Fall in Love #3 - Fall in love for the first time

Chapitre 2 - Alex

Après avoir vidé ma tasse de café, j'affronte à nouveau le froid en prenant la direction de l'East Village, là où se trouve l'appartement le plus proche. J'en profite pour me familiariser avec le réseau complexe du métro puisque ce sera mon moyen de transport si je survis plus de deux jours dans cette jungle de béton. Même si je n'ai jamais pris un taxi, je ne doute pas que ceux-ci sont au-dessus de mes maigres finances.

Après une demi-heure à me perdre dans les noms des stations, je parviens enfin à trouver mon chemin. Il me faut cinq minutes de plus pour arriver à l'adresse de l'annonce. Dix minutes plus tard, je ressors en courant de l'immeuble mitoyen où se situe l'appartement. Le taux de pervers est-il élevé dans cette ville ? J'aurais dû vérifier avant de venir... Trop de regards insistants ont tendance à me faire fuir, mais là, je suis certaine que le locataire en recherche d'une colocation matait sans gêne la vue peu impressionnante qu'offre mon décolleté. Pourquoi est-ce que j'attire toutes les personnes que je souhaite éviter ?

Pour ne pas réitérer cette expérience déplaisante, je contacte les annonceurs du deuxième logement grâce au numéro indiqué. Après un coup de fil passé depuis une cabine téléphonique, j'apprends que je vivrais entassé avec trois autres locataires dans moins de quatre-vingts mètres carrés. Je garde l'adresse de côté au cas où je ne trouverais pas mieux avec la dernière. Elle reste la meilleure de deux logements visités, même si elle n'est pas attirante en ce qui concerne l'espace de vie, son faible loyer a de quoi me convaincre. Avant de visiter le troisième appartement, je me rassure avec un appel téléphonique, mais tombe sur une messagerie vocale personnalisée par une voix féminine chaleureuse. Après une courte réflexion, je me rends directement sur les lieux.

Je retiens un soupir de soulagement en arrivant dans l'Upper West Side. Il est bientôt midi, mon ventre commence à se manifester avec toute sorte de bruits, lorsque j'aperçois enfin le troisième immeuble. J'espère que ça sera le bon.

Rapide coup d'œil aux alentours : le quartier semble tranquille, presque trop calme. Je crains que la personne qui à présenter l'annonce se soit trompée dans le loyer, qu'il ne manque un zéro à la fin du montant indiqué.

Avec une boule d'angoisse dans mon ventre, je grimpe les quelques marches qui mènent à la porte d'entrée, puis sonne à l'appartement correspondant à l'adresse. La même voix féminine et enjouée que sur la messagerie vocale m'accueille et me donne les explications pour rejoindre le deuxième étage. Mon anxiété ne disparaît pas, mais s'apaise quand j'arrive à l'étage en question et que je découvre une jeune femme souriante à la porte de l'appartement 2B.

– Bonjour. Je m'appelle Ashley, se présente-t-elle en me tendant une main.

Dès le premier coup d'œil, je remarque à quel point Ashley est magnifique. Elle dégage cette allure typique du New-Yorkais tel que je l'imaginais, rempli de faux clichés. Elle doit mesurer au moins quinze centimètres de plus que mon petit mètre soixante. Elle est mince, mais n'a pas l'air frêle comme moi, plutôt tonique. Sa peau est parfaitement bronzée, en fait, rien ne semble laissé au hasard dans son apparence. Ses cheveux tombent joliment sur ses épaules, alors que ses yeux noirs me scrutent avec attention. Sa tenue, une robe pull aux couleurs hivernale, et son maquillage sont irréprochables. Quel est le problème avec cette fille ?

Je mets de côté ma méfiance naturelle et mon manque de politesse usuel, et lui tends la main en retour. Mon allure — vêtements trop larges et sombres — ne la rebute pas encore, puisqu'elle l'accepte.

– Alex, dis-je simplement pour me présenter.

Je m'appelle Alexis, mais je n'utilise jamais mon vrai prénom. Je ne l'aime pas, je l'associe à des souvenirs de mes parents, de bons souvenirs généralement, mais ils sont trop douloureux, presque plus que les mauvais.