Chapitre VI

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Ça fait maintenant deux semaines.

Aucun contact visuel pour ma part.

A la fin des cours, je pars toujours précipitamment.

A la messe j'arrive une heure plus tôt.

Lors des punitions des trois mousquetaires, je ne m'occupe pas d'elle et je reste en tenue. Malgré que je tombe beaucoup. Les élèves m'appellent maintenant Schtroumpfette.

Par rapport à la couleur de ma peau...

Lors des répétitions de danse je restais aussi en tenue et partais le plus vite que possible.

Aujourd'hui, c'est le grand jour. Le jour du spectacle. Dans une semaine les cours se terminent. J'avoue que la chorégraphie que j'ai concocté n'est pas très belle, mais ça fait l'affaire!

- Jésus est mort !

Voici la danse. Malheureusement je vais le faire avec eux. Richard est malade.

Je me retrouve donc comme une cruche à faire des sauts de partout avec les voiles et tout le tralala sous les rires du public.

Le moment de la danse de salon arrive. Je me dirige vers les garçons mais ils sont déjà tous prit. Le problème quand il y a plus de fille que de garçon.

Je me dirige vers Billie mais elle se met avec Lucy avant que j'ai le temps d'arriver. Je change de cap vers Normani mais elle est avec Dinah.

Elles l'ont fait exprès... elles me font un clin d'oeil les connasses !

Le langage !

Je me dirige donc vers Lauren et nous commençons à danser.

- Si tu pouvais arrêter de marcher sur mes pieds ça m'arrangerait Camila.

- Ah oui pardon.

Quand je dis que je ne sais pas danser...

Elle me fait tourner sur moi-même et on se remet en position de départ.
Collée l'une à l'autre.

- Dans une semaine je ne suis plus là  j'espère que tu es contente au moins...

Me murmure-t-elle à l'oreille.

- Ne dis pas ce que je ne t'ai pas dis...

- Tu m'as bien fait comprendre pourtant que tu ne voulais plus me voir.

- Je n'ai rien demandé moi. Je n'ai jamais voulu être ici, jamais voulu avoir une nuit avec toi et jamais voulu t'esquiver. Mais je l'ai fait car je n'avais pas le choix.

- Tu n'avais pas le choix quand on a fait l'amour ?

- Si...

- Tu n'avais pas le choix quand ton père t'a proposé entre ça et être à la rue.

- Si...

- Et quand tu as commencé à m'ignorer alors que je t'avais proposé de partir avec moi, tu n'avais pas le choix peut-être ?

- Si...

- C'est bien ce que je t'ai dit la dernière fois. On a toujours le choix.

- Mais mes choix semblaient logiques. Ne me dis pas que tu n'aurais pas fait les mêmes.

- Il y en a un que je n'aurai pas fait...

Et c'est sur ces mots le spectacle se termine.

Nous nous separons physiquement, mais pas visuellement.

La salle applaudit. Une standing ovation.

- Ma proposition tient toujours. À toi de voir. Je te laisse jusqu'à vendredi. Cinq jours pour réfléchir, c'est plus que suffisant je pense.

Et le contact et coupé partout.

Malheureusement pour moi, la semaine est passée beaucoup plus vite que prévue.

Je n'ai fait que d'y penser. Dès que je pensais avoir trouver la réponse, mes doutes revenaient. Je pesais le "pour" et le "contre". Le problème c'est que je finissais toujours par tricher et trouver des raisons totalement nulles... Parfois c'était en faveur de ma raison, d'autre de mon coeur. Je pensais à ce qu'il pourrait se passer si je disais "oui".

Nous sommes aujourd'hui vendredi, et je n'ai donc toujours pas fait mon choix.

Est-il normal d'hésiter ?

Je pense que oui...

J'ai peur. Me l'avouer me fait du bien en quelque sorte car ça me donne l'impression que je sais quelque chose. Ceci pour la première fois depuis que j'ai croisé son regard émeraude.

Elle est devant le portail à m'attendre.

J'avance lentement mais sûrement.

Enfin je fais semblant. Je ne suis pas sereine du tout.

Elle me remarque enfin. Le stresse et la peur se lit sur son visage.

- Tu rentres chez toi aussi du coup dans tous les cas ?

- Comme tu le vois. J'ai réussi à demander à soeur Ally.

Un long silence s'installe entre nous.
Au bout d'un certain temps après avoir contemplé ses ongles, elle relève la tête et le brise.

- Je t'en supplie, dis-moi que tu viens avec moi...

Des larmes se mettent à dérouler son magnifique visage.

Je ne sais pas ce que je veux faire.

Mon coeur se serre.

Je ferme mes yeux.

Je prends une grande inspiration pour me donner du courage et encore des secondes de sursis.

Je ré-ouvre les yeux.

Ouvre la bouche mais la referme n'ayant toujours aucune idée de ce que je peux lui répondre.

Son visage se décompose.

- Ne te fatigues pas. J'ai compris.

Elle se retourne et part me laissant sur le trottoir.

Alors que je la vois s'éloigner avec mon coeur en poche, mes mots sortent enfin de ma bouche dans un murmure de peur de me mettre à pleurer:

- Je t'aime...


***

Sachez que normalement les choses ne devaient pas se passer comme ça mais le drama me manque.

Perfect sinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant