Day 4

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20 septembre 2019.

Dans ce monde cruel, il existe deux types de personnes: celles qui s'endorment comme des grosses merdes -moi en l'occurrence- et celles qui ressemblent à des anges tombés du ciel -Livaï en l'occurrence-.

Je regarde silencieusement Livaï dormir, sa tête retombant sur le dossier du siège. Il a l'air tellement paisible et calme, mais surtout tellement beau.

J'ai toujours voulu regarder Livaï, passer mon temps en cours à fixer les traits harmonieux de son visage, mais il était beaucoup trop perspicace, constamment éveillé et en alerte qu'à chaque fois, il me grillait.

Mais là, il dort. Ses cheveux encore humides sont presque plaqués en arrière, à l'exception de quelques mèches rebelles qui descendent et cachent une partie de son visage. Ses lèvres entrouvertes laissent échapper un souffle lèger et aussi régulier que celui de son torse qui se soulève de temps en temps, moulé à la perfection dans son T-shirt vert militaire.

La chaîne qu'il a l'habitude de porter pend et pour la première fois, je vois le petit pendentif en forme d'une petite plaque fine en acier. De mon siège, je vois quelques initiales, mais sans plus. Je détourne le regard pour fixer le flot continu de passant qui traverse la rue en si grand nombre alors qu'il est à peine sept heures trente du matin.

Mais bien evidemment, ce spectacle et bien moins attirant que celui du jeune homme aux cheveux de jais, alors sans me contrôler, je le fixe encore et encore, faisant sans arrêt l'aller-retour entre la fenêtre et lui.

Il fait vraiment froid aujourd'hui et ma légère tunique ne me protége guère des coups de vent qui me glacent l'échine. Je me dandine sur mon siège et me frictionne les bras. Livaï ne frissone même pas. Ce mec est vraiment spécial.

J'approche mes doigts de la vitre ouverte pour le refermer quand une grande main vient emprisonner mon poignet. Pourtant, je suis prête à parier qu'il dormait profondément il y'a à peine quelques secondes.

__Arrête de bouger gamine. Et arrête de me bouffer du regard aussi accessoirement.

Le malaise.

__Tu dormais pas ?

__Si. Mais t'es pas très discrète.

Mensonge. Je parie qu'il a le sommeil beaucoup trop léger et que le battement d'ailes d'une mouche suffit à le réveiller.

__Hum... Tu peux me lâcher là, je veux fermer la fenêtre.

__T'as froid ?

__Mais pas du tout! Y'a juste une mauvaise odeur.

Pourquoi je n'assume même pas le fait d'avoir froid?

__T'es vraiment frileuse en fait.

__Oh la ferme!

Il me donne une petite tape sur la tête. Et puta*n ce que ça fait mal.

Nan en fait j'aime juste en faire des tonnes.

__Tu la fermes oui ou non ?

__T'as pris la grosse tête toi. Tu te calmes gamine.

__Je parlais de la fenêtre.

__Tch...

Traduction: je n'ai rien à répliquer mais je veux avoir le dernier mot quand même.

__Tch Tch. Ouah c'est trop cool on dirait un train!

Livaï ne dit rien, se contentant de soupirer et ferme la vitre. Me voyant encore en train de grelotter, il me lance carrément une veste noire en pleine gueule.

J'ai à peine le temps de le remercier qu'il a branché ses écouteurs et qu'il me tourne le dos.

Je souris quand même et la pose sur mes épaules. Elle porte une douce odeur de thé noir.

Cette odeur, je ne l'oublierai jamais.

Et 1 jour de moins...

~Caporal Neko

200 days 《Livaïxreader》Where stories live. Discover now