Rituel vaudou

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2 Octobre.

«Je t'invoque, O Astaroth,
Grand Duc très puissant des enfers,
Je te demande humblement de venir en ces lieux,
Donne-moi la force d'affaiblir cette personne,
Infuse ce breuvage de ton pouvoir et permets-moi de réaliser ce maléfice.»

Cette phrase, c'est celle qui a provoqué ma chute. Je vais vous expliquer comment j'en suis arrivée là et c'est pas du joli.

Je vivais le parfait amour avec Louis, l'homme le plus romantique qu'il m'ait été donné de voir. On s'est rencontrés sur la côte d'azur, un été il y a de cela trois ans. Je travaillais comme serveuse dans un bar branché, je n'avais que 18 ans mais je voulais plus que tout être indépendante. Un soir j'étais fatiguée, et ce qui devait arriver arriva, en me retournant pour aller servir une table j'ai renversé mon plateau sur un client habituel, un bel homme, viril et qui avait un regard bleu océan.

Un court instant, je suis restée figée, morte de honte et certaine que j'allais perdre mon travail, surtout qu'il s'agissait d'un grand PDG anglais, qui avait sûrement assez de pouvoir pour me faire virer.

Je m'attendais à tout sauf à ce qui s'est passé ensuite. Alors que je me confondais maladroitement en excuses, il a saisi mes avants bras avec ses grandes mains si douces, et si chaudes, ce qui a eu le don de me calmer. Ensuite, il s'est mis à genoux devant moi et a commencé à nettoyer mes bêtises. Je dois avouer que j'étais assez confuse, d'habitude les clients ici ne se gênent pas pour faire des scandales pour un rien, alors que lui, j'avais dû lui bousiller une chemise hors de prix et il m'aidait.

Alors qu'il finissait, les mots refusaient de sortir de ma bouche, il m'a adressé un clin d'œil puis il est retourné à sa table, en compagnie d'un autre homme et de deux femmes sublimes. J'étais sous le charme de cet homme.

A la fin de mon service, je me dirigeais d'un pas tranquille vers mon appartement, situé non loin du club. A peine avais-je fait quelques pas que je sentais comme une présence alors je me retournais et laissait échapper un cri de surprise. L'homme de tout à l'heure se tenait devant moi.

– Bonsoir mademoiselle

– Bon ... Bonsoir ...

– Vous n'avez pas l'air à l'aise, je me trompes?

– Non ... non je ne le suis pas

– Et bien j'espère ne pas être la cause de ce malaise

– Je ...

– Non ne dites rien, je peux faire quelques pas en votre compagnie?

– Oui bien sur

Alors il marchait avec moi, il faisait tout pour m'aider à me dérider, des petites blagues sur les touristes et leurs mauvaises habitudes, sur les membres du club ...

Sans m'en rendre compte, on avait déjà parcouru plus de la moitié du chemin qui menait chez moi et j'étais complètement claquée. Je décidais de ne rien dire mais arrivés devant mon immeuble, je rompais le silence.

– Et bien, merci pour la balade ...

– Tout le plaisir est pour moi, je peux vous demander votre nom?

– Oui, c'est Isabelle

– Isabelle... ce nom vous va à merveille.

A ce moment là j'étais hypnotisée, par son regard qui s'était assombri, par la façon dont il avait fait rouler mon nom sur sa langue que je rêvais d'embrasser. Perdue dans mes pensées je ne faisait plus attention à ce qu'il disait, il me le fit remarquer avec un raclement de gorge guttural. Je feintais alors la fatigue.

Writober 2018Where stories live. Discover now