Chapitre 35 : Nostalgie

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Nous rentrions dans le mois d'août. J'avais bossé comme une folle pourquoi me permettre de partir en vacances du 10 au 25. Une semaine chez mes parents, une semaine en Grèce avec Ken et le $-Crew. Il me restait cinq jours de travail et je n'en voyais pas le bout. Je n'avais vu mon colocataire qu'une fois depuis le concert. Le 25 juillet.

Il savait que c'était censé être le jour de mon mariage, j'étais au plus mal. Paul et moi avions choisi un jour de semaine pour nous marier car à Paris, les prix des réservations étaient bien plus raisonnables que les week-ends.

J'étais allée travailler pour m'occuper l'esprit mais je n'étais pas parvenue à me concentrer. Encore plus lorsque mon téléphone avait vibré, me révélant un message de mon ex fiancé.

Paul : Je sais que j'ai fait beaucoup d'erreurs. Mais aujourd'hui je regrette tellement de ne pas t'attendre dans l'église pour te voir arriver avec ta robe blanche. Tu me manques terriblement. Pardonne moi Clem.

J'avais fondu en larmes au bureau. Il me manquait aussi, bien plus que je n'aurais voulu l'admettre. Six ans ne s'effaçaient pas comme ça...
J'avais repensé à notre voyage en Islande, aux chemises bleues ciel de Paul, sa façon de nouer sa cravate le matin en m'embrassant, ses yeux bleus et son sourire attendrissant. Je m'étais perdue dans les photos de mon téléphone avec tristesse, quand un nouveau message l'avait fait vibrer.

Ken : Ce que tu prends pour du regret, c'est de la nostalgie.

Comment avait-il su ? Il était à l'autre bout de la France et il s'était douté tout de même de l'état dans lequel je me trouvais.

Moi : Je ne vais pas très bien.

Ken : Je sais. T'es au taff ou à l'appart ?

J'avais soupiré en pensant que j'aurais mieux fait de rester au lit à pleurer toute la journée.

Moi : Au travail. Mais je vais dire que je suis malade et rentrer. C'est trop dur.

Ken : Si tu sors dans 1h, fais belek aux gars bressom sur le chemin du retour.

J'avais compris instantanément, il était à Paris et il me demandait de patienter une heure pour me retrouver.

Lorsque j'étais sortie, je l'avais retrouvé près du café, encapuchonné et les mains dans les poches. Une fois n'est pas coutume, je m'étais jetée dans ses bras et avais pleuré dans son cou de longues minutes durant lesquelles il me chuchotait des paroles apaisantes.

Nous étions ensuite allé marcher dans Paris, on avait dîné dans une petite brasserie, puis nous étions rentrés à l'appartement et je m'étais endormie dans ses bras, sur le canapé devant un film.

Quand je m'étais réveillée le matin. Il était déjà parti, la tournée l'attendait.

J'avais prévu d'emménager dans mon nouvel appartement juste après mon retour de Grèce, même si je m'étais faite à la vie dans celui de Ken, il me tardait de me sentir vraiment chez moi. D'autant plus que ces derniers temps, Sneazz squattait H24 à l'appartement. Non pas que sa présence soit un poids pour moi, mais je devais faire sans cesse attention à bien fermer la porte de la salle de bain, à ne pas chanter trop fort et à me boucher les oreilles quand il ramenait une fille sur le canapé.

— T'es sûr que Ken est d'accord pour ça ? T'as pas peur que son adresse fuite ? lui dis-je alors qu'il venait de raccompagner une fille à la porte.

Avide Tempête Où les histoires vivent. Découvrez maintenant