№4 : Construire une cabane dans les arbres

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« Hidden in me there's reasons I know I've been searching for freedom, searching for mine »

searching for freedom – Ziggy Alberts

~ Nathan ~

Vivre à Belcolombourg était encore mieux que tout ce à quoi Nathan s'était attendu. Ça ne faisait, certes, que trois jours mais c'était déjà amplement suffisant pour le savoir. Il faisait beau, il faisait chaud, les cours étaient agréables (pour l'instant) et vivre avec Martine semblait être un rêve éveillé. Tous ses souvenirs d'enfance remontaient doucement à la surface pour devenir une réalité.

Sa grand-mère était aussi tendre et aimante qu'on aurait pu imaginer quelqu'un l'être. Elle était aussi amusante qu'elle l'avait toujours été, ne perdant pas un centième de son humour malgré ce qu'elle avait pu vivre. Elle souriait aussi souvent qu'il était possible de le faire et Nathan sentait ce sourire gagner jusqu'à son cœur à chaque fois qu'il le voyait.

En quelques jours seulement, il avait déjà l'impression de renaître. Il avait toujours su que sa place était ici, bien plus qu'à Paris ou dans la maison familiale. Et la joie, toute simple mais pourtant si incroyable qu'il sentait couler dans ses veines, n'était qu'une preuve de plus. Alors, il souriait. Tout le temps ! Jamais il ne s'était senti aussi libre, aussi bien.

Rien qu'à ce moment-là, alors qu'il marchait à travers les rues de Belcolombourg, il laissait le soleil lui caresser la peau comme s'il lui avait manqué toute sa vie. Son téléphone dans une main, un cahier dans l'autre, il cherchait son chemin tant bien que mal jusqu'à la rue d'Ernie. Nathan et lui s'étaient rencontrés dès le premier jour en cours de spé maths. Ernie était gentil et agréable, bien qu'assez timide et silencieux. Ça ne dérangeait pas Nathan, qui avait bien assez de conversation pour deux mais qui avait, par conséquent, oublié de prendre son numéro. Pas idéal pour se faire un nouvel ami... Fort heureusement, ils s'avéraient être dans la même classe d'allemand. Mais il s'avérait aussi que Nathan avait embarqué le cahier d'Ernie par erreur.

Alors le voilà en route pour lui rendre.

La maison d'Ernie était placée dans l'une des dernières rues qui formaient la ville. Derrière la maison d'en face s'élançait la forêt sur des kilomètres à la ronde. C'était l'une des nombreuses petites bizarreries de cette ville. Ni particulièrement grande, ni particulièrement petite, elle n'était située qu'à quelques kilomètres des montagnes et semblait perdue en pleine nature. D'un côté, les champs, de l'autre, la forêt et au centre : la vieille ville industrielle. Pourtant, plus il passait de temps ici, plus Nathan comprenait pourquoi ses grands-parents étaient tombés amoureux de cette ville. Il n'avait jamais été aussi heureux qu'ici. Et la seule chose qui lui manquait de Paris, c'était sa petite Ambre.

Mais en arrivant à la hauteur de ladite maison, celle d'en face attira son attention. En s'approchant un peu plus, il observa le spectacle qui s'offrait à lui.

La maison était indubitablement ancienne. Avec de belles fenêtres, de jolies tuiles noires et une belle couleur, elle était assez petite, bien qu'il y ait tout de même un étage. L'herbe était si verte qu'on aurait pu croire qu'il n'avait pas fait chaud de l'été et la forêt derrière filtrait la lumière du soleil d'une jolie façon sur une partie du jardin. Deux arbres gigantesques, suffisamment proches de la maison, se laissaient voir sur les côtés. Au moins assez pour que Nathan reconnaisse une silhouette perchée là-haut.

— Je peux savoir ce que tu fais ?

Il était au pied de l'arbre désormais, le nez en l'air pour regarder Mackenzie. Ses cheveux étaient relevés en une queue de cheval haute et c'était la première fois qu'ils ne les voyaient pas encombrer son beau visage. Elle transpirait beaucoup et ses joues étaient rouges, visiblement échauffées par l'effort qu'elle venait de faire. La jeune femme baissa les yeux vers lui, complètement surprise par son intervention. L'espace d'une seconde, il crut apercevoir une trace de sourire sur ses lèvres avant qu'elle ne réponde :

« toutes les mauvaises choses ont une fin »Where stories live. Discover now