Chapitre 15⭐ 1ère partie

2.8K 173 328
                                    

PDV Lucy

Mon visage mouillé de larmes était enfouit dans le torse dur de Natsu.

Son T-shirt devenait humide à mesure du temps que je passais, recluse dans ses bras, ne me souciant plus de rien ni de personne.

Personne ne parlait, et seul le bruit des feuilles fouettées par le vent et le vent lui-même procurait à la forêt cette ambiance que j'aime tellement.

Je déteste dévoiler aux gens mes faiblesses et mes tracas. Tout bonnement parce que je déteste être réceptive de la pitié des gens.

Je déteste passer pour la faible, la sensible, la victime.

Mais, lorsque j'ai croisé le regard bienveillant de Natsu, qui s'inquiétait de me voir dans un état aussi pitoyable, je n'ai pas pu résister.

Je voulais continuer à tout garder pour moi. Je voulais continuer d'espérer que l'état de maman allait remonté et que ce n'était qu'un coup de mou de sa part.

Je ne voulais pas alerter quelqu'un avec des soucis qui ne lui sont pas destiné.

je ne voulais pas que quelqu'un sache que je ne suis pas celle que je prétends être.

Je ne voulais pas que les gens se rendent compte que je me mutilais.

Je ne voulais pas me dévoiler.

Je ne voulais pas attirer l'attention et la pitié sur moi.

Je ne voulais pas être protégée. Je ne voulais pas d'aide.

Je ne voulais pas montrer que je ne suis pas si joyeuse et heureuse en toute occasion.

Je suis celle qui aide les gens. Qui les fait se sentir mieux. Je ne suis pas sensé être celle réconfortée, celle qui s'entend dire que ça vas aller, que ce n'est qu'une mauvaise passe.

Je ne suis pas cette fille belle et heureuse quoi qu'il arrive, qui sourit et vit sa vie comme bon lui chante.

Je suis faible.

Je sombre dans un tourbillon de tristesse qui aspire peu à peu tout ce qui me paraît sortir du quotidien depuis que maman est partie.

Je suis emprisonnée dans un état d'esprit qui n'est pas le mien.

Je suis emprisonné dans un état d'esprit dont je ne veux pas.

Alors avec le temps je me suis construite une carapace. Mais elle me sert et m'étouffe cette carapace, cette armure. Je joue un jeu.

Jamais je n'ai été complètement heureuse.

Jamais je n'ai pu rire franchement.

Jamais je ne me suis sentie calme et reposée.

Jamais je n'ai réellement été présente.

Jamais je n'ai ressenti de véritable joie.

Jamais je n'ai profité du moment présent.

Tout simplement parce que je savais que ces moments ne dureraient pas éternellement et que tôt ou tard, la tristesse viendrait me reprendre.

Jamais je n'ai osé en parler à Juvia ou à qui que ce soit d'autre.

Je ne cherche pas à me faire cajoler ni me faire prendre en pitié.

Alors, avec ce simple coup d'œil que j'ai lancé à Natsu, j'ai su que j'étais perdu. Il a ressenti toute ma haine, toute ma douleur, toute ma détresse, toute ma tristesse.

Il a vu qui j'étais réellement.

Il a compris que je ne suis pas celle que je montre.

Il a trouvé la fissure de mon armure.

Blondie et PinkyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant