Prologue

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Je ne suis personne dans ce monde, seulement une adolescente parmi tant d'autres, c'est à dire des millions. Le monde est trop grand, ils n'ont pas besoin de moi pour le pourrir encore plus, ils se débrouilleront bien seuls.
Je déambule dans ce couloir, les écouteurs branchés sur ma musique préférée : Love Yourself de Eminem. Je sais pas pourquoi, mais le rythme de cette musique me procure a chaque fois des frissons. Les paroles sont poignantes et m'élancent dans un concert de folie dans ma tête. Je me vois chanter dans un monde qui n'est pas le mien.  Où les gens ne se jugent pas, font ce qu'ils veulent en respectant la vie d'autrui. Ne serait-ce que ça, et je serais dans mon élément. Mais c'est impossible car ici les gens sont des humains qui ont une bouche qui leur servent à critiquer tout ce qu'ils voient ou croient voir. Ils ne savent que jouer un rôle dans une société dépravée, car ils sont manipulés par les personnes les plus immondes du monde. Comme les bergers qui nourrissent et bichonnent leur animaux avant de leur tatouer leur avenir sur leur dos.
Que fais-je là ? Je veux juste écrire, réussir mon bac avec la meilleure mention possible et devenir écrivaine. On m'a dit de croire en mes rêves, on m'a aussi dis que lorsqu'on le veut, on peut le faire. Et là, alors que je commençais à avoir la foie dans ce que j'aime faire et que j'arrive en Première L, on m'explique qu'être écrivaine c'est bien seulement si :
- tu arrives à te faire connaître ;
- tu arrives au bon endroit au bon moment, c'est à dire qu'il faut avoir le cul bordé de nouilles, excusez l'expression direct de mes sentiments incontrôlables ;
- il faut gagner sa vie grâce à ça ou sinon c'est mort...
Je sais pas, il y a beaucoup trop d'humains, et pas assez de places privilégiées. Pourtant je voulais juste vivre de ma passion, alors pourquoi je ne peut pas ? Je me suis vite rendu compte que ce n'était qu'une phrase de réconfort pour les parents qui ne savaient pas et qui avaient peur de ce que leurs enfants allait devenir. On m'a demandé, si, plus tard, je voudrais avoir des gosses.
Évidement que j'aurais voulut en avoir,  mais... Ici ? Sur Terre ? Parmi ces milliard de personnes dont seulement une poignée d'entre eux sont censés ? Avec qui j'aurais des gosses ? L'un de ses nombreux salop dont se plaignent les femmes ? Un macho ? Un homme sensible ? Une brute ? Un catholique, un musulman ?! Avec qui bon sang ? Et si je n'ai pas envie de partager ma vie avec un autre, et que je veux adopter un enfant et l'élever par mes propres moyens, je fais comment sans exercer de métier, vu qu'envisager de devenir écrivaine se révèle de l'ordre de l'impossible ? Avec quel argent je survis avec un gosse ?
Bon sang, toutes ces questions qui se bousculent dans ma tête tel un torrent de prise de conscience soudaine et brutale.
Combien de fois j'ai pleuré en visualisant la vie que j'aurais sous cette angle ? Pourtant je n'ai que seize piges, il me reste encore deux ans avant d'avoir mon Bac.  Je me sens perdu, étouffée dans la spirale de la vie. Je m'imagine en parler a quelqu'un de tout ce que je pense et ressens. Je devine déjà la discussion que j'aurais... : "Mais tu sais, tous les adolescents pensent comme toi, tu es tout à fait normale...". Non je ne suis pas "normal", d'ailleurs c'est quoi la norme ? C'est des probabilités ? Je fais partie des quatre-vingts-quinze pourcents de 2002 qui se torturent l'esprit avec des questions existentielles ? Pourquoi il y en a qui se suicide dans ce pourcentage ? C'est aussi normal, ça ? Pourquoi une grande partie de ces quatre-vingts-quinze pourcents entrent en dépression ou dépriment ? Ils ont pensé comme moi, que la vie est trop "chelou*" pour eux ? Qu'ils sont tellement insignifiants que leur vie n'en valait pas la peine ? Et si c'est vraiment le cas ? Rien nous dis qu'un Dieu dans les cieux nous attend. Que la mort est un tunnel sombre qui mène a la lumière. Que l'on reviens sur Terre sous une autre forme. Rien que dal, nada. Alors je fais quoi ?


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*"chelou" = louche en verlan, de l'ordre de la bizarrerie, qui paraît malsain et étrange.


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Ce nouveau roman est un mélange exotique de ma vie et des idées générales, il mène a la réflexion de la vie. Il permet a certaines personnes de se retrouver dans des questions philosophiques que "tout le monde" se pose. J'espère que ça vous plaira et que des commentaires apparaîtront, permettant des discussions censées, réfléchies et intelligentes autour de la philosophie de la vie.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 18, 2018 ⏰

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