Poèmes, Émotions Et Vie [Terminé]

6. °Solitude°

Un air gai emporté par le vent,
Retentit dans mes tympans.
Je souris de cet événement
Pur et vivifiant.

Ce cursus m'éreinte
Je ne peux me défaire de son étreinte.
J'existe d'une gaieté feinte
La solitude m'enlace de sa préceinte.

La tête dans les étoiles
Les yeux dissimulés sous un voile,
Le cœur perdu dans la toile
J'attends que la peine se dévoile.

Être portée par la musique
Abaisser les murs du risque
Continuer de retourner le disque
Et devenir pleine comme l'obélisque.

Voici ce que permet la solitude
Omniprésente dans ce monde de servitude.
À force nous la prenons pour habitude
Au lieu de la confronter à notre certitude.

Nous gâchons notre aptitude,
Dissimulée dans notre attitude ;
Toujours en quête d'une fausse plénitude,
Nous en ratons la quiétude.

La présence de vide m'enlace
Tandis que d'autres se prélassent
Je m'enfonce dans la mélasse
Je suis de plus en plus lasse.

Émotion joyeuse de courte durée
Définition même de la gaieté.
Aujourd'hui, seule encerclée,
Mes pensées fluctuent tête relevée

Et les larmes coulent à l'intérieur
Se remettant à une guérison ultérieure.
En enterrant l'existence antérieure
J'aurais une force supérieure.

Pour l'instant, seule je suis,
Coincée au fond du puits.
J'attends seulement la nuit,
Dans les étoiles, je fuis.

J'aimerais m'envoler loin d'ici
Retenue par les obligeances de la "vie"
Je reste plantée là et péris
Plus faible petit à petit.

Peut être un jour serais-je soutenue,
Quelqu'un aura bravé les risques encourus,
Me sortira de cette existence superflue
Je serais alors libre de dire salut.

La musique dans les oreilles,
Solitude sans pareille,
Je passe des nuits sans sommeil
Restant dans le demi-éveil.

Comment avoir la tête au travail
Quand tout ce qu'on a est en pagaille ?
Je me fixe sur les détails,
Je sais que je déraille.

L'intense solitude est un malaise
Je ne suis jamais à mon aise
Je suis retenue dans cette vie mauvaise
Depuis que j'ai chuté de la falaise.

C'est dans le malheur et la souffrance
Que la solitude apparaît en silence.
Bienvenue en zone de turbulences
Voici la fièvre qui commence.