[4] Sentiments hésitants

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Harold marchait d'un bon pas vers la hutte d'Astrid, suivit d'un Krokmou qui ne semblait pas décidé à voler par cette chaleur étouffante d'été. Il avait pris une décision. Aujourd'hui était le jour. Le jour où il avouerait ses sentiments à Astrid. Il avait peur de sa réaction. Serait-elle désolée pour lui ? Serait-elle en colère contre lui ? Réagirait-elle de la même façon qu'elle réagissait lorsque Rustik faisait mine de la draguer ? Dans tous les scénarios qu'il s'imaginait, il n'y en avait aucun qui était "Serait-elle heureuse ?" ou même "Et si mes sentiments étaient réciproques ?". En fait, aucun ne tournait vraiment bien. Il se rendit soudain compte qu'il ralentissait au fur et à mesure qu'il se rapprochait de sa destination quand Krokmou grogna.

- Oui ! Oui mon grand ! Mais enfin tu m'excuses, on serait pas obligés de marcher si tu ne faisais pas de caprices à cause d'un petit 35°C !

La Fury Nocturne grogna à nouveau, cette fois d'exaspération.

- Arrêtes ta mauvaise foi ! Non mais j'te jure, il fait pas si chaud que ça ! Et puis si t'es pas content, je t'ai jamais demandé de m'accompagner !

Krokmou se jeta devant Harold, l'air indigné, comme pour dire "Tu plaisantes là ? Et après c'est moi qui suis de mauvaise foi ?".

- Oui bon je t'ai pas forcé non plus !

Krokmou leva un sourcil douteux, ou une expression qui s'en rapprochait. En fait, Harold l'avait tiré de son sommeil puis supplié de l'accompagner jusqu'à chez Astrid, au cas ou "Astrid refuserait et qu'il ait besoin de soutien". Harold souffla.

- Oui, je t'ai un peu forcé d'accord, tu as raison.

Il fallait qu'il se remette à avancer à présent, où il n'arriverait jamais jusqu'à chez Astrid. Une fois arrivé devant la porte, il fut prit de doutes. Et si en lui avouant ses sentiments, il brisait toutes ces années d'amitié ? Il n'eut pas le temps d'y réfléchir beaucoup, parce qu'Astrid choisis ce moment pour sortir.

- Aah ! Harold ! Tu m'as fait peur ! s'écria la blonde après un violent sursaut.

- Ah ah ! Salut Astrid ! C- Comment ça va aujourd'hui ? Il fait beau, même si Krokmou trouve qu'il fait trop chaud !

Idiot. Idiot. Idiot. Mais quel genre d'abruti commençait une conversation comme ça ?!

- Euh... Tout va bien Harold ?

- Oh, oui oui tout va bien ! Y a aucun problème, tout va super bien !

- Tu es sûr ? Tu m'as l'air... stressé.

- Pourquoi serais-je stressé ? Je n'ai aucune raison d'être stressé !

Krokmou grogna comme pour le contredire.

- Au fait Harold, pendant que t'es là, je... j'avais quelque chose à te dire.

- Ah bah c'est drôle ça ! Moi... Moi aussi ! sautais-je sur l'occasion, gêné.

- Oh, et bien, je t'écoute !

- Non vas-y, toi d'abord !

- Non, toi d'abord ! Ce que j'ai à dire n'est pas facile à formuler...

- On le dit en même temps alors ? Parce que moi non plus !

- Euh... T'es sûr ? demanda-t-elle. Mais on risque de pas comprendre ce que l'autre va dire, non ?

C'était justement pour ça qu'il avait proposé cet arrangement.

- Mais si ce sera plus simple comme ça ! À 3 ?

- Eum... D'accord alors 1...

- 2...

- 3 ! Je crois que je suis amoureux.se de toi ! s'écrièrent-ils en même temps.

Krokmou retint un rire. Qu'est-ce qu'ils pouvaient être niais ! Et dire que tout le monde avait compris qu'ils étaient fous l'un de l'autre, sauf eux !
Harold se gratta l'arrière de la tête, embarrassé. Ils avaient l'air tellement stupides plantés là l'un devant l'autre, rouges comme les écailles de Krochefer, figés comme une statue de roc !

- Ah alors toi aussi ? C'est une coïncidence, ça !

Il avait tellement imaginé le pire, qu'il en avait oublié d'imaginer le meilleur, aussi il n'avait pas réfléchit à comment il devait réagir si les sentiments d'Astrid étaient réciproques. Astrid quant à elle, était submergée de bonheur. Elle avait rêvé tant de fois l'entendre dire ça !

- Ah et bien... Bah c'est cool !

Elle se maudit pour cette phrase. "C'est cool !" C'est tout ce qu'elle avait trouvé à dire ? Ils étaient là, plantés l'un en face de l'autre, aussi immobiles que des statues et aussi rouges que les écailles de Krochefer.
Krokmou, décidant que leur petit jeu durait depuis trop longtemps, donna un coup d'épaule dans les jambes de son dragonnier qui fut projeté dans les bras de sa belle. Il referma ensuite la porte derrière eux d'un mouvement de queue.

- Alors... Est-ce qu'on est censé... se prendre la main ou... s'embrasser ou un truc comme ça ? demanda Astrid, terriblement mal à l'aise.

- Quoi ?! Non, non, je préfère pas, désolé.

Mais quel connard il faisait ! Dévoiler ses sentiments et lui mettre un stop aussi violent ! Astrid sembla blessée, et elle avait l'air de penser qu'elle le dégoutait, parce qu'elle repoussa Harold avant de se détourner.

- Pourquoi me dire que tu m'aimes alors ? C'est en général ces marques d'affection qui différencient une amitié d'un couple, non ?

- Non, Astrid attend ! Ça n'a rien avoir avec ça ! C'est juste, que j'en suis pas capable, tenta-t-il d'expliquer, l'air partagé.

Tu t'enfonces Harold.

- J'en meurs d'envie ! Mais j'en suis incapable !

Astrid leva sur lui un regard interrogateur, comment pouvait-il en mourir d'envie, mais ne pas en être capable de le faire en même temps ? C'était totalement illogique, non ?

- En fait le truc c'est que... Je... Je sais pas embrasser.

Astrid rougit encore plus, si c'était possible. Elle comprenait mieux son hésitation. Et a vrai dire, maintenant qu'elle y pensait, elle hésitait elle aussi.

- Ah mais euh... m-moi non p-plus en fait...

- C-c'est dommage eh eh eh ! begaya Harold. C-comment on fait d-du coup ?

- Bah on qu'à essayer, n-non ? On verra bien ce que ça donne ?

Ainsi fut dit, ainsi fut fait. Harold se pencha tout doucement vers Astrid qui se hissa sur la pointe des pieds. Leurs lèvres restèrent à quelques centimètres l'une de l'autre pendant quelques secondes, avant qu'Harold franchisse l'écart qui les séparait. Ses lèvres s'unirent à celle d'Astrid, et les deux s'embrassant. Ils se dirent que finalement, c'était plutôt instinctif. Leurs lèvres bougeaient d'elles-mêmes, sans qu'ils aient vraiment à les contrôler. Elles se livrèrent à un tendre ballet désorganisé, mais délicieux. Derrière la porte, Krokmou était tordu de rire. Qu'est-ce que les humains étaient compliqués ! Pourquoi s'embrasser alors qu'un simple frottement tête contre tête faisait l'affaire ?

Bon, c'est carrément pas mon meilleur OS, et c'est un des plus courts, donc j'en suis pas hyper fière, mais j'espère qu'il vous a plu quand même !

Au fait, j'aime pas trop le titre que je lui ai donné ! Si vous avez de meilleures idées, je suis ouverte ! Dites-le dans les commentaires !

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Et si...? Non, impossible... (Twoshots)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant