Golden Days [T.Stark] (Terminée)

Chapitre 18 / Tout le temps de l'univers

Tony et Strange avaient aménagé une pièce isolée en chambrette pour Élorie. Ils l'avaient déposé dans un lit. Elle ne s'était toujours pas réveillée. Tony ne pouvait pas rester tout le temps dans le sanctuaire, mais il revenait quand il pouvait. A chaque fois, elle dormait. Il la regardait, imaginant ce qui pouvait bien se passer dans sa tête. Il imaginait l'effort que faisait son corps pour s'adapter à sa machine, à la pierre. La pierre était un mystère, personne ne savait ce qu'elle pouvait faire, peut-être communiquait-elle avec Élorie d'une certaine manière. Pourtant, elle paraissait si paisible.

Au bout de quelques jours, Tony avait fait installé des perfusions pour la nourir, et des mécanismes pour évacuer ses déchets. Ça ressemblait bien trop à un lit d'hôpital. Elle était comme dans le coma, personne ne pouvait rien faire. Mais Tony venait souvent, il lui parlait, il prenait sa main, changeait ses perfusions.

Strange essayait de ne pas trop s'en mêler, mais il ne pouvait s'empêcher de jeter un coup d'oeil pour voir comment elle allait. Wong, qui s'était jusqu'à présent tenu en retrait, se pavanait désormais dans le sanctuaire  et ne pouvait s'empêcher de regarder curieusement la jeune femme endormie. C'était étrange, elle paraissait si loin d'eux, personne ne pouvait la réveiller, et c'était comme si elle rêvait d'univers lointain.

- Elle ne se réveillera jamais, avait dit un jour Wong, ce n'est pas possible. C'est déjà un miracle qu'elle soit encore en vie.

Lui et Strange se tenait dans l'encadrement de la porte, ils fixaient le visage d'Élorie. Mais Wong la regardait déjà comme un cadavre. Strange, lui, qui avait été là lors de l'opération, qui l'avait fait, qui avait vu Élorie réagir, qui avait entendu les mots de Stark à son propos, ne pouvait s'empêcher d'espérer, de croire qu'elle se réveillerai un jour.

- Ce serait même un petit conte de fée, souffla Strange sans vraiment y penser.

C'était vrai, qu'elle se réveille et ce serait comme un conte de fée. La belle histoire de Tony et Élorie qui se battait contre la fatalité qui essayait de les séparer. Ils ne savaient pas qu'ils faisaient parti de quelque chose de bien plus grand, et qu'ils n'étaient que des marionnettes. Que les contes de fées n'existent pas. Mais ils avaient besoin d'y croire, comme tout le monde.

Puis, un matin, deux mois après l'opération, Tony la trouva le visage crispé. Ses poings étaient serrés. Tony crut que c'était un des signes de son retour parmi les vivants, et tout ce qu'elle affichait c'était un visage de douleur. Les jours d'après, elle resta crispée, parfois, elle criait, pas de douleur, de terreur. Et elle pleurait. Tony ne pouvait rien faire, était-elle en train de mourir ? Il était lui aussi, terrifié.

Quelques jours après, alors qu'il faisait une ronde Strange la trouva debout, dans l'encadrement de la porte, le visage lessivée, le corps maigre. Mais avec un regard si pétillant. Combien de temps était-elle restée planté là ? Il ne savait pas. Il sursauta de peur au début, puis s'approcha lentement d'elle, sur ses gardes, Dieu sait ce que la pierre lui avait fait, il craignait ce qu'elle était devenue. Elle le regarda s'approcher sans bouger.

- Élorie ? C'est bien vous ? demanda t-il.

Il voulait s'assurer de son état, de savoir si elle était encore elle-même.

- Je crois bien, murmura t-elle, je meurs de soif.

Il la regarda comme si elle était un miracle sur patte, des étoiles dans les yeux. Naïvement, il pensait qu'il y était pour quelque chose, dans ce miracle. Il éprouva une immense fierté et un immense soulagement. Il ne put s'empêcher de la serrer dans ses bras, comme si elle était un véritable bijoux, que maintenant qu'il avait mis quelque chose qui lui appartenait en elle, qu'il avait vu son intérieur, qu'il l'avait regardé dormir pendant 2 mois, il se sentait proche d'elle. Élorie resta figée sur place, ne comprenant pas vraiment. Strange remarqua qu'elle avait la peau affreusement froide.