Les Enfants du Seigneur

Partie 1 sans titre

Le ciel rosissait à l'horizon. Dans quelques minutes le soleil se noierait dans l'océan. L'océan, justement, était en colère ce soir-là. Les flots tumultueux étaient noir d'ébène. Les vagues écumantes frappaient, fouettaient, griffaient les falaises pour venir lui arracher des morceaux entiers de roches.

Dressée fièrement sur l'à-pic granitique, la cathédrale se tenait droite, sombre et inébranlable. Elle était grise comme la cendre. Sous les fenêtres, de longs sillons noirs brillaient au soleil couchant. On aurait dit que l'édifice pleurait L'obscurité semblait émanée d'elle, alors qu'une aura malfaisante s'en déversait.

Soudain, l'orgue se mit à jouer. Les notes cyniques se répandirent. Le son grave pesait comme du plomb dans l'atmosphère.

C'était l'heure...

Les Enfants du seigneur étaient déjà tous rassemblés pour la cérémonie. Et moi j'allais pouvoir passer à l'action.

Glissant doucement de mon arbre, je me faufilais, silencieuse, dans l'ombre de la cathédrale. Arrivée au pied du mur, je me positionnais en dessous d'une fenêtre et commençais à grimper. Les pierres irrégulières facilitaient mon ascension. A mi-hauteur je tendis le bras vers une des coulés noirs qui luisaient sur le mur pour m'aider à grimper. Au moment où je la saisi mon sang se glaça dans mes veines. Un frisson de dégout me parcourut lorsque je compris ce que je tenais dans la main. Une matière des plus reconnaissables. Du sang. Du sang coagulé, vieux de plusieurs semaines voir de mois. Le sang des victimes de leurs sacrifices.

Je respirais doucement pour retrouver mon calme. La quantité de sang qu'il fallait pour faire toute ces coulés était phénoménale. Il y en avait des centaines, certaines aussi épaisse que mon bras.Je repris mon ascension, mi troublée, mi horrifiée. Je prenais à présent soin de vérifier où je posais les mains. Arrivée à la fenêtre, je me retrouvais devant un problème auquel je n'avais pas pensé. Les vitaux...

Un vitrail me bloquait l'accès. Il représentait des personnes à l'agonie dévorées par les flammes d'un buché. La mort des Anciens Démons. Un groupe d'hérétiques violents et sans moral qui, plus de trois cent ans en arrière avait semer la terreur et la discorde dans le peuple. Les Enfants du Seigneur avaient éradiqué les terroristes avec justice et magnanimité. Enfin... c'était leur version. La vérité c'était que ce groupe d'intellectuels et de révolutionnaires s'était opposés à leurs pratiques barbares et intégriste. Ils s'appelaient Les Fantômes du Savoir. Le mouvement avait pris de l'ampleur et de plus en plus de personnes s'étaient ralliées à eux, réfléchissant et remettant en question la religion. Malheureusement cela n'avait pas plu aux Enfants du Seigneur qui à l'époque étaient lier à l'État. Ils les avaient capturé et brulé par dizaine dans d'immense buché. Parfois des villes entières étaient incinérées. Beaucoup de Fantômes avaient été torturé et réduit en esclavage sous prétexte d'obtenir des renseignements. Mais la douleur et l'humiliation ne sont et ne seront jamais rien de plus que ce que leur nom signifie. Une personne qui encourage la souffrance, qu'elle se nomme prêtre, saint, ange ou Dieu ne vaux pas mieux que celui que nous appelons Diable. Aujourd'hui, les pratiques des Enfants du seigneur avaient été interdites par le gouvernement. Mais de nombreux adeptes subsistaient. Ceux-là nommaient les Fantômes du Savoir, les Anciens Démons.

Pour l'heure, le vitrail m'interdisait toujours le passage et je ne pouvais pas le cassé sous peine d'être repérée. Il fallait que je réfléchisse, que je trouve une solution et vite. La vie de Chris en dépendait.

Cherchant frénétiquement une solution, je faisais voleté mon regard d'un bout à l'autre de mon environnement. Il s'accrocha à un pigeon qui s'envolait de la forêt. L'oiseau fila se percher en haut du clocher et rentra par une des ouvertures qui menaient aux cloches. Les fenêtres n'étaient pas très larges mais je n'avais rien à perdre à essayer de rentrer par là. Je repris donc mon ascension vers les cloches. En une poignée de secondes, j'étais arriver. Je réussi à me faufiler à l'intérieur sans trop de peine. Je n'eus, ensuite, pas à chercher bien longtemps pour trouver une trappe donnant sur les étages inférieurs.