Epilogue

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Maison de Mia et Nathanaël,
Avenue du canal,
Mougins,
1 Août,
16h56.

6 mois.

Voilà un peu plus de six mois que j'ai donné naissance à Hanna. Les choses ce sont beaucoup amélioré. Même si j'ai encore un peu de mal avec les autres, j'accorde ma totale confiance en Nathanaël. Je lui laisse de plus en plus, je m'accorde un peu de temps pour moi.
De toute façon, ayant repris le travail depuis deux semaines, je n'avais pas vraiment le choix.
Comme Nathanaël est en vacances depuis près d'un mois et jusqu'à la fin du mois d'août, c'est lui qui s'en occupe. À partir de septembre, elle ira à la crèche. Je n'arrive toujours pas à me faire à l'idée, mais il faudra bien que j'arrive à l'accepter.

Il est presque 22 heures quand je rentre du travail. Comme toujours, le repas est prêt, la table est mise et Hanna dort à poing fermés.
Je dépose un chaste baiser sur les lèvres de Nathanaël et file prendre une douche rapide avant de le rejoindre à table.
Je lui raconte ma journée, puis nous discutons de tout et de rien.

- Demain soir, je t'invite au restaurant, lance t'il.

- En quel honneur ?

- Tu verras, répond t'il, les yeux pétillants. Mes parents garderont Hanna pour la soirée, et la nuit.

- La nuit ?

- Mmh. Tout se passera bien, ma mère gardera son téléphone prêt d'elle.

Je n'ai jamais laissé ma fille une nuit entière. Je m'apprête à protester, mais finalement, me retiens et respire profondément avant de hocher la tête.

- Il faudra que tu mettes une tenue chic.

- Tu crois que j'en ai ? Je demande en rigolant. Les quelques robes chics que j'avais ne me vont plus, j'ai trop de ventre maintenant.

Je n'ai toujours pas retrouvé ma ligne d'avant la grossesse. J'ai eu du mal à l'accepter au début, ayant toujours eu l'habitude d'être très fine. Mais Nathanaël m'a énormément rassuré, et mon médecin m'a informé que j'avais le poids idéal. J'ai donc fini par me convaincre que ce n'était pas si grave d'avoir un peu de ventre.

- Heureusement que tu as un super copain. Il y a un sac qui t'attend sur notre lit, quand tu auras fini de man...

Sans attendre, je me dirige vers les escaliers. Je les monte à toute vitesse, et tel une enfant, m'empresse de déballer le contenu du paquet.

La robe que Nathanaël m'a choisie est longue. Je m'empresse de retirer mes vêtements pour l'enfiler, sous le regard amusé de Nat qui vient de me rejoindre.

Le tissu léger et fluide glisse sur ma peau lorsque je l'enfile.
Je me regarde dans le miroir en souriant. La couleur de la robe me fait penser à celle du ciel, la nuit.
Les fines bretelles dévoilent mes épaules et laisse voir le haut de mon dos. Le décolleté assez discret permet de mettre en valeur ma poitrine, dépourvue de soutien-gorge. Une fente remonte jusqu'à mi cuisse, laissant apercevoir une partie de ma jambe droite.

- Tu es magnifique.

Je me contente d'étirer encore plus mon sourire.

- Elle est incroyable. Merci Nat. Tu dois m'emmener dans un endroit vraiment chic pour m'offrir ce genre de chose.

- Tu verras, répond t'il en haussant les épaules. J'avais surtout envie de te voir dans cette robe. Quand je l'ai vu dans une vitrine, je t'ai tout de suite imaginé dedans.

- Mmh. Merci.

Le lendemain, j'enfile de nouveau la robe et l'accompagne de bijoux argenté. Puis, je me maquille légèrement, et arrange mes cheveux pour pouvoir les laisser libre.

Je ne m'étais pas trompé : le restaurant dans lequel nous nous trouvons est incroyablement chic. Les lumières sont tamisés. Les flammes des bougies posés sur les tables dansent doucement au moindre mouvement à proximité. Les quelques décorations et plantes apporte de la chaleur à ce lieu.
Nous nous installons à une table, face à face. Je pose mes bras sur la nappe rouge, tout en me demandant pourquoi Nathanaël m'a emmené dans un endroit aussi spécial. Même si nous sortons de temps en temps, nous ne sommes jamais allé dans ce genre d'endroit. Je n'ai pas l'habitude, et je me sens quelque peut gêner dans un premier temps.
Je n'ai pas les codes de ce lieu. Je ne sais pas quels couverts utiliser avec quel plat, comment me tenir, comment parler, avec quel niveau sonore.
Nathanaël se moque gentiment lorsque je chuchote pour m'adresser à lui.

- Détend toi Mia. Tu peux parler normalement. Je sais que ça fait très, très chic, mais c'est plutôt détendue ici, pour un gastronomique.

- Détendue ? Le serveur ne nous quitte pas des yeux, et on a trois fourchettes différentes, et idem pour les couteaux. Trois.

Il rigole encore, et je finis par me joindre à lui.

- Sérieusement, pourquoi m'emmener ici aujourd'hui ? Il n'y a pas d'occasion spéciale. Mon anniversaire est dans une semaine seulement.

- Disons que c'est un cadeau d'anniversaire anticipé. Je n'avais pas envie d'attendre. Et puis, aujourd'hui, c'est un peu symbolique. Le premier Août marque le dernier jour de ton traitement. Tu te souviens ?

- Oui, comme si c'était hier. Je n'arrivais pas à me réjouir, parce que je ne savais pas si ça avait fonctionné, si la tumeur était partie.

- Mais c'était bien le cas. Tu étais bel et bien en rémission même si ce n'était pas officiel. On a jamais vraiment célébré cette date, mais elle est plutôt importante.

- Mmh. Tu n'as pas tord.

Lorsque je vois son regard posé sur moi, je ne peux m'empêcher de me dire qu'il a quelque chose d'autre derrière la tête. La fin de mon traitement n'est pour moi pas une raison valable pour notre présence ici.
Je finis par mettre ces pensées de côtés et me contente d'apprécier le moment.
Les plats sont délicieux, je n'avais jamais rien mangé d'aussi bon. Je savoure chaque bouchée, chaque saveur, tout comme Nathanaël.

Quand vient le moment du dessert, je comprends enfin la raison de notre présence.
Ce n'est pas un gâteau que l'on apporte. C'est une petite boîte rouge.

- Nat, je dis en portant une main à ma bouche.

- Attend, laisse moi parler d'abord. Mia, je t'aime. Depuis le premier jour où nous nous sommes rencontrés, je l'ai su. Même si ça n'a pas toujours été facile. Je t'aime pour ta beauté, pour ta force, ton courage, ta détermination, ton humour, ta façon d'être. J'aime tes qualités comme tes défauts. Je veux me réveiller tous les jours auprès de toi, m'endormir avec toi dans mes bras. Je veux que l'on continue d'avancer ensemble, qu'on ai d'autres enfants ensemble. Je veux tout faire, tout découvrir avec toi, voyager, apprendre, grandir. Parce que tu m'as fais grandir Mia. Avec ta force, tu m'as fais prendre conscience de beaucoup de choses. La vie est bien trop courte et je ne veux pas perdre une minute de plus. Mia, je veux passer ma vie avec toi. Est ce que tu accepterais de m'épouser ?

Sans même ouvrir la boîte, j'accepte. Incapable de prononcer un mot, je me contente de hocher la tête, les larmes dévalant mes joues sans aucune retenue.
Je finis par découvrir la bague de fiançailles. Elle est argenté, fine et très élégante. Il l'a passe doucement sur mon annulaire.
Je finis par me lever, les jambes tremblantes. Je m'accroche à lui pour rester debout. Parce que ça a toujours été ainsi : il est mon pilier, mon tout. Il est mon passé, mon présent et mon futur.

Je scelle mes lèvres aux siennes, scellant notre amour et notre union.
Notre relation a vécue tellement d'épreuve, qu'elle est aujourd'hui incroyablement solide. On se soutient l'un l'autre avec une tel force, que je sais que rien ne nous séparera jamais.
J'ai vécue la violence, la mort, la maladie. J'ai voulu mourir, pensant que ça ne valait pas la peine d'essayer, de me battre.

Mais aujourd'hui, je le sais : j'ai la vie devant moi. Et je compte bien en profiter chaque seconde.

Fin

La Vie Devant Moi [Fini]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant