Stupide

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Plusieurs minutes s'étaient écoulées, aucunes des deux n'osa prendre la parole en première, mais il fallait bien se lancer un jour ou l'autre. Lauren regarda Camila qui était assise juste à côté d'elle, et même si elle ne l'avouerai jamais, ça lui faisait vraiment du bien d'être à nouveau près d'elle, pouvoir la regarder, lui parler... enfin, quand elle aura le courage de se lancer. Elle avait tellement de questions qu'elle ne savait pas par où commencer, et Camila devait avoir une tonne de questions également. Lauren connaissait trop bien Camila pour savoir qu'elle ne sera pas la première à parler, alors Lauren se lança.

"Je voudrais déjà encore une fois m'excuser, tu sais pour tout à l'heure." elle ne savait pas vraiment par où commencer alors elle essaya de lancer la conversation comme elle pouvait.

"Ce n'est rien Lauren." répondit doucement Camila "C'est vrai que je ne comprenais pas trop ce qu'il se passait sur le moment, j'étais complètement perdue." elle laissa un petit rire s'échapper de ses lèvres.

Ce rire, ce son mélodieux qui lui avait tant manqué. Peut importe son humeur, ce rire pouvait la rendre heureuse, comme si le temps d'une seconde tout autour d'elle s'arrêtait, plus rien ne comptait sauf Camila, et ça, ça la rendait heureuse.

"C'est vrai que tu étais plutôt dans un mauvais état tout à l'heure." renchéri Lauren avec un sourire.

"Je n'étais pas perdue que par la faute de l'alcool Lauren. Imagine toi quelqu'un débarquer chez toi en te criant dessus pour quelque chose que tu n'as même pas fais. Même quelqu'un de sobre aurait été perdue."

"Oui, je sais, et c'est pourquoi je m'excuse encore."

Camila hocha la tête "D'accord, mais je t'en veux pas donc y'a aucun soucis."

"Je crois que le problème avec toi c'est que tu ne m'en veux jamais." elle s'arrêta pour regarder Camila détourner timidement le regard "Je pourrais t'insulter de tout les noms je suis sûr que tu ne m'en voudrais même pas. Tu as le droit de m'en vouloir quand je le mérite, parce que moi je m'en veux."

Camila haussa les épaules en regardant à nouveau Lauren dans les yeux "Je n'y peux rien si j'arrive pas à t'en vouloir."

Lauren esquissa un sourire, elle avait l'impression que rien n'avait changé depuis ces deux dernières années, mais pourtant, beaucoup de choses avait changées.

"Je veux pas paraître indiscrète, mais pourquoi tu avais bu cette bouteille d'alcool, toute seule ? Enfin je veux dire, ça t'arrive souvent de faire ça ?"

"Oh euh non, c'était juste une fois, pour essayer." répondit Camila qui semblait un peu gênée.

"Pour essayer ?"

"Pour essayer." confirma à nouveau Camila.

Lauren essayait d'en savoir un peu plus, mais il semblait que Camila ne voulait pas s'étaler sur ce sujet. Lauren s'inquiétait pour elle, et si elle avait des problèmes d'alcool ? Et puis depuis la première fois qu'elle l'avait revue, elle avait l'air toujours fatiguée, Lauren trouvait ça plutôt inquiétant.

"Mais parlons de toi." s'empressa de changer de sujet Camila "Pourquoi tu repars chez toi demain ?"

"Je pensais que c'était plutôt clair, Emma m'a trompée, je peux pas laisser passer ça."

Malgré ses 'pauvres sentiments' comme le disait Emma, ça lui faisait tout de même mal d'avoir été trompé, elle tenait quand même à Emma et elle lui faisait confiance, elle ne pensait pas que cela pouvait arriver. De plus, sa fierté en prenait un gros coup.

"Oh, ouais je comprends, je suis désolé."

Lauren pouvait dire que Camila était vraiment sincère, au ton de sa voix, à son regard rempli de compassion et son petit sourire qui voulait dire 'désolé'. Il y avait des choses qui ne s'oubliait pas, et la sincérité de Camila, Lauren ne l'avait pas oublier, surtout que Camila était sûrement la personne qui était la plus nulle en mensonge qu'elle connaissait, alors sa sincérité se remarquait plutôt facilement après tout. Mais c'était des petites choses comme ça qui permettait à Lauren de se dire que finalement, Camila n'avait pas changée tant que ça, certes en deux ans les gens changent, et Camila n'était pas une exception, mais Lauren aussi avait du changer depuis tout ce temps, sans vraiment s'en rendre compte. Mais cependant, au fond, elles étaient toujours les mêmes.

Morpho Menelaus (Fr)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant