Épilogue

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Sandy

Deux ans plus tard

Paris ... la ville lumière ...

Confortablement installée dans ce van qui nous emmène vers le Bataclan où nous nous reproduisons pour un énième concert, je repense au tournant sensationnel qu'a pris ma vie depuis cette fameuse conférence de presse.

Commençons par le commencement. J'ai retrouvé ma place dans le groupe. Baker ne voulait pas resigner avec nous, malgré les nombreux avis favorables du public. Une autre maison de production nous a cependant proposé un contrat de cinq ans, et en prime, la production de deux albums supplémentaires ! L'une de nos chansons a conquis le monde entier et nous avons enfin atteint la renommée internationale que nous recherchions. Actuellement, nous sommes en tournée dans les capitales européennes. Je suis aux anges !

Depuis quelques mois maintenant, j'ai renoué le contact avec ma sœur. Emma a enfin reconnu en moi sa grande sœur et m'a même demandée de lui apprendre à jouer du piano. Malgré les réticences premières de Jim, il a finalement accepté que je fasse partie de la vie de sa fille, surtout après le décès de maman. Il ne m'a jamais demandée pardon, ne s'est jamais excusé. Je crois qu'il n'assume pas le regard des autres sur lui maintenant que tout le monde connait mon histoire.

Quant à Rob, je suis allée le voir une unique fois au centre pénitencier. J'avais besoin de l'affronter en position de force. De regarder une dernière fois le meurtrier de Jeff. Finalement, je n'éprouve que de la pitié pour cet homme sans cœur qui finira ses jours dans une cellule froide et déserte, à lutter contre la torture des remords associée au sentiment de manque.

Libéré de l'emprise de Rob, mon petit Chris a enfin daigné m'écouter et suivre une cure de désintoxication. C'est là-bas qu'il a rencontré Doris qui s'est aussi faite alterner sous mes conseils. Depuis, ils filent le parfait amour. Les voir ensemble me met du baume au cœur. Deux âmes écorchées qui se retrouvent et soignent ensemble leurs blessures.

Adam est l'éternel célibataire du groupe. Il profite du surplus de groupies laissées de côté par Colin. Il faudrait vraiment penser à le caser, celui-là !

Nous arrivons enfin dans cette salle de spectacle parisienne et entamons de déballer tout notre matériel. L'heure du concert approche. Debout dans les coulisses, je travaille ma respiration afin de canaliser mon trac. Même deux ans plus tard, monter sur scène me fait toujours l'effet d'un shot d'adrénaline. Colin se tient derrière moi et vient m'enlacer par derrière. Je me laisse aller contre lui, oubliant instantanément toute peur et toute aversion.

— Prête, chaton ?

— Prête !

Nous nous élançons sur la scène, saluant notre public avant de prendre position derrière nos instruments respectifs. Tout en me laissant entraîner à la vague de plaisir qui m'inonde à chaque fois que je joue de la musique, je lance des regards énamourés vers mon homme. Cet homme incroyable qui m'a poussée au delà de mes limites, qui m'a ouvert son cœur et son âme, qui m'a sauvée, qui m'a inspirée. Cet homme, je l'ai dans la peau.

Il est l'heure de chanter ma chanson, celle que j'ai écrite sur lui, pour lui. Des paroles qu'il m'a insufflées, inspirée. Le public nous la réclame. Avec un sourire complice adressé à ma bande, je laisse mes doigts caresser les touches de mon piano avant de commencer à chanter:

— Comment peux-tu lire en moi comme dans un livre ouvert ... Te menant au plus profond de moi ... Où je suis devenue si engourdie
Sans âme ... Mon esprit dort dans un endroit froid
Jusqu'à ce que tu le trouves ... Et que tu le ramènes vers moi

Maintenant que je sais ce qui me manque ... Tu ne peux plus me quitter
Insuffle la vie en moi et rend-moi réelle ... Ramène-moi à la vie
Gelée à l'intérieur sans ton contact ... Sans ton amour, chéri
Seul toi représente la vie parmi les morts(1)

C'est comblée de l'amour du public que je quitte cette scène pour retrouver la chaleur de l'étreinte de Colin. Cet homme qui paraissait aussi froid que les glaciers d'Alaska a su réchauffer mon cœur. Je remercie le ciel pour les épreuves que j'ai dû endurer par le passé. Sans elles, je ne me serais jamais rendue compte de l'incroyable force que je possédais, et je serais incapable de savourer pleinement mon bonheur.

Finalement, je me dis que cette vie est comme les touches de mon piano. Les blanches représentent les moments de joie et les noires les moments de tristesse. Une fine concordance des deux est nécessaire afin de créer une belle mélodie.


Fin.

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NDA (1) ces paroles proviennent de la chanson Bring Me To Life de Evanescence qui a d'ailleurs donné son nom à cette fan fiction et qui m'en a inspiré une grande partie. 


Colin: Bring Me Back To LifeWhere stories live. Discover now