouge toute fluide avec laçage au dos et au décolleté plongeant, je ne peux m'empêcher de garder la bouche ouverte face à cette merveille. Ma robe purple parait dérisoire face à celle-là. Voyant ma satisfaction, elle demande à une vendeuse de lui trouver une à ma taille.

Je m'empresse vite d'aller l'essayer et j'ai eu peine à me reconnaitre au miroir. Je compte l'acheter à tout prix. J'imagine déjà le spectacle qu'il y aura autour de cette soirée. J'espère vraiment qu'il y aura des photographes qui accepteront de me prendre en photo. Ravie que pour une fois, je dois me rendre à un évènement important sans que ma mère me dise quoi porter, je me dirige vers la fille qui me servait de conseillère.

-Les accessoires sont fournis avec la robe ou dois-je les acheter séparément?

-Malheureusement, miss Jackson, tout s'achète séparément? Cette robe se porte avec un collier plastron à perles et cristaux, je vous conseillerais le blanc cassé.

Je souris face à son professionnalisme, elle me rappelle la petite Léa de la boutique de madame Xavier. Tiens, en parlant de Léa, la fille de l'autre jour porte exactement le même prénom, pourquoi ne l'avais-je pas remarqué avant?

-Cela me coutera combien en tout?

-Elle prend un petit cahier et m'indique environ 989.37€ seulement.

-Vous gardez ces "seulement" uniquement pour les gens comme moi.

-Qui d'autre se paierait le luxe de magasiner ici? Toutefois, prendriez-vous l'autre robe pour la jeune fille ou dois-je la déduire du compte?

-On gardera les deux robes, le collier puis...oh! les talons et le sac appropriés? J'avais oublié ceux-là.

Elle me rassure en souriant puis s'efface pour réapparaitre avec deux petites boites: l'une contenant de jolis talons rouges et  l'autre, un petit sac blanc avec un point rouge en ouverture. Je lui remercie avant de me diriger vers la caisse pour payer la nouvelle note. Toute souriante, je laisse  le magasin et me dirige vers d'autres boutiques pour acheter des cadeaux aux autres membres de ma famille.

Tu M'appartiens!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant