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Harry arriva, essoufflé, aux portes de la Grande Salle.
Que venait-Il de se passer ? Était-ce vraiment arrivé ?
Il monta lentement les marches en se demandant pourquoi Drago Malefoy pleurait.
Ses parents ? Voldemort ? La marque ?
Il ne voulait que quelqu'un d'autre pleure, a nouveau. Par sa faute, du moins c'est ce qu'il pensait.
Harry fut surpris par lui même. Pourquoi avait il ces pensées ? Drago était son pire ennemi -un Mangemort !-il l'avait humilié, frappé, insulté, ensorcelé et il en passait .

Harry commença à avoir des idées noires, la culpabilité le rongeait.

« Se morfondre ne sert à rien! Il faut que j'aille de l'avant! » Il vérifia que personne ne l'avait entendu en scrutant le couloir et continua à avancer.

En arrivant devant le portrait de la grosse dame, il prit une décision qu'il énonça tout haut :
« Au lieu de m'apitoyer en espérant que les sorciers se reconstruisent d'eux même, je les aiderai à se reconstruire. »

Il vit que la grosse dame lui souriait de manière ambiguë, il sourit à son tour en guise de réponse pour échapper à cette "femme". Si Ron avait été la , il se serait fichu d'Harry parce que selon lui, la grosse dame le... oui, c'est ça,  le charmait ouvertement.
Il prononça le mot de passe :
« Feuilles de Gargantule. »

Le tableau pivota laissant apparaître la salle commune rouge et or.

Positif, le jeune Gryffondor prit la décision d'essayer d'aider la première personne qu'il verrait dans la salle commune, si elle était d'accord, bien entendu.
Il n'eut pas le temps de décider qui il souhaitait voir ou pas car il découvrit devant le feu, un fauteuil occupé d'où dépassait une touffe rousse.

Ginny.

Harry sourit, elle était magnifique : ses yeux clairs parcouraient le livre de potions avec attention, ses cheveux, attachés en une tresse, tombaient dans son dos. Elle portait une robe noire et ses jambes portaient des chaussettes rouges et or, repliées  sur elle même.
Elle était seule.

Au premier abords, il ne pensa pas à cette horrible discussion qu'il devait avoir avec elle.

Mais lorsque qu'elle secoua la tête, comme pour chasser un moustique, il se rappela de ce moment, où en 6eme année, Gin, avait crié sur Ron dans un couloir vide.
Il se l'avoua enfin, elle l'effrayait un peu.
Il ne voulait pas blesser sa copine.
Mais il allait essayer de l'aider comme il pouvait.
La discussion viendrait après.
Mais qu'elle était belle... il se rappèlerait toujours du jour où ils avaient gagné la coupe de Quidditch. Oui il était perdu. Mais il ne voulait pas mentir à Ginny : elle comptait pour lui.

Harry s'approcha lentement, comme par peur d'effrayer un nourrisson.
Il s'agenouilla et posa sa main sur la sienne. Elle sursauta d'abord de ce contact puis sourit quand son regard trouva les beaux yeux émeraudes d'Harry
Le jeune homme se demanda ce qu'il pouvait lui dire : sa famille souffrait, la mort de Fred avait traumatisé tout le monde.

Georges, molly et Percy était les plus tristes. C'était d'ailleurs eux qui avaient tenu à faire de ses funérailles un hommage, une fête remplies de rires et de larmes.

Harry déglutit et s'apprêta a prononcer un simple « Comment vas tu ? » mais Ginny le devança .
« Tu sais Harry, je... tiens énormément à toi.»

Sa phrase estomaqua Harry qui ne sût quoi répondre. Mais pourquoi disait elle ça ? Il ne savait pas si sa phrase avait quelconque sous entendus, s'il devait répondre ou non.

Heureusement, la cadette Weasley continua.

« Mais en ce moment tu vois, je me rends compte que les gens qu'on aime peuvent vite... partir... on peut ne plus les revoir sans leur avoir dit adieu ou bien même, ne plus avoir de leurs nouvelles. »

Le jeune homme savait qu'elle avait pensé à Fred puis a Percy .
Harry était en état de choc. Il pensait connaître sa petite amie, et même s'il savait qu'elle ne montait pas souvent ses sentiments, il ne pensait pas qu'elle avait pu avoir ce raisonnement seule
Harry se sentit très mal et il se raidit. Il était près, mais il avait aussi peur d'entendre la suite du discours de Ginny.

« J'ai donc bien réfléchi à tout cela, tu sais. Mais je suis fatiguée Harry, exténuée. »

Lorsqu'elle continua, sa voix se brisa et Harry se rapprocha de la jeune sorcière.

« J'ai toujours adoré être en couple, amoureuse depuis que je suis petite. Je trouvais ça génial de pouvoir mettre mes charmes à épreuve, de draguer comme une Moldu. »

De grosses larmes roulaient sur ses joues rosies par le feu .

« Mais je me rends compte que j'étais stupide, les gens m'aimaient donc pour ce que je leur montrais et pas pour moi. Oh Harry, je suis tellement désolée . »

A l'évocation de son prénom ,Harry sortit de sa transe et demanda à sa petite amie :

« De quoi t'excuses-tu au juste ?
- Je t'ai dragué, allumée, attirée dans mes pièges Harry ! »

La jeune fille pleurait à chaudes larmes et commençait à s'énerver en serrant l'accoudoir de son fauteuil.
« Je n'ai pas été honnête avec toi ! Je suis vraiment désolée je voulais t'en parler ,j'ai fait n'importe quoi... je...

Elle fondit en larmes et Harry l'a prit dans ses bras.

« Je pense que tu mérites mieux Harry, et je ne dis pas ça parce que je ne veux plus de toi et que c'est une excuse pathétique. Non, je le pense vraiment. Même si ça me crève le cœur, je sais que l'ancienne Ginny doit payer ses erreurs. On récolte ce que l'on sème. »

Le sorcier à la cicatrice comprit qu'il était temps pour lui d'aider Ginny comme il le devait .

« Non. »

Ce n'était pas très glorieux, pensa Harry.
Mais au moins sa très courte phrase eut le mérite d'arracher un sourire à la rouquine .

« Comment ça, non ? »

Il se détacha d'elle, s'écarta un peu en plongeant son regard dans le sien et lui dit très solennellement.

« Je ne parle pas aussi bien que toi Gin, mais ce que je sais, c'est que si tu t'en vas, si tu te fais souffrir pour moi, ce serait la pire des punitions.

- Je comprend... mais... »
Lorsqu'elle baissa les yeux, Harry comprit que sa petite amie avait perdu sa confiance en elle. Il lui fallait une béquille, un pilier. De l'aide tout simplement.

Alors il compléta sa phrase avec une certaine assurance dont il ne se sentait pas pourvu.

« Mais tu as peur de la perspective du couple, de l'amour, de la séparation, du mensonge aussi et forcément de moi.
-Non Harry je n'ai pas peur de toi ! J'ai peur d'un petit ami... c'est pour ça que  tu as raison pour tous les autres points. »
- Très bien, alors si je ne suis pas ton petit ami. Puis-je  quand même rester ton fidèle compagnon, ton meilleur ami, ton confident ? »

De grosses larmes et un sourire apparurent sur le doux visage de Ginny lorsqu'elle le prit dans ses bras et elle lui murmura :

« Un frère »

DrarryWhere stories live. Discover now