Un temps nuageux

52 1 0
                                    

Alors que je regardais comme tous les jours l'eau dans ce lac plein de couleurs, une brise est venue me caresser la joue poussant mes cheveux sur mon visage et me fit revenir dans la vrai vie. Mes pensées étaient souvent perdues dans des questions sans réponses de la vie. Pourquoi vivre en connaissant la fin de l'histoire ? Pourquoi marcher alors que l'on pourrait rouler ? Pourquoi payer alors que tout pourrait être gratuit ? Pourquoi se battre alors que tout pourrait être résolu avec un baisé sur le front ? Tant de question sans réponse il y avait dans ma tête. Malgré les nombreuses explications que l'on m'apportait, je n'étais jamais convaincue. Je levais doucement ma tête, observant les grands sapins d'un vert magnifique, d'où provenaient les chants des petits oiseaux qui attendaient leur mère. Les épines tombaient sous les coups du vent, se faisant transporter dans l'eau jusqu'à finir invisible à l'œil nu... noyées dans l'eau ou mangées par des poissons pensant sûrement que c'était de la bonne nourriture. Ils me rappelaient les personnes dans ce monde... Pensant attrapées à pleines mains une belle vie puis se retrouvant au plus bas à cause des effets secondaires.Je pouvais entendre les bruits de pas passant derrière moi. Un chemin faisait le tour de ce beau lac, un chemin avec des petits graviers sautant sous la pression des pas qui les écrasés. Moi ? J'étais assise sur de l'herbe. Une douce pelouse bien entretenue entre le lac et les personnes faisant leurs balades. S'assoir où ? En tant normal, il était interdit de rester ici mais personne ne passait jamais pour faire respecter cette interdiction. J'avais plus le droit aux échos des personnes âgées dire "ces jeunes !!! plus aucun respect pour l'environnement". Mais bon, j'en avais pas grand chose à faire et je me disais "Dites ce que vous voulez, pensez ce que vous voulez, les seules personnes à avoir le droit de me dicter ma pauvre vie ne sont malheureusement pas encore nées, et je ne pense pas la rencontrer de si tôt."Les nuages commençaient doucement à recouvrir le beau ciel bleu et le vent qui se levait, emportait mes cheveux. Après plusieurs minutes à observer ce beau ciel devenir gris, une goutte d'eau vint tomber dans mon œil me le faisant cligner rapidement. Un sourire attristé venait se dessiner sur mon visage, mes bras m'ont permis de me relever doucement laissant mes doigts effleurer le sol laissant des petites traces de mes ongles. Mon téléphone retentit doucement dans la poche de mon blouson tombant en dessous de mes genoux. Je le pris dans ma main et le mis à mon oreille. Mon père était à l'autre bout du fil. D'habitude j'avais droit aux discours "Pourquoi je reçois encore un message du lycée ! " ou encore "Dépêche toi de rentrer à la maison ! ". Mais aujourd'hui, se fût différent... J'ai eu le droit à un "Faut qu'on parle". Cette phrase maudite ne me faisait même pas frissonner. Sans décrocher un mot je lâchais le téléphone dans cette poche et me mit à rentrer chez moi. Cette ville était grande. Trop grande, les gens pressés courraient dans les rues. Les femmes esquivaient les flaques d'eau avec leurs talons et parapluies tandis que les hommes marchaient dedans sans problème et gagnaient des "faites attention enfin ! " par les voisins. Moi je marchais droit, observant les alentours. Immeubles grands, magasins en nombre plutôt conséquent. Les sons des cloches résonnaient dans la ville sonnant midi. Si tôt !! J'avais l'impression qu'une journée entière s'étais écoulée. Mais bon on y peut rien si le temps ne s'écoule pas comme on le voudrait.La rue de ma maison était très peu fréquentée, elle était au milieu de tout les commerces mais n'hébergeait que des habitations. On avait juste le droit au bon bruit des véhicules dès le matin et même la nuit. La clé dans ma main tournait dans la serrure, la porte qui grinçait pendant que je l'ouvrais. J'entendais déjà sur le seuil de la porte la discutions entre mon père et ma mère. Que faire de moi ? Ils parlaient de ça oui, une enfant inutile passive et que personne ne comprenait. Est-ce une mauvaise chose ? Pour eux oui mais pour moi... Vivre pour soi-même mais pas pour les autres étaient un de mes principes de base.Enfin bon... Pourquoi mes parents étaient à la maison ? De la chance ? Non, ma mère travaillait de nuit dans un hôpital et mon père était patron d'une grande entreprise. Il était souvent en déplacement, et ma mère souvent au lit. Je vivais seule mais je leurs apportais aussi beaucoup de problèmes à cause de mes absences et autres. Les avoir tout les deux dans une pièce était rare et souvent pas vraiment signe de bon présage. "GWEN", mon prénom fût crié par mon père d'une voix enragé. Evidemment qu'avec une porte comme ça ils allaient m'entendre rentrer.. Je déposais mon manteau dans le placard à l'entrée et posais mes clés sur le meuble à l'opposé de celui ci. Je traversais le couloir avant d'arriver dans la pièce où ils était, la salle à manger. La pièce était plutôt grande, la table pouvait accueillir une quatrième personne, une vitre donnait accès au jardin ainsi qu'un canapé en cuir devant une magnifique télé dernier cri. -"Maman papa !!! Quel plaisir de vous voir réunis pour une fois." Ai-je dis en souriant. "Vous voulez faire une partie de Uno ?" Ma phrase ne les avaient pas fais rire. En même temps je ne m'y attendais pas. J'ai juste eu le droit à un coup d'œil de mon père me disant de m'assoir sur la chaise en face d'eux.-"Epargne nous tes idioties et assis toi. Comme tu le dis nous sommes rarement réunis et ses moments sont souvent gâchés par notre idiote de gamine qui ne voit pas la chance d'être dans une des meilleurs écoles de la ville !" Dit mon père. Froidement et rapidement, il m'engueulait mais je voyais bien dans les yeux de ma mère qu'elle ne voulait pas être si franche et brutale même si elle le pensait aussi.-"Meilleure école dis tu ? Moi je veux bien mais faut déjà que j'y sois inscrite !" Dis-je d'un ton ironique en haussant un sourcil.-"Nous ne savons plus quoi faire de toi ! tu sèches tous les cours, tu n'as pas d'amis et tu passes tes journées à vagabonder dans le parc ou dans la ville ! Tu veux juste nous faire perdre notre argent et le temps que l'on a mit à t'éduquer !!!! Espèce de..." S'exclama mon père avant que la main de ma mère vienne frapper dans ses côtes pour éviter qu'il ne dise le mot de plus.Je me levai d'une façon brusque et rapide, j'avais bien compris que je n'étais pas vraiment la bienvenue dans cette pièce et que mon père pensait que je leurs faisais perdre leur temps.-"Perdre de l'argent ai-je entendu ? Est-ce moi qui est décidée d'être dans cette école ? Perdre du temps à m'éduquer ? La seule à m'avoir éduquée c'est ma grand mère car je n'avais pas une famille assée présente à cause de votre soit disant travail. Donc au lieu de me blâmer à moi va blâmer ton sexe de m'avoir lâchée dans maman ! C'est pas moi qui est décidée de venir au monde bande de con !" J'y étais peut-être aller un peu fort.Au vu de comment réagissaient mes parents je pensais que oui. Ma mère sans un mot la tête baissée en pleur et mon père encore plus énervé qu'avant hésitant à se lever et m'en mettre une. Je reculais de quelque pas avant de balancer mes cheveux en arrière et de m'exclamer sans aucune retenue.-"Encore désolée d'avoir interrompu votre petit moment ensemble je m'éclipse dans les plus bref délais."Je reculais de deux pas avant de me retourner et de monter dans ma chambre. Mes parents ne sortis même pas un mot rien. Apparemment le fait que je sorte de la pièce n'était pas une mauvaise idée après tout. Je ressortais dans le couloir menant à la porte d'entrée. Un escalier menait directement, avec la chambre de mes parents en face de la mienne et la salle de bain sur la droite. Les planches des escaliers craquées sous mes pas. Je lâchais un soupirement en regardant la tapisserie rouge avec dessus les magnifiques tableaux de paysages posés symétriquement tout le long de l'escalier. J'ouvrais la porte de ma chambre. Une belle chambre remplie de.. Rien ? Les murs vident et ma chambre bien rangée. Normal quand on y passe même pas 5 minutes dans la journée excepté pour dormir. Mon lit était un double mais personne ni avait jamais dormi sauf moi et mon corps. Il y avait un bureau aussi, en face de mon lit et collé à la porte d'entrée. Il était légèrement plus petit que le lit. Dessus mon ordinateur portable avec le chargeur. Sinon même pas un stylo. Une fenêtre donnait directement sur la rue de l'entrée, et sur la gauche un long placard avec mes vêtements.Sous le lit se trouvait toutes mes affaires de cours, le seul endroit non rangé mais dont je me foutais un peu, ça m'évitait de penser qu'un monstre pourrait si cacher. J'ouvrais le placard et sortais de derrière mes affaires un casque que je posais sur mes oreilles. Je pris mon téléphone et mis mes musiques favorites que je chantonnais doucement. Je regardais en même temps mon plafond qui commençait à doucement devenir le repère d'une petite araignée toute mignonne. En temps normal je l'aurai tuée mais là j'avais bien envie de la laisse vivre. Dehors il pleuvait donc j'allais laisser la jeune araignée ici tant qu'il pleuvait. En quelque sorte je me sentais toute gentille mais en même temps un peu horrible. Mais bon c'était juste une petite araignée. J'entendais la pluie ruisselé sur les tuiles et tomber au sol, un orage se préparait doucement, il arrivait de loin. Je me levais et allais me regarder dans le miroir à côté de mon lit faisant approximativement deux mètres. Mes cheveux blonds venaient frollés mes seins qui étaient de taille normale, approximativement 85 c. J'avais un t-shirt blanc recouvrant tout jusqu'à mon cou. Mon jean était légèrement trop petit jusqu'à être au dessus de mes mollets sans aucun plis. Mes yeux verts venaient faire reflet dans le miroir. Je me recoiffais doucement avec ma brosse avant de sourire comme une conne en passant ma main sur ma joue comme si je rougissais à moi-même. Je me sentais conne mais marrante vu que j'étais la seule à rire à moi-même.J'entendais la porte de la maison claquer fortement, je me pressais vers la fenêtre et vis mon père partir d'un pas déterminé avant de prendre la voiture. Où est-ce qu'il va ? A ce que j'avais compris la veille il ne partait que dans deux jours. Peut-être au course ou autre, rien de grave. De toutes façons cela m'étais bien égal. Je venais me poser devant mon ordinateur, il était déjà 14 heures. J'allumais internet et commençais à naviguer sur mes réseaux sociaux favoris. Je ne parlais à personne mais je m'amusais à critiquer les personnes à droite et à gauche. Une publication était presque aux six millions de like. Comment ? En regardant la vidéo concernée on pouvait voir une personne entièrement vêtue de blanc, voler au dessus d'un village en Italie avant de lancer un rayon blanc pur le laissant sous flammes et cris. Les commentaires dans la publication criaient au fake news sous prétexte que personne ne connaissait ce village. Mais en même temps les personnes étaient impressionnées par le montage parfait d'un amateur. Je commentais simplement "Dommage que se ne soit pas vrai j'aurai bien vu quelque personne en moins dans ce monde. ça m'aurait rapprochée de la vie parfaite".

Une vie involontaireWhere stories live. Discover now