Baiser volé...Au voleur !

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Oscar s'ennuyait. André était à la caserne, Grand-Mère aux fourneaux, sa mère aux côtes de la reine, son père au travail...elle était seule avec les domestiques. Elle ne pouvait pas marcher, ni galoper... Elle ne pouvait que lire, assise dans son lit ou sur un fauteuil. C'est déterminée à se lever pour aller rejoindre Grand-Mère à la cuisine qu'elle se leva et entreprit de marcher à cloche-pieds. Eh oui, elle s'ennuyait tellement qu'elle était prête à aller aider Grand-Mère aux fourneaux ! Certes elle ne savait pas cuisiner mais cela était l'occasion pour apprendre ! Le plus dure fut de descendre les escaliers sans se casser la gueule ! Mais elle y parvient et quelle fut sa surprise de découvrir Girodelle dans l'entrée.

-Girodelle ! Que faites-vous là ? S'étonna t-elle.

-Bonsoir Oscar, je venais vous voir. Vous devez vous ennuyer ?

-Oui...

-Je m'en étais douté. Dites-moi, que diriez-vous de faire une partie d'échecs ?

-Pourquoi pas ? Répondit Oscar, heureuse de pouvoir enfin avoir de la compagnie (même si c'était Girodelle). Elle lui en avait voulu d'avoir demandé sa main à son père (sans même lui en avoir fait part avant) mais comme il l'avait sauvé elle avait jeté l'éponge et se disait qu'ils pourraient redevenir amis comme avant...

Girodelle sourit, heureux qu'elle ait accepté qu'il lui tienne compagnie.

-Dites-moi Girodelle, n'avez-vous pas un commandement à diriger ? Le questionna Oscar.

-Si mais j'ai confié la mission à mon sous-lieutenant, ils pourront bien se passer de moi quelques heures...vous êtes plus importante que tout le reste Oscar.

Cette déclaration fut accueilli par un silence pesant et gênant pour le compte. Oscar décida de ne pas l'enfoncer davantage et de faire comme s'il n'avait rien dit afin de lui faire comprendre que l'amour qu'il lui portait n'était pas réciproque et qu'elle souhaitait conserver leur amitié.

Ils s'assirent l'un en face de l'autre et commencèrent à jouer.

Oscar gagna la partie mais Girodelle gagna la revanche.

-Pour une fois que je réussi à vous battre Oscar !

-Oui mais à la deuxième tentative, ne vous vantez pas trop ! Répliqua Oscar en riant.

Girodelle ne put résister de lui avouer son amour de façon directe :

-Je vous aime.

Oscar avait pitié pour Girodelle et se sentait mal de ne pas pouvoir lui rendre son amour. Elle aimait André ! Elle vit le regard remplit de tristesse et de regret qu'il lui lança et se sentit dans le devoir de lui expliquer :

-Écoutez Girodelle, je... Je ne vous aime pas mais il faut que vous sachiez que c'est parce que j'en aime un autre...

Le comte semblait bien plus mal qu'avant qu'elle le lui dise.

-Ne le prenez pas mal, je voulais juste vous dire que la partie était perdue d'avance pour vous... Car j'étais déjà avec un autre...je suis sûre que vous trouverez une femme formidable qui vous aimera et vous comblera Girodelle...Excusez-moi de ne pas être cette femme...

Girodelle ne pouvait pas le supporter et il mourait d'envie de l'embrasser, rien qu'une fois... Il n'écouta pas sa raison qui lui criait qu'Oscar ne l'aimait pas comme il l'aimait, qu'il gâcherait leur amitié, et l'embrassa. Oscar voulut le gifler mais se ravisa, au lieu de quoi elle le repoussa avec force.

André venait de rentrer et avait assisté à la scène -celle du baiser de Girodelle à SON Oscar- ! Il se dit qu'elle lui donnerait une gifle magistrale bien sentie et bien méritée mais elle n'en fit rien. Certes elle le repoussa mais... Pour qui se prenait-il ? André était furieux, il déboula en trombe dans la pièce et prit Girodelle par le col de sa chemise.

-Pour qui vous prenez-vous ? Oscar ne vous aime pas ! Et vous le savez ! Lui cracha t-il au visage.

-André ! S'exclama Oscar en lui posant une main sur l'épaule. Lâche-le !

André la regarda surpris, il lui jeta un regard peiné et révolté avant de répondre :

-Très bien.

Blessé et vexé, il partit dans sa chambre.

Oscar soupira.

-Ainsi c'est André que vous aimez. Déclara Girodelle.

Il en était peiné, pas très surpris car il connaissait la relation très complice entre ces deux-là, mais une histoire d'amour entre une noble et un roturier ? Ça ne s'était jamais vu, c'était impensable, inconcevable ! Et pourtant... Il ne pouvait s'empêcher de penser que si cela était arrivé c'était de la faute du général de Jarjayes. En effet c'était lui qui avait décidé d'élever sa fille en homme et qui lui avait donné André comme compagnon d'arme...

Oscar ne se sentait pas de riposter et de lui mentir, de toute façon ce serait peine perdu.

-Oui, mais en tant qu'amie je vous demande de ne le dire à personne.

En utilisant le terme "amie" elle lui montrait qu'elle lui pardonnait son geste déplacé, à condition que cela ne se reproduise plus bien sûr !

-Bien entendu, excusez-moi Oscar, je n'aurait pas dû vous embrasser, c'est la dernière fois que cela se produit.

-J'espère bien Girodelle. Je suis épuisée, je vais aller me reposer, au revoir.

Celui-ci ne fut pas dupe. Il savait que c'était une raison pour prendre congé de lui et aller retrouver André.

-Au revoir Oscar, prenez soin de vous.

Et il partit. Oscar alla toquer à la porte de la chambre d'André.

-André ?

Comme il ne répondait elle prit la liberté de rentrer quand même.

Il était dos à elle, assis sur son lit, un livre à la main. Mais elle savait très bien qu'il n'avait pas lu, qu'il pensait trop à ce qui venait de se passer pour pouvoir se concentrer assez pour lire plus d'une ligne. Elle savait qu'il feignait de lire pour essayer de ne pas lui montrer son désarroi. Il était blessé, furieux, parce que Girodelle l'avait embrassé, parce qu'elle ne l'avait pas giflé, et parce qu'elle l'avait empêché de le faire.

-André... Oscar s'assit près de lui et posa sa tête sur son épaule.

-Pourquoi ne l'as tu pas giflé Oscar ? Pourquoi m'avoir empêché de le faire ?

-Je...doit-il être condamné parce qu'il aime ? Il m'a fait de la peine André, je ne l'ai pas giflé parce que je ne crois pas que ça aurait arrangé la situation. Je l'ai repoussé André. Et je t'ai empêcher de le frapper parce que d'une part il est noble et tu pourrais avoir des ennuis, et d'autre part parce que c'était à moi de régler cette affaire. De plus maintenant à cause de toi il sait que nous sommes amants. Il m'a assuré qu'il le garderait pour lui. Je t'aime André, dis quelque chose !

Pour toute réponse il la serra dans ses bras et l'embrassa.

-Il ne te mérite pas.

Et ils se réconcilièrent sur l'oreiller !😉

Fanfic Lady Oscar : " Oscar démasquée "Where stories live. Discover now