Le voleur et le policier

Chapitre 5

Je préviens ! Y aura du gore !

Froide couleur argentée brillant à la lumière de la petite ampoule. Une couleur sans aucun sentiment ou même ressenti. Un gris brillant. Il faut dire que les calibres 45 mm étalé sur la table en bois grisâtre n'avaient pas besoin de faire ressentir une émotion particulière. Quand on tuait, on ne pouvait pas ressentir plus qu'un vide. On tirait, on tuait et point. C'est comme ça que procédait Tougou et si on devait ressentir une quelconque émotion, ça serait plus de la joie. Pas de voir si ennemie tomber mais plutôt la satisfaction de voir le sang. C'était une question que le jeune homme blond s'était déjà posée plus jeune. Est-ce qu'il faisait ça pour autre chose que le plaisir de voir souffrir ? Clairement, l'argent n'était pas une de ses principales motivations. Mais maintenant, il s'en moquait. Il regardait les armes comme si c'était une part de son quotidien.

Il bailla et alla s'écrouler sur le canapé à côté de Reika, sans un mot. Pas besoin de pas plus parler pour comprendre et ça l'ennuyait. Ce n'était pas comme s'il avait envie de sortir ce soir. Même si le choix n'était pas vraiment existant... Il savait ce qu'allait dire le vieux alors qu'il prenait la parole. Oso vient avec moi alors que Reika et Atsushi font diversion. Et bingo, c'était ce qu'il avait prévu. Il croisa ses bras derrière sa tête en regardant le plafond. D'habitude, c'était normal pour lui ça ? Il en riait même, c'était son habitude et sa vie depuis ses 10 ans. La base quoi. Pourtant, aujourd'hui, il n'avait pas la motivation de bouger. Peut-être voir un de ses frères . Et surtout ce frère, quand il était enfant, il se souvenait qu'il jouait beaucoup avec lui en particulier, qu'il s'agissait de son frère préféré. Une personne importante quoi pour lui. Enfin, qui l'était. Finalement, ne l'avait-il pas sa réponse ? À toutes ces questions tout à l'heure. Il était. Maintenant, il n'était plus le même, clairement.

« -Oso. Tu m'écoutes ? Oyh ! »

Le jeune homme sursauta en étant sorti de ses pensées avec une certaine violence de la part de la jeune fille.

« - Quoi Reika ?

-Atsushi va fumer avant qu'on y aille, tu viens ?

-Ouaip ! Faut que j'en fume une aussi ! C'est gentil de penser à moi !

-C'est surtout qu'après tu allais te plaindre qu'on t'avait oublié. » Elle ria un peu en prononçant ces paroles. En sortant de l'appartement laissant le vieux à ses derniers préparatifs. Le blond faisait mine de bouder même si ses deux compagnons savaient que ce n'était qu'une façade. Depuis le temps, ils se connaissaient. Même s'il formait un groupe bien étrange si on y regardait bien. Il y avait Oso, bon vivant et enlevé lorsqu'il était enfant. Puis, Reika Nakamoto, jeune fille qui avait rêvée d'être idole mais qui avait vite laissé tomber, « sauvée » par Tougou dans une ruelle. Et enfin, Atsushi, comment Tougou l'avait trouvé ? Aucune idée. Il était venu un jour avec son air mou et amusé.

Oso se posa contre un des murs sales de la ruelle, piquant le paquet dans la cigarette d'Atsushi alors qu'il passait près de lui.

« -Les flics ont pris le mien. » Même si on aurait dit une excuse ridicule, c'était un fait. Les poulets lui avaient pris son paquet et ne lui avaient pas rendu. Il allait bien sûr repasser pour le récupérer...Sans doute.

Il sortit une cigarette du paquet en la mettant entre ses lèvres avant de tendre le paquet et de récupérer le briquet par la même occasion. Il alluma celle-ci en fermant les yeux avant de s'assoir par terre en se laissant glisser, expirant la première bouffée. Rapidement imité par Reika si on oubliait la cigarette au bec. Atsushi restait debout.

« -Oso, tu as des souvenirs de ton enfance ? » Lâcha le jeune homme à son compère, d'un ton assez plat même si on sentait une teinte de gêne.