Chapitre 23 - I'm saying goodbye

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Je ne sais pas comment expliquer cette soirée.
Elle m'a paru interminable, et digne d'un film.

Alors que je venais de claquer la porte au nez de Peter, le regard haineux, en pleure, je commençai à en vouloir à tout le monde.
J'avais l'impression que j'avais ma place nul part : au restaurant, rien n'allait, sans que j'en parle, en cours, je n'arrivais plus à suivre car j'étais exténuée par ma sur-dose de travail, même pas payé... et quand à mes amis, ils prenaient un chemin opposé au mien.. je me sentais seule, tellement seule que je traversai le salon, refusant de leur répondre, refermai ma porte à clé, et sans expression, je me mis à regarder les rues d'Avignon, vides et faiblement éclairées.

Je n'avais plus de mental, plus aucun mental. J'arrivais difficilement à suivre tous ces déroulements dans ma vie, j'acceptais difficilement les choses à présent, j'en avais marre de voir ces personnes sans aucune compassion, empathie envers toi... j'avais juste besoin que quelqu'un comprenne ma situation, mais c'était visiblement trop demandé.
J'allumai mon enceinte, et en boucle, Eye In The Sky, d'Alan Parson Project résonnait dans ma chambre, noire et sans vie.

J'en voulais à Peter, je lui en voulais au point que je voulais à présent, moi, le fuir, je voulais dégager, déguerpi et ne devenir qu'un lointain souvenir pour mes « amis » Avignonnais.
Je ne compris pas soudainement.. pourquoi en 3 ans, ici, sans aucun problème, il réapparaît dans ma vie ? Pourquoi en 3 ans, où tout était rose, sans mec, il est revenu? Je détestais ma vie, je la détestais, je voulais qu'on me lâche, je voulais qu'il parte, qu'il retourne à Wellington, et qu'il ne sache rien de ma vie.

Je m'endormis facilement malgré toutes ces questions...

Ce matin, lorsque je commençais à me préparer, que la fatigue était présente, et que mes cernes ressemblaient aux poches de mon jean, je m'observais dans le miroir, sentant que cette journée n'allait rimer à rien, une fois de plus.

J'enfilai des habits de manière aléatoire, un coup d'anti-cerne sous les yeux et je fis une simple queue de cheval. J'enfilai mes écouteurs, mais il n'y avait personne dans l'appartement... 

Je consultai l'heure mais rien ne paraissait anormal... il était 8h10, je n'étais pas en retard. Je descendis les marches, et croisai mon voisin, qui n'osa même pas me regarder.. alors que d'habitude, il est plutôt sympathique, il m'accoste, me raconte sa vie, mais étonnement, rien ne se fit aujourd'hui. 

Je marchai jusqu'à l'école... il n'y avait aucun rugbymen. 

La journée passa lentement. J'en pouvais plus des cours de management hotelier, ou la voix de ma prof de français. 

Je prenais mon chemin habituel pour rentrer à la maison, avant que la voiture de Jeremy s'arrêta derrière moi. Je sursautai lorsque je l'entendis crier mon prénom. 

Je me précipitai dans le véhicule. 

Jeremy : Ca va ? 

Elza : Ca va oui. Tu es pas censé être en cours à heure-ci ? 

Je consultai l'heure qui affichait 15h34. 

Jeremy : Si.. mais.. comment te dire.. il y a eu quelques complications. 

Elza : Tu t'es fait renvoyer ? 

Jeremy :(riant) bah non ! 

Je souris. 

Jeremy : Je sais où on va aller, ton endroit préféré ! 

Elza : Mon endroit préféré ? 

Jeremy : Ouais. 

Elza : J'ai aucun endroit préféré dans cette ville. 

Jeremy : Mais si ! 

Douce FranceWhere stories live. Discover now