Douzième page

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Je suis arrivé comme prévu vingt-cinq minutes plus tard avec une pizza et deux milk-shakes

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Je suis arrivé comme prévu vingt-cinq minutes plus tard avec une pizza et deux milk-shakes. Un au chocolat et l'autre à la fraise. Comme toujours. J'ai sonné puis tu as ouvert la porte. Tu n'avais pas fait d'effort particulier mais tu restais toujours aussi beau. Tes cheveux étaient encore légèrement humides, tombant sur ton front. Tu portais ton sweat gris trop grand qui cachait tes belles mains. Je t'ai souri doucement puis, sans un mot, nous sommes montés dans ta chambre. J'avais l'habitude de venir avant. Je la connaissais par coeur. J'y avais même dormi. Tu as ouvert la porte et comme je l'avais imaginé, rien n'avais changé. 

Toujours ton grand lit au centre. Des vêtements qui traînaient perdu au milieu des peluches.  Dans un coin de la pièce ton bureau. Dessus, du matériel de musique, des feuilles volantes, des carnets. Collé au mur, des photos prise pendant tes balades. Quelque chose m'a surpris. Avant, il n'y avait que des paysages, des fleurs. Cette fois, il y avait des photos de moi. Tu les avais prises pendant les entraînements ou quand j'attendais seul dans un coin du lycée, regardant mon téléphone. D'autres où j'étais souriant. Je me suis simplement assis sur ton lit, un peu gêné. Tu as commencé à manger sans vraiment me regarder. J'ai voulu m'excuser pour tout ce qu'il se passait au lycée. J'avais honte. Quand j'ai tenté, tu m'as simplement dit. : 

On ne parle pas du lycée, ça va nous gâcher la soirée. 

Je me suis tu. Quelques minutes après, je t'ai demandé si tu te plaisais avec tes nouveaux amis. Tu as haussé les épaules. Ce n'était pas comme avec moi, d'après tes dires. C'était ennuyant, parfois. Tu étais nostalgique et notre amitié te manquait. Tu m'as demandé si j'aimais bien les photos que tu avais prises. Oui, elles étaient vraiment belles. Continue comme ta musique. Elle est touchante. On a discuté pendant longtemps. Je souriais comme un idiot, je riais même. J'avais l'impression de respirer de nouveau. Je me sentais bien avec toi. Et ça semblait réciproque. 

En fin de soirée, on s'est allongé sur ton lit. C'était silencieux depuis quelques minutes. Tu as tiré sur ma manche puis j'ai tourné la tête. Ton regard s'est plongé dans le mien. Tes yeux brillaient. Tes doigts ont doucement frôlé les miens. J'ai timidement penché mes lèvres pour les poser sur ta joue. Sans prévenir, tu as passé tes bras autour de mon corps. J'ai fait de même. Je t'ai serré avec délicatesse. Je voulais tellement te garder auprès de moi. J'ai commencé à penser. A toi, à nous, à nos vies. A tout ce que je gâchais à cause de ma peur. J'ai pleuré. Toi aussi, je crois. On s'est endormi comme ça après un long moment. Sans un mot.

Ce n'est qu'au petit matin que je suis partie. Quand j'ai quitté tes bras, tu t'es réveillé, m'appelant. Tu me demandais de rester. Je me suis approché et je me suis simplement excusé en déposant un léger baiser sur ta tempe. Je t'ai regardé un instant. Tu semblais fragile, craintif face à ce monde extérieur. J'aurais dû te protéger, t'écouter et rester. Peut-être que j'aurais fini par craquer, par tout t'expliquer. Tu m'aurais aidé. Mais, je ne voulais pas t'imposer ma souffrance. Alors, j'ai quitté ta chambre. Dans le couloir, j'ai entendu un nouveau sanglot. 

Je n'ai pas su le comprendre tous ses moments. J'étais dans un tourbillon d'émotion. 

Maintenant, je sais. Quand tu m'as regardé, tu aurais voulu que je t'embrasse. Quand tu m'as appelé, tu aurais voulu que je reste. 

Et moi, je n'ai rien fais. 

𝑬𝒖𝒑𝒉𝒐𝒓𝒊𝒆. 𝒀𝒐𝒐𝒏𝒌𝒐𝒐𝒌Où les histoires vivent. Découvrez maintenant