LIX [corrigé]

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"- Hum hum, toussota une voix au loin.

Je ne bouge pas d'un cil pourtant je sens que mon corps se remue. Puis soudain, j'entends un râle de gémissements. J'ouvre un œil, puis l'autre.

J'observe la pièce autour de moi. L'image est floue. Je ne reconnais rien. Puis j'aperçois une silhouette. Une femme je dirai...

Je tourne légèrement la tête, et constate que je suis allongée dans les bras de quelqu'un.

D'un coup, les images de la soirée de la veille me revienne en tête. J'étais chez Maël, nous avons mangé des pizzas, regardé la télé et bu quelques bières.

Peut-être un peu trop...

Soudain je prends conscience que la personne qui se tient à côté de moi est Maël. Il ne m'en faut pas plus pour sauter d'un bond. Sauf que je suis retenue par des bras, trop musclés pour que je puisse les franchir.

-Maël bouge de là ! râlais-je encore somnolente.

-Hum...

Je le sens alors resserrer sa prise autour de moi. Il va me falloir de la ruse.

J'observe la distance table basse-canapé : correcte. D'un coup je prends mon élan et nous fais basculer directement sur le sol.

-Mais merde ! bougonna-t-il désormais éveillé. Tu fais chier Mathilde !

Oups, le pauvre est tombé sur sol et moi sur lui... Ça doit faire mal !

-T'avais qu'à me laisser partir ! Maintenant dégage tes bras.

Il libère son emprise et je peux enfin me mettre sur pied. Je relève la tête et constate que la mère de Maël se tient face à nous et a probablement été témoin de toute la scène.

-Si vous aviez un peu moins bu hier soir, le réveil aurait été moins brutal... Nous dit-elle avec un léger rictus au coin des lèvres.

Le même que son fils...

-Bonjour Mme Langlois... répondis je penaude.

-Maman ! Je ne vous attendais pas avant 16h !

-Il est 16h30 Maël !

-Quoi ? Fîmes en même temps.

-Vous vous êtes couchés à quelle heure ?

-Heu...

Nous sommes incapables de répondre.

-Mathilde tu devrais rentrer chez toi, tes parents vont s'inquiéter, me sourit-elle gentiment.

-Je vais la raccompagner, se proposa mon voisin.

Je saisis mes affaires avant de saluer Pauline, omettant tout de même de lui dire que je serai seule chez moi.

Arrivés sur le pas de la porte, nous l'entendons crier :

-En tout cas, je suis contente que ça aille mieux entre vous !

-On sait tous les deux que ça ne durera pas... murmura-t-il.

-Pourquoi ?

-Mathilde...

-Pourquoi ? répétai-je.

-On ne peut pas être amis... Tu le sais...

-On ne peut pas ou tu ne veux pas ?

-J'aimerais... Je te jure que j'aimerais...

-Je ne vois pas où est le problème... soupirai-je.

Eyes Shut [Corrigé]Where stories live. Discover now