Miss Catastrophe vs Mister Control [Publié Aux Éditions Addictives]

Chapitre 3

Ethan

Le calme après la tempête. Moi qui cherchais un peu de tranquillité après la semaine que je viens de passer avec mon patron, ce n'était pas gagné. J'ai bien cru que cette femme sur le quai de la gare allait faire exploser le moindre objet qui entrerait à son contact  ! Une vraie catastrophe ambulante.

Quelle a été ma surprise quand je l'ai aperçue, se dirigeant vers son siège dans le même train que moi, après qu'elle m'a obligé à aller changer de chemise à la dernière seconde  ! Elle s'est assise à peine trente secondes, sans me voir, avant de se relever comme une fusée, abandonnant ses affaires et son chat sur le siège. Je ne suis pas du genre à sourire à tout bout de champ mais, en voyant cette tornade brune, je n'ai pu empêcher un coin de mes lèvres de se relever.

Je riais un peu moins quand j'ai vu que le numéro de mon siège correspondait à celui en face du sien. Qu'allait-il m'arriver encore ?

C'est à ce moment-là qu'elle est revenue, une veste à la main, m'ignorant totalement. J'étais un peu déçu quand même, car elle était mignonne malgré son visage fatigué et stripé. Je me demande bien ce qu'elle a pu faire pour être à ce point abîmée mais, en même temps, elle doit déclencher une catastrophe à la minute, cette fille. Je l'ai regardée s'installer et s'injurier en italien. Elle m'a intrigué. Les Italiennes ont toujours un tempérament de feu, il paraît, et encore plus au lit.

Oh, là, doucement, tu te rappelles que tu ne peux sortir avec aucune nana sous peine de t'attirer des ennuis. Et en plus, cette fille, tu ne la reverras jamais, les États-Unis sont bien trop grands  ! Si ça se trouve, une fois arrivée à New York, elle va reprendre un vol pour Los Angeles et adieu, gueule d'ange et chat farceur  !

Sauf que je n'ai pas pu empêcher mon regard de glisser sur sa poitrine. Elle ne s'était pas aperçue qu'un de ses boutons avait sauté et que je pouvais deviner son soutien-gorge rouge. Tentant et aguicheur. Je l'aurais bien déshabillée pour voir ce qu'elle cachait d'autre derrière ce regard charmeur  !

Range ta queue, mec  ! Elle est ce genre de fille que l'on traite bien, pas que l'on prend sur une table entre deux escales. Elle mérite d'être choyée par un homme qui ne traîne pas des casseroles et un manque d'amour derrière lui.

Je reviens dans le moment présent quand une hôtesse de l'air de la première classe m'annonce que je peux retirer ma ceinture de sécurité. Au moins, à force de penser à l'inconnue du train, je n'ai pas prêté attention au décollage. Je déteste prendre l'avion. En général, cela me replonge toujours des années en arrière, à...

Je ne veux pas y repenser, je ne dois pas. Je me lève de mon siège et décide d'aller marcher un peu dans l'avion. La première classe, c'est bien, il n'y a pas de bébé qui pleure, pas de ronflements et des hôtesses toujours souriantes et à votre service dès que vous levez le petit doigt. Le seul hic dans cet avion, ce sont les sièges complètement tassés et inconfortables. Le vol ne fait que commencer et j'ai déjà mal aux fesses.

Je relève mon accoudoir et me glisse dans l'allée centrale. Aussitôt, une femme aux talons hauts vertigineux et bien trop indécents pour ce lieu vient à ma rencontre. Je ne cache pas mon intérêt face à cette déesse de l'air blonde, sauf que je ne peux m'empêcher de penser qu'il lui manque quelque chose. Son sourire est faux, je dirais même botoxé. Elle n'a pas ce charme au naturel. Ce n'est pas comme la brune du train, dont le sourire vrai me vrillait l'estomac. Non qu'elle m'ait envoûté, mais presque...