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C'était un adolescent, 15 ans, aux cheveux décolorés. Il aimait changer la couleur de ses cheveux, il aimait avoir un nouveau look, il aimait n'avoir aucun style précis. Mais il y avait quelque chose de permanent chez lui qui ne partirait jamais.

— Maman...

— Oui mon ange ?

— Je... je...

— Qu'est-ce qui se passe ?

— J'aime les garçons.

C'était alors le moment où il reçu sa première gifle, sa mère n'avait jamais osé lever la main sur lui. Même elle regarda sa main avec dégoût et s'enfuie de la cuisine les larmes aux yeux. Elle aimait son fils mais elle savait que cette annonce allait briser sa famille. Son fils, le seul héritier, n'aura aucun enfant de son sang.

Le jeune adolescent s'était assis à même le sol, la tête posée contre les genoux et les larmes ruisselant le long de ses joues joufflues. C'était la première fois qu'il l'avouait, la première fois et apparement pas la bonne. Sa gorge était sèche, ses yeux brûlaient, sa tête tournait. L'impression de s'être fait rejeté par la seule personne importante dans sa vie lui avait causé un choc, un traumatisme.

Sa mère était revenue, deux heures plus tard avec un papier dans la main. Elle embrassa le front de son unique et seul fils et lui donna le papier.

— Tu vas aller chez tes grands-parents, ne leur dit rien et revient quand tu auras trouvé une femme qui t'acceptera et qui saura que tu ne l'aime pas. Ne détruis pas cette famille, je t'en supplie.

Il était partit, le lendemain, ses grands-parents l'avaient accueilli à bras grands ouverts. Il se sentait presque bien avec eux. Il allait au lycée, il s'était fait des amis, il était tombé amoureux... sa seule erreur. Ce garçon, son aîné, aux cheveux noirs et qui lui donnait tout l'amour dont il avait besoin.

Il avait pensé que ses sentiments étaient faux, il le voulait, il l'espérait de tout son cœur. Il voulait pas être rejeté par ses grands-parents, non il ne voulait pas perdre la seule famille qui lui restait. Mais, mais un jour, cet aîné aux cheveux noirs lui avait donné rendez-vous, pour un devoir, un simple devoir qu'il n'arrivait pas à faire.

Ils s'étaient retrouvés dans la piscine de ce dernier, sous l'eau, la vue troublée et les sens moins vifs. Il l'avait alors vu, lui, et ses beaux cheveux noirs, s'approchait dangereusement de lui. Leurs lèvres s'étaient scellées, leurs yeux s'étaient clos, à manque de souffle, ils remontèrent à la surface, ce fut le retour à la réalité.

— On peut pas.... on ne peut pas...

— Mais qu'est-ce que tu racontes ?

— Je... je suis désolé.

Il avait fuit, chez lui, sa grand-mère l'avait retrouvé, en pleur, en sang, en souffrance. Il avait le cœur au bord des lèvres, il se dégoûtait, il voulait en finir là et maintenant. Il avait alors expliqué à sa grand-mère qu'est-ce qu'il le mettait dans cet état.

— C'est... c'est mes parents, je suis leur seul héritier...  ils ont besoin que j'ai une femme et des enfants pour leur image... enfin... pour l'imagine de papa.

— Il ne veut pas que tu sois avec un garçon ?

— Je... je...

— Écoute, ici, t'es sous mon toit et sous mes règles, va soigner ces méchantes coupures et va voir ce garçon présente le moi.

Il avait alors couru, couru à ne plus en avoir de souffle, couru à en sentir ses jambes brûler. Il l'avait retrouvé, allongé sur la terrasse de sa piscine, contemplant le vide avec un regard triste et perdu.

— Je... on peut ! On peut être heureux ensemble.

Ils étaient heureux, sa grand-mère les aimait tous les deux et cachait cette relation à fils. Il était enfin heureux, il se foutait de l'avis de son grand-père qui ne le voyait pas comme un « homme » car sa grand mère était toujours là pour le corriger.

Mais ce fut là le problème, sa grand-mère, pendant l'un de leur dîners, ne se sentait pas bien, elle s'était effondrée au sol. Rapidement ils furent à l'hôpital là bas on lui dit des mots qu'il n'aurait jamais cru entendre.

— Elle ne passera pas la nuit, je suis désolée, un avc ne se prévoit pas.

Des mois passèrent, il avait quitté celui qui le rendait heureux par peur de se faire éjecter de chez sa seule famille. C'est alors qu'un jour, son père l'avait appelé, la première fois en deux ans.

— Reviens a la maison fiston, on a trouvé une jolie demoiselle de bonne famille pour toi.

— Papa ?

— Oui ?

— J'aime les garçons, j'aime les garçons et je les aimerai toujours, va te faire foutre toi et ta sois disante entreprise international.

Il raccrocha, prit le dernier t-shirt qui le reliait à sa mère, ce t-shirt trop grand pour lui, déchiré, décoloré avec écrit en énorme dans le dos « ANTI SOCIAL SOCIAL CLUB ».

Il sauta par la fenêtre de sa chambre et couru, à bout de souffle il s'arrêta. Il s'arrêta dans un parc, un parc où il allait rester pendant plus de 48h, il voulait savoir si ses parents allaient le chercher, mais rien, aucune annonce sur un jeune-adulte de 18 ans porté disparu.

Il longeait les grandes allées de cette ville qui l'avait vu s'épanouir comme elle l'avait vu se détruire. Il chercha un immeuble haut, très haut, pour n'avoir aucune chance de survivre. Il en trouva un, par chance des personnes sortaient le laissant ainsi rentrer.

Une fois sur le toit, il sortit de sa poche un petit paquet d'herbes, des feuilles à fumer et un briquet. Il avait maintenant prit l'habitude, cette mauvaise habitude qui le suivait depuis que sa vie s'était détruite. Le briquet dans une main, le joint dans l'autre.

Il prit la première taffe, ses poumons habitués ne se mirent pas à recracher le venin mais se mirent à l'absorber. Il regardait avec un regard d'enfant la fumée de sa taffe s'élevait vers le ciel, lieu où il serait bientôt.

Une fois finie, il attendit les effets secondaires, rien n'arriva, son corps s'était habitué, son corps s'était trop habitué à ce venin. À la place d'en reprendre une deuxième, il s'essaya au bord du vide, en observant le ciel de noircir, il attendit quelques heures.

Il s'était mit à penser, à lui, à sa vie, enfin à ce qui lui restait de sa vie. Il pensait à ces morceaux brisés de vie qui lui restait. Il se leva et se pencha dangereusement vers le vide, mais il entendit un cris le retenir.

— Wow wow wow, je t'arrête tout de suite.

Il s'était redressé et avait regardé avec étonnement le jeune-homme en face de lui. Il était blond, charismatique et abordait un air catastrophé.

— S'il te plaît ne saute pas.

Ces mots dit avec tant de tristesse l'avait plongé dans un monde de remords. Il s'était alors assis sur le muret et commença à balancer ses jambes.

— Tu t'appelles comment ?

— Jisung.

— Felix.

lovely night - jilix Où les histoires vivent. Découvrez maintenant