CHAPITRE 22

4.1K 145 1
                                    

Lundi 27 août 2018. 21h12.
Villa d'Antoine Griezmann, Madrid.

Depuis tout à l'heure j'ai réussi à esquiver le sujet, mais je sais bien qu'Antoine va finir par en reparler. Je devrais donc prendre les devant pour revenir sur le sujet.

_On peut parler de tout à l'heure ?
_De ?
_Avant que tu partes à l'entraînement.
_Ah ouais.
_Antoine. S'il te plaît ?
_Ouais ouais.

J'attrape la télécommande, et mets le film sur pause. Antoine me regarde alors, légèrement blasé que j'ai fait ça, mais il vient remettre une mèche derrière mon oreille.

_Je t'écoute.
_J'ai réfléchi à ce que tu m'as dis. Tu m'as demandé ce qui nous empêchait de nous mettre ensembles.
_Je sens que cette conversation ne va pas être positive...
_Je t'apprécie énormément Antoine. Mais j'ai du mal à faire confiance aux hommes. Et j'ai peur parce que toi tu brises tout ce que je pense d'eux. C'est vrai, tu es tout le contraire de mes ex. Tu as réussi à faire naître des sentiments en moi tellement rapidement que je redoute que tu brise mon coeur encore plus vite. Et cette distance, elle m'effraie. J'arrête pas de me dire qu'on ne pourra pas être ensembles en vivant à des milliers de kilomètres, et en ne se voyant jamais. La tentation pourrait devenir énorme dans ce cas.
_Tu sais, la distance aussi je ne l'aime pas. Mais il faut faire avec ce qu'on a. Je vois que ma question d'hier t'as perturbée, dans ce cas, je m'excuse. Je pensais pas que tu cogiterais à ce point. Pour moi on est pas prêts à être ensembles justement à cause de ça. Parce qu'on a encore beaucoup de doutes. Malheureusement, on a pas eu le temps de faire taire ces doutes, mais avec un peu de chance on se reverra bientôt. Même si tu ne pars pas tout de suite. Je ne veux pas qu'on se préoccupe de ça pour les prochains jours.
_Ah bon ?
_Oui. Je veux juste qu'on profite de ce temps ensemble, que tu te détende. C'est vrai, après tout t'es venue pour te reposer et changer d'air avant la rentrée. Je ne veux pas que tu rentres chez toi pleine de questions. Alors, ça te dis qu'on fasse ça ?
_Et comment !
_Bon, maintenant tu peux remettre le film sur play ?
_Hm... j'ai une meilleure idée !
_Quoi ??
_Et si on retournait à la piscine regarder le ciel comme l'autre jour ? J'ai adoré !
_Ça marche ! Je vais mettre mon maillot.

Je suis soulagée qu'on soit d'accord sur ce point. Et puis au moins, je vais arrêter de me prendre la tête. Je veux juste passer du temps avec Antoine, parce que j'adore ça. Sans prise de tête.

Quand j'arrive en bas, Antoine est déjà là. Il me prend alors sur son dos, et me jette dans la piscine. Quand je sors la tête de l'eau, je le vois arriver vers moi en faisant une bombe, pour me tremper encore plus.

_Hé !!!
_Salut guapita.
_Heureusement que j'avais prévu de me laver les cheveux demain.
_Bon, on le regarde ce ciel ?
_Dit-il alors que c'est lui qui vient de faire des bêtises.
_Gngngn.
_T'es pas beau quand tu fais ta tête là.
_Contrairement à toi, moi c'est temporaire.
_Connard !
_Je t'aime aussi bébé.
_Bouge avec ton surnom tout pourri là.
_Bon, tu te tais oui , j'essaye de me concentrer pour regarder le ciel.

Il m'envoie un peu d'eau, et je viens m'allonger à côté de lui sur le matelas. Ma tête posée sur son torse, je me laisse bercer par les battements réguliers de son coeur. Il passe alors sa main sur mon menton pour venir relever ma tête, avant de me fixer, tout sourire.

_Quoi ?
_T'es belle.
_C'est pas ce que tu disais il y a cinq minutes.
_Roh mais je rigolais, tu le sais bien. Et ?
_Quoi ?
_Tu crois au destin ?
_Je ne sais pas trop... et toi ?
_Avant, non. Mais depuis que je t'ai rencontré, oui.
_Disquetteur 2, le retour.
_Non pas du tout. Tu sais pourquoi je dis ça ?
_Vas-y dis moi.
_Avant de te rencontrer, j'étais vraiment mal par rapport à la mort de mon bébé et ma copine. Je me disais qu'approchant la trentaine, je n'aurai pas le temps d'avoir un enfant. Que je finirais ma vie sans enfant. Et puis ton fils m'a demandé d'être son papa, il m'a redonné le sourire. Et quand je t'ai vu toi, alors la... Pfiou ! Moi qui deux jours plus tôt me disait que je ne trouverais jamais une femme aussi bien que mon ex... Bien sûr, tu n'es pas aussi bien, tu es mieux !
_Antoine, ça me touche énormément ce que tu dis.
_Je suis vraiment heureux d'avoir fait ta connaissance, et je ne changerais ça pour rien au monde. Même si c'est tôt pour le dire, je le dis quand même parce que j'en ai besoin. Parce que dans trois jours tu pars, et je ne voulais pas que tu ne le sache pas. Peut être que je n'aurai plus aucune occasion de te le dire, parce qu'on ne sait pas ce qu'il va se passer, mais tu le sais.

Je le regarde alors, ses yeux brillants, et m'approche doucement de ses lèvres pour les embrasser, tendrement, comme tant de fois ces derniers temps. Il me fait alors passer sur lui, et laisse ses mains se balader sur mon corps, sans pour autant lâcher mes lèvres.

_Et si on sortait de la piscine pour aller dans ma chambre ?
_Pourquoi ça ? Il fait noir. Tes voisins ne peuvent pas nous voir avec les barrières.

Je défais alors le noeud de mon maillot, avant de le jeter au loin, et rentrer dans l'eau. Je suis vite rejoins, et il vient passer ses mains sur mes fesses pour me plaquer contre lui.

Sa main faisant glisser l'élastique le long de mon corps me fait bouillonner d'impatience. Il sait que j'ai très envie de lui, et joue avec ça pour m'énerver. Il sait s'y prendre avec moi.

Toujours nus dans la piscine, on est encore légèrement essoufflés de ce qu'il vient de se passer. Le bleu azur de ses yeux m'attire à lui, et je me pose dans ses bras, pour ne plus en bouger.

GOOD FATHER Where stories live. Discover now