Chapitre 18

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La semaine passa aussi rapidement qu'un éclair. Prise entre ses cours, ses devoirs, les courses à faire pour Bonnie et les séances d'handball qu'elle avait choisi comme option de sport, Tracy ne savait plus où donner la tête. Elle était débordée. Même Awa, le mardi soir à la bibliothèque, avait remarqué son air pâle et la précipitation avec laquelle elle lisait Pinocchio.

— Je t'assure que je vais bien, disait-elle à la petite Sénégalaise, il suffit que tu m'arrêtes si je lis trop vite pour toi.

— Tracy, ton nez va s'allonger comme Pinocchio, répondait la petite fille en secouant la tête. Ce n'est pas bien de mentir. Si tu es fatiguée, tu dois aller te reposer. Alexéi m'a dit qu'au lycée on vous donne trop de devoirs, alors ce n'est pas grave.

Une fillette de six ans qui parle comme un sage !

Sauf que même en raccourcissant son horaire de bénévolat, elle se trouvait à court de temps. Surtout qu'elle avait chaque soir une séance d'entraînement avec Caleb pour peaufiner sa maitrise de magie.

Et avec toutes ses occupations, elle en avait presque oublié Damon ; et quand elle le cherchait, il trouvait toujours un moyen pour disparaître. Alors elle était obligée de laisser à plus tard, à chaque fois.

En bref, le vendredi soir, elle était lessivée.

— Bon sang de bois magique ! Je suis crevée !

Elle venait de poser sa tête sur le bois de son bureau lorsque Bonnie entra dans sa chambre. Elle semblait amusée par son air théâtral et dramatique.

— Voilà le vrai boulot qui commence, sourit-elle. Tu as bien travaillé cette semaine, je vois.

— Et ce n'est pas fini, soupira la jeune fille abattue.

— Et si tu allais t'acheter de quoi te remonter le moral, hum ?

Tracy se releva les yeux luisants de gourmandise, faisant rire Bonita.

— C'est vrai ? Je peux ?

— Évidemment ! Je suis sûre que Macy aurait exactement ce dont tu as besoin. Tu n'as qu'à passer chez elle.

— Merci Bonnie !

Tracy se précipita pour se changer et attrapa son manteau. Elle récupéra de l'argent au salon en quatrième vitesse avant de courir vers la porte, ayant juste assez de temps pour entendre la vieille dame lui lancer :

— Sois prudente en route !

Elle sortit enfin à l'air libre et frissonna de plaisir en sentant la brise de septembre lui frôler les joues. Un peu de changement ! Les dernières vacances d'été lui avaient fait oublier à quel point la routine scolaire pouvait être éprouvante.

Elle marcha tout à son aise, sillonnant les rues de la ville comme une gamine heureuse. Elle ne s'arrêta que lorsqu'elle se retrouva devant l'insigne couleur bois de French Delight.

Comme d'habitude, l'endroit était bondé et l'activité ne cessait pas. Tracy se dirigea vers le présentoir et se sentit déjà de l'eau à la bouche rien qu'à la vue de la variété incroyable des délices devant elle.

— Bonsoir, bonsoir, miss Tracy ! La boutique n'attendait que toi !

Elle sourit en faisant face à Macy Stane. Toujours le sourire aux lèvres, cette femme était l'amabilité incarnée.

— Bonsoir, Ms. Stane, je vous ai manqué ?

— Mais bien sûr ! Et pas de madame entre nous, tu es de la famille, ajouta-t-elle avec un clin d'œil.

Eyes of the AuraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant