Les liens du sang 2 L'ombre des Ténèbres

2

Marissa était debout, face au roi et discutait  avec lui de la raison de son arrivée au château. Irena écoutait attentivement, assise près du roi, lorsque la porte s'ouvrit en grand, laissant entrer trois personnes. Les deux premières n'étaient autres que la princesse Allera et son époux, le prince Dannys et la troisième, le fils de la sorcière. Les yeux de de Marissa fixèrent le ventre de sa protégée avec surprise et attendrissement. La jeune femme lâcha le bras de son mari et se précipita dans les bras de sa mère de substitution.

-Mon enfant ! s'exclama la plus âgée en faisant attention de ne pas la serrer trop fort. Tu m'as manqué ! C'est fou ce que tu as changé. La grossesse te va si bien.

-Tu m'as manqué aussi Marissa.

Les deux femmes s'écartèrent l'une de l'autre et Dannys se présenta à la sorcière. Lorsque les présentations furent faites, Marissa expliqua à ses interlocuteurs la raison de sa venue.

-Je suis venue afin de terminer l'apprentissage d'Irena et soutenir mes enfants dans l'épreuve qu'ils traversent. Allera aura besoin de conseils en ce qui concerne le petit prince ou la petite princesse à naître.

Le prince prit son épouse par la taille et la ramena contre lui.

-Votre présence leur sera bénéfique madame, affirma-t-il. Mais peut-être devrions-nous parler de cela plus tard, vous avez fait un long voyage. Les serviteurs vont vous préparer vos quartiers.

La jeune femme le remercia et  s'apprêta à quitter la salle, accompagnée de Kern et Irena. Avant de passer les porte, elle se retourna vers l'aînée des sœurs et pointa son doigt sur elle.

-Il faudrait que nous ayons une petite conversation toi et moi Ara, avertit-elle.

La jeune femme se promit mentalement de passer la voir un peu plus tard. Les portes se refermèrent sur le soldat et les deux sorcière et le silence se fit dans la pièce. La présence de Marissa avait ramené un peu de bonne humeur au château. Allera et Kern paraissaient plus sereins, Irena était très heureuse. Le père et le fils étaient rassurés de savoir leurs protégées entre de bonnes mains. Dannys s'inclina devant le roi et prit congé de lui en attirant sa femme à l'extérieur de la pièce.

-Tu es blanche, constata-t-il, les sourcils froncés.

La jeune femme ne répondit pas et le suivi jusqu'à leurs appartements. Il ordonna aux sentinelles qui gardaient la porte d'empêcher quiconque de les déranger et referma derrière eux. Le couple se dirigea vers la chambre, sans prononcer le moindre mot. Ils étaient tous les deux épuisés. Dannys retira sa veste et ses bottes, ne gardant que sa chemise et son pantalon et s'allongea dans le lit conjugal, attendant sa femme qui ne tarda pas à le rejoindre. Ils étaient allongés face à face et se regardaient en silence. Le prince s'approcha de son épouse et l'embrassa tendrement en posant la main sur son ventre. La princesse ferma les yeux et ne tarda pas à sombrer dans le sommeil.

Une cavalcade se faisait entendre du côté de la forêt et des rugissement à glacer le sang s'élevèrent. La jeune femme regardait dans tout les sens, mais ne voyait rien que des arbres. Les créatures se rapprochaient rapidement, bientôt elle les vit apparaître devant elles. Ces monstres ressemblant à des loups, dont le corps était recouvert d'aiguilles aussi longues et larges que la lame d'un poignard, se précipitaient droit sur elle, montrant leurs crocs acérés. Les yeux rouges des créatures ne quittaient pas leur proie du regard et bondirent sur elle, sans qu'elle ne puisse rien faire d'autre que hurler.

-Par la Créatrice, Ara réveilles-toi ! implorait le prince, très inquiet pour son épouse.

Cela faisait dix minutes que la princesse s'agitaient et criait dans son sommeil, il ne parvenait pas à lui faire ouvrir les yeux et commençait à s'affoler. Souhaitant comprendre ce qu'il se passait dans la tête de la jeune femme, il tenta de s'introduire dans son esprit et y parvint sans difficulté. Mais ce qu'il vit lui retourna l'estomac. Sa femme ne faisait pas un simple cauchemar, il s'agissait d'une vision. Une vision d'horreur. Craignant pour la vie de la princesse, qui ne se réveillait pas et de son enfant, le prince n'eût d'autre choix que de faire venir celui qui l'avait déjà sauvée.