Chapitre 7.2

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Comme d'habitude, il y avait beaucoup de circulation sur Wilshire, mais nous arrivâmes finalement assez vite à destination. Victoria nous attendait près d'un feu rouge en agitant ses bras de peur de ne pas être vue. Elle monta dans la McLaren à la volée. Sa présence fut aussitôt une véritable bouffée d'oxygène pour moi.

— Bonjour ! s'exclama-t-elle joyeusement à l'arrière.

Vêtue d'une robe courte, cintrée, à fleurs, elle était sublime. Je me rendis compte qu'elle avait bien changé en quelques mois. Désormais, radieuse, elle était beaucoup plus sûre d'elle.

— Tu étais avec quelle amie ? quémanda aussitôt son frère tout en repartant sur l'avenue en direction des Downtown.

— Clarisse.

— C'est la première fois que j'entends ce prénom, lança Faïz qui semblait douter de ce que lui racontait sa sœur.

— Ah bon ? C'est bizarre, se défendit-elle.

Cette dernière me lança un clin d'œil complice dans le rétroviseur. Je compris qu'elle me raconterait plus tard ses petits secrets du moment.

— Où allons-nous ? demanda-t-elle à son frère.

— Je vous dépose chez Valentin.

— Tu ne manges pas avec nous ? répliqua Victoria, visiblement déçue.

— J'ai des choses à faire.

Le véhicule s'arrêta devant un établissement des plus chics puis un valet posté près de l'entrée se précipita pour venir nous ouvrir notre portière. C'était la première fois que j'étais reçue en grande pompe. Le nom imposant du restaurant était écrit en grosses lettres grises. Postée sur le trottoir, à l'entrée, Victoria fit un petit signe d'au revoir à son frère. Celui-ci lui répondit en la couvant d'un regard tendre, puis il s'attarda sur moi avec un léger sourire.

— À ce soir Zoé, j'essaierais de passer à Elora dans la soirée afin de faire un point sur cette matinée.

— Demain. Ce soir je risque de rentrer tard, m'empressai-je de répondre avant qu'il parte.

Intrigué, il se pinça alors la lèvre en signe d'agacement, regardant devant lui puis me regardant de nouveau. Il attendait, impatient, une justification de ma part. Au lieu de ça, j'attrapai le bras de Victoria puis l'entraînai à l'intérieur du chic restaurant. Je refusai de me retourner, évitant ainsi de me confronter au regard revolver et autoritaire de ce dernier.

On nous conduisit, Victoria et moi, à une table côté fenêtre, donnant sur la rue passante. Je fus étonnée de voir le lieu bondé à cette heure tardive de l'après-midi. À l'entrée se tenait une grande vitrine transparente où étaient exposés des macarons de toutes les couleurs. La décoration, aux tons blancs et gris, donnait à ce lieu une atmosphère reposante. Le marbre sombre recouvrait les sols. Un escalier en bronze menait les clients à un étage supérieur. La population à l'intérieur du restaurant était à l'image de celui-ci : chic et bourgeoise.

— Comment s'est passée la rencontre avec Julio et William ?

Assise en face de moi, Victoria entra aussitôt dans le sujet. Un jeune serveur aux cernes marqués nous interrompit promptement en nous tendant la carte du menu. Victoria la saisit poliment, mais ne prit pas la peine d'y jeter le moindre coup d'œil, pressée d'entendre ma réponse.

— Bien, ils sont... accueillants. J'ai passé la plupart de mon temps avec William pour tout te dire.

— Ils sont très différents, tu as dû le remarquer ?

— Oh oui, William est plus, comment dire... secret, dis-je sur un ton qui m'étonna moi-même.

— Non ! s'exclama Victoria.

— Quoi ?

— Il te plaît Zoé !

— Mais pas du tout, m'offusquai-je tout en rougissant.

— Je ne t'ai jamais vu sourire comme ça lorsque tu parles de quelqu'un, ni même de mon frère, lâcha-t-elle tout doucement à la fin de sa phrase.

Je lui envoyai un sourire sarcastique en échange avant d'ajouter :

— Victoria s'il te plaît, la matinée a été vraiment pleine de révélations pour moi. William a été gentil et très patient pour m'expliquer la raison pour laquelle je suis ici. Il n'y a rien à ajouter à ça.

— Oui je comprends, d'ailleurs tu m'épates vraiment. Tu arrives à rester toi-même au vu de ce que tu viens d'apprendre et de ce que tu as vécu la nuit dernière.

— C'est juste une apparence, lui avouai-je à mi-voix. Toi et ta famille, vous avez grandi avec ça et vous vivez avec ça, mais pas moi.


Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]Where stories live. Discover now