XI -Catalyna

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Média: Sucker for pains (et les auteurs, y en a douze.)

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Je m'avance timidement vers la porte de service. Les rayons du soleil pointent déjà à travers le ciel, annonçant une journée radieuse. Tornau m'a finalement convaincu que partir le Mercredi Matin serait mieux. Il exerce d'ailleurs une légère pression entre mes omoplate pour que j'avance. Il est si pressé de me voir disparaître de sa vie?

Je baisse le regard, je suis à l'entrée du personnel, qui donne sur une large vallée de colline, et, tout en bas, la ville. Je me retourne vers Tornau pour lui dire au revoir.
Il se dandine d'un pied sur l'autre, mal à l'aise. Il n'a pas vraiment l'air pressé en fait, juste... inquiet?
C'est la première fois que je lui vois cette expression, qui est assez... mignonne.

-Promets-moi que peux importe ce qui va se passer, tu vivrais ton aventure de toutes tes forces et que tu m'écriras, il me supplie.

Je souris, au fond, il n'est pas méchant du tout, il se cache sous un masque. En réalité, il est certes fort, mais il a un bon fond. Peut être qu'il joue un jeu, pour que je parte avec une bonne image de lui? Et que je le tienne au courant de mes aventures afin d'être sûr que je ne revienne pas? Mais personne ne peut imiter à ce point la tristesse et le doute...
Il s' approche doucement de moi, me chuchote une petite phrase à mon oreille...

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Je cours jusqu'en bas du chemin, il faut que j'atteigne la ville, le plus rapidement possible. Après son "aveu", si je peux appeler ça comme ça, j'ai été tellement surprise que je suis restée figée. Je n'avais même plus envie de partir. Puis il m'a rappelé ma promesse, alors j'ai commencé à me retourner. Je marchais lentement, hésitante. Jusqu'à ce qu'on entende les cris de ma domestique, affolée de ne pas me trouver dans mon lit. Ç'a été comme un détonateur invisible, un coup de fusil pour annoncer le départ de la course. Je me suis projetée en avant et j'ai couru de toutes mes forces jusqu'à atteindre la clôture de service. J'étais tellement pressée que je n'ai pas déverrouillé la porte, je l'ai escaladé, en m'aidant d'un arbre à côté.
Là, il ne me reste qu'une dizaine de mètres avant d'atteindre la place centrale. Si j'y suis, il y a toujours tellement de monde que je serais indétectable.

Je trébuche durement sur le béton, je mets probablement quelques secondes de trop à me relever car un garçon s' approche de moi. Il doit avoir seize ou dix-sept ans.

-Pardonna picca, cumu va? Ti chianci?

( NDA: C'est du corse-italien, qui veut dire: Pardon petite, tout va bien? Tu pleures?
Je mettrais la traduction en italique)

Devant sa question, je pose doucement ma main sur ma joue, m'apercevant que, inconsciemment, j'avais laissé quelques petites larmes tombées. Je ne peux pas craquer maintenant, le bateau part dans une trentaine de minutes et je ne sais plus où est le port. De quel côté de la place je suis au juste?! Malgré ça, je respire et adresse un sourire éclatant au garçon qui me parle en italien.

-Tout va bien, merci. Euh...

-Oulà, una pinzutu? Oulà, une continentale?
(NDA: Dans le sens où elle habite en France, car elle a parlé français)

Je soupire lourdement, espérant lui faire passer un message on ne peut plus significatif. Mais il continue de gentiment me sourire
Après tout, je ne suis pas gentille, il est venu s' assurer que j'allais bien. Il a prit de son temps pour vérifier mon état alors que je suis impolie et méchante. Je lui adresse un deuxième sourire, un record visiblement, même mon père n'en a pas eu autant en une journée!

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