Chapitre 12

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Ravanosk, 25 février 2019/1219 : Point de vue d'Abi

Cinq jours étaient passés. Suite à la tempête que j'avais déclenchée, nous étions tous dans l'impossibilité de sortir de chez nous.
Mon père, lui me regardait avec méfiance mais dès qu'il me parlait, c'était pour parler du mariage.
Mais ce qui m'inquiétais le plus, c'était la cérémonie lunaire qui tombait la nuit du début de la fin. J'allais donc exposer mes inquiétudes à ma mère :
"Maman, je peux te parler ?
- Tu sembles inquiète, qu'est ce qu'il y a ?
- Je réfléchissais à, mon mariage, crachais-je dégoutée, et je me dis qu'il va y avoir un soucis.
- Ah bon, lequel ? demanda ma mère.
- Il tombe le même jour que la cérémonie lunaire.
- Mais la cérémonie lunaire se passe la nuit et le mariage la journée, je ne vois pas où est le problème.
- Papa n'arrête pas de me dire que le mariage n'est pas le plus important mais la nuit de noce.
- Il n'oserait pas... Non..."
Pour la première fois, ma mère perdit son sang froid et le vent se mit à siffler, et, à l'horreur sur son visage, je craignis la suite. Mais je réussis à la calmer et, elle s'assit lourdement puis m'expliqua en pleurs en quoi consistait la nuit de noce pour eux...
Horrifiée, je me levai, tournai en rond. Mon père était donc bien parti et Anubis était prêt à tout pour nous détruire. Mais il fallait réagir ! Il fallait arrêter de s'apitoyer sur notre sort.

Je sortis de ma chambre, pris mon manteau et partis d'un pas décidé.
Le froid et la neige ralentissaient mes pas. Elle s'accumulait sur la route jusqu'à m'arriver aux mollets. Mais, alors que je franchissais la ville, je vis les maisons détruites, avec même parfois une telle couche de neige qu'elles s'étaient effondrées sous le poids.
Et leurs habitants étaient à même le sol, assis avec leurs enfants dans la neige, avec des guenilles en guise de vêtements. Et dire que mon père ne faisait rien...
J'arrivais enfin à la maison seigneurial de mon père. Après 10 minutes d'attente, je pus enfin entrer dans le bureau. Mon père releva la tête et s'illumina quand il me vit :
"Oh, Abi quel bon vent t'emmène ?
Je détestais son ton mielleux mais je répondis avec le sourire le plus faux que je pus :
- Bien, merci.
- Non, tu as les yeux bouffis et rouges, qu'est ce qu'il y a ?
J'ai rêvé où il m'a demandé pourquoi je pleure alors qu'il a bousillé ma vie ?
- Dis-moi qu'est ce qui se passe, dis-moi tout. Après tout, je suis ton père...
Cette remarque me fit exploser :
- Je pleure parce que tu n'es plus mon père ! Parce que tu gâches ma vie ! Parce que tu veux me marier à un vieux schnok! Parce que...
- Tais-toi! Tu devrais avoir honte de parler ainsi de ton nouveau mari ! me coupa-t-il.
- Mais je ne suis pas prête à me marier avec un inconnu qui peut être mon père ! hurlais-je.
- Mais tu as l'âge pourtant !
- Tu as beau beau avoir lavé le cerveau des habitants de Ravanosk, chez moi ça n'a pas marché car je sais qu'on est en 2019 !"
J'étais allée trop loin. Ce qui se tenait devant moi n'avait plus rien d'humain : des tentacules noirs et visceux sortaient de son corps. L'un d'entre eux m'empoigna et me plaqua contre le mur et il dit d'une voix d'outre tombe, pareille à des hurlements :
" Comment peux-tu croire qu'une sorcière comme toi peux faire quoique que se soit contre moi ?"
Un froid m'envahit, mais, avant de sombrer dans les ténèbres, je vis un visage familier : Olga Verrat. La traîtresse ! Et ce fut les dernières pensées que j'eus...

Un amour de momieWhere stories live. Discover now