Chapitre 1 : Le grand départ.

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Le 24 Janvier 1812, c'était le grand jour, le jour où le bateau mis au point pendant tant d'années allait prendre la mer. "La licorne était constituée de véritables prouesses techniques. 54 mètres de longueur pour 15 de large ! Plus de 50 canons, la marine française pouvait être fière de cette toute nouvelle frégate de première classe. Pour l'occasion, l'inauguration s'est faite en public, où tous pourraient même monter sur le navire attester des nouvelles technologies dont il ferait preuve. On l'aurait nommée ainsi parce que lorsqu'il naviguait, il ressemblait à une licorne parcourant les cieux. C'était bien plus de poésie que ce que je ne pouvais comprendre, mais cela me ravissait. Une certaine coïncidence veut que ce soit également le jour de mon douzième anniversaire ! Pour le fêter, ma mère, mon père et moi devions partir voir ce fameux navire, c'était une expérience nouvelle pour nous tous. Tous ravis nous quittâmes la maison, en direction du port. Il n'était pas très loin seulement, plus je m'impatientais et plus mon euphorie se faisait ressentir. De loin je vis un long mât noir qui déstructurait le bleu monochrome du ciel. Il était imposant et c'était la seule chose que l'on voyait du port. Ma mère se mit à m'expliquer que c'était ce qui faisait avancer les navires même si j'étais trop excitée pour vraiment l'écouter. Et mon père quant à lui, qui n'était intéressé que par la frégate comme moi, me dit que ce mat là ne pouvait être celui du bateau que nous allions voir, ce qui rend ce mat très impertinent finalement. J'étais un peu déçue. Je savais que je l'aurai certainement oublié lorsqu'on aurait rejoint notre destination. Une fois arrivés au port, l'excitation au sens le plus insouciant du terme s'empara de moi, l'idée de monter sur un bateau pour la première fois de ma vie me paraissait être quelque chose de sensationnel ! Rien n'était aussi important à mes yeux à ce moment-là.

Les quais étaient immenses, j'étais déjà venue bien sûr, mais jamais lors d'une telle effervescence, toute la ville était venue voir ce bâtiment hors du commun. Toute cette foule amassée au même endroit, les boutiques et autres vendeurs vont bon train, les affaires sont florissantes. Toutes les boutiques aux abords des quais étaient bondées, cela dit l'animation qu'avait le port ce jour-là était plus qu'agréable.

Soudain papillonnant de magasins en magasins. En courant dans tous les sens. J'arrivai, alors, par hasard, devant une boutique de sucreries. Il y avait là, le vendeur qui me connaissait à force de mes nombreuses visites, étant donné qu'il était colporteur, cet endroit du quai était relativement calme, lorsque j'arrivai à ses abords, il m'offrit des bonbons pour me remercier de ma fidélité. Bonbons que je peux prendre avec mes deux mains.

Là était le problème ; si mes deux mains étaient libres c'est que j'avais lâché celle de mes parents. Je commence à prendre conscience de mon erreur, à m'étouffer, à me sentir angoissée, au point de ne plus pouvoir réfléchir sérieusement. Prise de panique, je lâchai le contenu de mes mains en partant à leur recherche. Je courais le plus vite possible ! Je traversai à pleine vitesse le chemin inverse de l'aller. Mais malheureusement sans résultat. La foule qui déambulait ici et là avait de quoi désorienter quiconque qui aurait le malheur de perdre son chemin. Je m'arrêtai lorsque je ne sentais plus mes jambes. Exténuée je me posai calmement en essayant de réfléchir où pouvaient se trouver mes parents.

Tout ce qui s'était passé jusqu'à maintenant défile dans ma tête. La sortie de la maison, les quais... Le mât ! Le mât noir ! Oui c'est ça ! Ils doivent certainement y être ! Eux aussi ne se sont pas rendu compte que je n'était plus là et ils sont simplement allés là où nous nous rendions ! Si j'arrivais à retrouver le bateau au mât noir je pourrai rejoindre mes parents ! A ce moment, je ne pensais plus qu'à cela. Impulsivement, je suis partie en direction d'un bateau qui semblait arborer un mât noir et hâtivement je le rejoinis. Avant de reprendre mes recherches, malgré moi je pris le temps d'admirer ce bateau car même dans la désolation de la perte de mes parents je restais, malgré moi, bouche bée devant ce vaisseau si particulier, si grand, si imposant.

Je continuai donc sur ma lancée, en montant sur ce fameux vaisseau. Le pont de ce navire était spécial, très grand et spacieux même si je n'ai pas porté attention aux détails. J'étais trop pressée pour cela, il ne m'avait fallu que quelques secondes pour inspecter le pont. Seulement mes parents n'y étaient pas non plus. Le dernier endroit sur ce navire était donc la cale. Lorsque je descendis, je ne vis que vivres et babioles en tous genres, il y avait des draps, des métaux, et aussi de nombreux outils comme des haches ou des hameçons.

Tout a coup, une lourde cloche retentit ce qui perturba mon admiration, et me ramena à la réalité. Quelques secondes plus tard le navire se met à flot et je profite de cette sensation tellement particulière. Subitement j'entendis un immense vacarme sur le pont. Je remontai pour voir ce qui se passait et je vis une scène d'adieux partagés avec d'un côté les marins et de l'autre leur famille.

J'étais toute secouée lorsque je vis cela; les larmes qui coulaient sur mon visage étaient entremêlées de joie et d'émerveillement pour cette scène déchirante. Malgré tout, j'étais plus heureuse que je ne l'ai jamais été, je ne savais pas qu'on irait faire une croisière ! Mes parents ne m'avaient rien dit à propos de ça ! Excitée par cette aventure que nous allions mener, je sautais de joie dans tous les sens. A ce moment-là, je pensais que mes parents étaient à bord, je ne savais pas que ce n'était pas le cas. 

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