Ch5 - L'étang des amoureux et les cascades de la jungle

3.2K 140 120
                                    


  Zelda ne s'y était pas trompée : Link avait dormi plus longtemps que prévu. Ainsi, et alors qu'ils devaient partir à l'aube, le soleil brillait déjà dans le ciel lorsqu'ils avaient quitté le village d'Ecaraille. Leurs chevaux poursuivaient maintenant leur tranquille montée du mont Frisette, et le chevalier était silencieux. Ce n'était certes pas étonnant de sa part, mais quelque chose était différent de d'habitude, il semblait comme tendu ; la princesse supposa qu'il était toujours vexé qu'elle lui ai fait remarqué qu'il avait tardé au lit. Elle s'excuserait quand ils auraient mis pied à terre ; pour le moment elle se contentait d'apprécier le soleil qui réchauffait son visage et l'agréable brise qui faisait virevolter ses cheveux. Cela faisait maintenant plus de deux semaines qu'elle avait retrouvé le grand air, et elle ne s'en lassait plus. Il faut dire qu'après cent ans enfermée dans les ténèbres, n'importe qui aurait été comme elle. La pente finit par s'estomper et ils atteignirent le sommet. Devant eux s'étendait le point d'eau à la forme si caractéristique de la montagne : le petit étang avait en effet la forme d'un cœur. Mais ce qui attira plus encore l'attention de la jeune femme, c'était la quantité impressionnante de fleurs tout autour, et les papillons qui virevoltaient au-dessus. Elle aperçut même quelques fées qui s'éclipsèrent dans un rayon de soleil à l'approche des jeunes gens. Motivée par ce spectacle enchanteur, la blonde se jeta presque du dos de son cheval et se précipita vers la flore colorée pour l'étudier, non sans avoir chipé au passage la tablette sheikah pour prendre quelques photos et oubliant de s'excuser auprès de son chevalier servant. Ce dernier, quant à lui, fit tranquillement le tour du point d'eau et alla s'asseoir sur une butte pour laisser son regard vagabonder dans l'horizon. La princesse n'y avait même pas prêté attention, entièrement plongée dans ses réflexions :

  "- Des violettes, des jonquilles, des pâquerettes, même quelques lilas... Mais pas de Princesse de la sérénité..." soupira-t-elle, déçue. "-Néanmoins," reprit-elle avec plus d'aplomb, "j'ai rarement vu de plantes aussi resplendissantes et vigoureuses ! Je me demande si ça a quelque chose à voir avec l'eau de l'étang... Nous devrions étudier cela avec Pru'ha, quand les choses se seront calmées. Cela pourrait être une bonne piste pour sauver les Princesses !"

  La jeune femme griffonnait dans son carnet tout en parlant toute seule ; il lui fallut bien plusieurs minutes pour remarquer son camarade :

  "- Link ? Tout va bien ? Qu'est-ce que tu regardes comme ça ?"

  Comme elle n'obtint pas de réponse, elle s'approcha de lui et tenta de voir sur quoi était fixé son regard ; c'était au nord, à une telle distance qu'on le distinguait tout juste, mais tout de même clairement reconnaissable : Vah'Ruta, la Créature divine du peuple zora. Évidemment ; le jeune homme avait passé toute une partie de sa vie dans leur village, c'était une deuxième patrie, pour lui. Et c'était sans parler de Mipha, feu la princesse zora et amie d'enfance du Héros... Mais, était-ils simplement amis d'enfance ? Zelda et la jeune zora étaient proches, et en qualité de confidente, elle connaissait les sentiments que cette dernière nourrissait pour le châtain. Mais quant à savoir si cela était réciproque... Le chevalier n'était pas connu pour faire étalage de ses émotions. La blonde sentit un pincement au cœur à ses pensées, comme si elle était jalouse, et s'en voulut immédiatement. Pour chasser ces idées sombres, elle secoua violemment la tête et, dû à sa proximité, asséna une forte claque à Link avec ses cheveux. Le jeune homme se retourna donc, pour se retrouver nez à nez avec sa camarade. Grandement surpris de cette proximité inattendue, tous deux reculèrent, ce qui lui valut à lui de tomber et à elle de presque chuter dans l'étang. Le visage rougi, la princesse se laissa le temps de retrouver sa contenance avant de s'approcher de l'épéiste qui se relevait, la main devant le visage.

Un nouveau départWhere stories live. Discover now